Saint Jean maître spirituel

St Jean et la spiritualité, loin des dérives...

Comme Jean Baptiste, saint Jean parla au monde comme du fond d'un sanctuaire sacré, sans se mêler à lui. On peut dire, comme Newman, que saint Jean vécut en communion avec le ciel, dans l'anticipation de la gloire, et cela transparaît dans son Evangile.

L'Evangile selon saint Jean a nourri la prière de grands mystiques chrétiens.

  • Saint Jean de la Croix, par exemple, approfondit la signification mystique de l'antinomie de la lumière et des ténèbres, du rien et du tout, qu'il a trouvé chez saint Jean l'évangéliste. (Cf. L'article sur saint Jean de la Croix, lien ci-dessous).

  • Saint Louis-Marie de Montfort a surtout approfondit la signification de la scène au calvaire rapportée par saint Jean l'évangéliste. « Je l'ai mille et une fois prise pour tout mon bien avec saint Jean l'évangéliste, au pied de la croix et je me suis autant de fois donné à elle » (Secret de Marie 66). (Cf. L'article sur saint Louis-Marie de Montfort, lien ci-dessous).

L'Evangile, mal compris, est parfois devenu un prétexte à certaines hérésies.

  • Quand il est dit que l'Esprit Saint "rappelle" (Jn 14, 26) et révèle "la vérité tout entière" (Jn 16, 13), ce sont des paroles à vivre en communauté rassemblée ("vous"), et en référence à ce qui est annoncé depuis le commencement, sinon, c'est l'antichrist (1Jn 4, 3). (Cf. L'article "Crise et dissidence dans les communautés de Jean", lien ci-dessous).

  • Jean n'est pas docète : il ne nie pas les origines terrestres de Jésus, il y fait plusieurs fois allusion (Jn 1, 4 ; Jn 2, 1.12 ; Jn 6, 42). En même temps, il montre que Jésus sait qui va le croire et qui va le trahir (Jn 6, 64), il a une conscience sereine de l'épreuve qui approche (Jn 13, 1), et il a conscience de sa pré-existence (Jn 1, 1-14 ou Jn 8, 57). L'Evangile de Jean n'est pas docète, simplement l'humanité de Jésus ne se réduit pas à une psychologie que nous jugerions "normale".

  • Jean n'est pas gnostique : l'Evangile de Jean évoque la préexistence de Jésus d'une manière très simple. Cette simplicité se distingue des textes gnostiques où les origines du Christ sont compliquées.


Françoise Breynaert