L'Annonce à Marie se situe dans une ville de Galilée, appelée Nazareth, c'est une zone profane, « la Galilée des Gentils » (cf. Is 8,23 cité en Mt 4,14-15). La Galilée était dénommée ainsi parce qu'à cause de sa proximité avec les territoires étrangers, elle était peuplée aussi de populations non hébraïques.
Tel est le paradoxe du dessein divin. Là où les hommes ont prononcé un verdict de marginalisation, c'est justement là qu'a lieu l'Incarnation du Fils du Très Haut dans le sein de Marie. Elle n'a pas lieu à Jérusalem, ni dans le temple, mais en Galilée : une frange marginale de la Terre , où cohabitaient hébreux et non hébreux.
Sur l'Atlas de Dieu, Nazareth (et la personne de Marie) apparaissent comme le premier signe de l'universalisme chrétien. Désormais, pour autant que la naissance du Fils de Dieu est significative aux yeux des gens, chaque endroit du monde peut être le sanctuaire hautement béni de son inhabitation.
Et chaque homme qui accueille la parole évangélique deviendra sanctuaire de la Présence divine :
« Ma mère et mes frères - dira un jour Jésus- sont ceux qui écoutent la parole de Dieu et qui la mettent en pratique »
(Lc 8,21 cf. Jn 14,23)
« Dieu ne fait pas acception des personnes, mais qu'en toute nation celui qui le craint et pratique la justice lui est agréable. »
(Ac 10,34-35)
Depuis l'Incarnation, la présence de Dieu réalisée en chaque homme explique que la colère contre le prochain est colère contre Dieu, et elle a la même gravité, ce qui explique que Jésus dise :
« En vérité je vous le dis, dans la mesure où vous l'avez fait à l'un de ces plus petits de mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait. »
(Mt 25,31-40)
Aristide SERRA, "Biblia", Nuovo Dizionario di Mariologia, edizioni Paoline, Milano 1985.
Aristide SERRA, « Madre Sion », dirà l'uomo, in Riparazione Mariana 85 ( 4/ Ottobre- novembre- dicembre 2000, pp. 4-8)
Aristide SERRA, « e c'era la Madre di Gesù », CENS, Marianum, Roma, 1989.
Aristide SERRA, L'atteggiamento della Chiesa di fronte ai seguaci di altre Religioni. Riflessioni e orientamenti su dialogo e missione (4 settembre 1984) in Enchiridion Vaticanum, 9, Bologna, p. 942-943.
Aristide SERRA