« Il [Jésus] dit : "Les voici, mes frères ; et quiconque aura fait la volonté de mon Père, celui-là est mon frère et ma mère et ma sœur" (Mt 12, 46-50).
Que nous enseigne-t-il par là, sinon à faire passer notre parenté spirituelle avant notre parenté selon la chair et à tenir les hommes pour heureux non pas du fait qu'ils sont liés par le sang à des justes et à des saints, mais du fait qu'en suivant leur doctrine et leurs exemples, ils deviennent leurs alliés.
C'est ainsi que Marie fut plus heureuse de recevoir la foi du Christ que de concevoir la chair du Christ. Car à qui lui disait : "Bienheureux le sein qui vous a porté", le Christ lui-même répondit : "Bien plus heureux ceux qui entendent la parole de Dieu et l'observent" (Lc 11, 27-28).
En fin de compte, ses frères, c'est-à-dire ses proches selon la chair qui ne crurent point en lui, à quoi leur a servi cette parenté ? De même, le lien maternel n'eut servi de rien à Marie, si elle n'avait eu plus de bonheur à porter le Christ dans son cœur que dans sa chair. » [1]
La Vierge est vue comme la figure exemplaire du croyant. L'idée est déjà présente dans le parallèle ancien entre Ève et Marie (Cf. St Irénée).
C'est Augustin qui porte à l'accomplissement le développement du thème de la foi de Marie. La virginité de Marie est donc exemplaire parce qu'elle exprime son dévouement inconditionnel à Dieu dans la foi, et non pas pour un simple aspect physique et charnel.
[1] Saint Augustin, De la virginité, 3, dans L'ascétisme chrétien, par J.SAINT MARTIN, DDB, Paris 1939, p.201.
A. Gila