Flavius Josèphe (37-100 environ), historien juif au service de l'empereur, mentionne le martyr de Jacques et le nom de Jésus.
« Le grand prêtre Anan convoqua une assemblée de juges et fit amener le nommé Jacques, frère de Jésus dit le Christ, et quelques autres, les accusa d'avoir transgressé la Loi et les livra à lapidation. »
(Flavius Josèphe, Antiquités juives, XX, §200)
« A cette époque survient Jésus, un homme sage, car c'était un faiseur d'œuvres prodigieuses, maître des gens qui reçoivent les vérités avec plaisir ; il se gagna beaucoup de Juifs et beaucoup qui étaient d'origine grecque. Lorsque, sur la dénonciation de nos notables, Pilate l'eut condamné à la croix, ceux qui l'avaient aimé au début ne cessèrent pas de le faire. Et aujourd'hui encore, le clan des chrétiens - nommés ainsi à cause de lui - n'a pas disparu. »
(Flavius Josèphe, Antiquités juives 19,343-350)
N.B. Jamais un chrétien n'aurait ainsi parlé de son Seigneur : Jésus est plus qu'un sage, et l'expression « faiseur de prodige » utilisée par Flavius Josèphe est une expression péjorative et réductrice.
Suétone (70-130 environ), historien romain, rapporte l'expulsion des chrétiens de Rome sous Claude.
« Comme les Juifs se soulevaient continuellement à l'instigation de Chrestos, l'empereur les chassa de Rome »
(Suétone, Vie de Claude § 25)
N.B. Cette décision de l'empereur Claude remonte à l'année 49, ou peut-être déjà 41. Les Juifs qui confessaient Jésus Christ étaient généralement assimilés aux autres Juifs.
Tacite (55-120 environ).
Avant l'an 120, l'historien romain Tacite mentionne les premières persécutions contre les chrétiens en ces termes :
« Aucun moyen humain, ni les largesses du prince... ne faisaient céder l'opinion infamante selon laquelle l'incendie avait été ordonnée [par l'empereur]. En conséquence, pour étouffer la rumeur, Néron produisit comme inculpés et livra aux tourments les plus raffinés des gens, détestés pour leurs turpitudes, que la foule appelait chrétiens. Ce nom leur vient de Christ, que sous le principat de Tibère, le procurateur Ponce Pilate avait livré au supplice ; réprimée sur le moment, cette exécrable superstition faisait de nouveau irruption, non seulement en Judée, berceau du mal, mais encore à Rome, où tout ce qu'il y a d'affreux ou de honteux dans le monde converge et se répand... ils furent reconnus coupable moins du crime d'incendie qu'en raison de leur haine pour le genre humain »
(Tacite, Annales 15, 44)
N.B. Le mot superstition désigne dans le langage romain tout ce qui ne relevait pas du culte officiel. Le motif de haine contre le genre humain était répandu dans le monde romain à l'égard des Juifs en général, et donc aussi des judéo-chrétiens.
Et aussi... Pline le jeune (61-114 environ).
Il n'est pas historien, mais sa correspondance nous intéresse.
Gaius Plinius Secundus, généralement appelé Pline le Jeune, légat en Bythinie, écrit à l'empereur Trajan, vers 112, pour lui demander comment se comporter à l'égard des chrétiens qui font baisser les affaires des temples païens (Pline le jeune, Lettre 96).
Cf. Charles Perrot, Jésus, Puf, Paris 1998. p. 19-22
F. Breynaert