Albrecht Altdorfer (1480-1538) est un peintre allemand qui va adhérer au luthéranisme à partir de l'année 1529.
Les personnages
A gauche, dans le lit, Anne, servie par une compagne.
Au centre, une jeune femme porte la petite Marie et la contemple avec émerveillement.
Juste au-dessus de Marie, un ange l'encense avec allégresse, au centre d'une ronde des anges en liesse.
A droite, Joachim, rentre du travail avec ses outils et un pain sous le bras, il est méditatif et recueilli.
La perspective
« La découverte du point de fuite peut être datée de 1300 (Duccio et Giotto) à 1350 (L'Annonciation de Lorenzetti en 1344), mais elle n'est encore que partielle.
Dans la Naissance de Marie (actuellement à Munich), Albrecht Altdorfer utilise une vue oblique pour créer un "espace oblique absolu", c'est-à-dire entièrement dépourvu de plans frontaux et de plans perpendiculaires. Le mouvement de rotation est accentué par la ronde des anges tourbillonnants. Le point de fuite, abstrait, est rejeté vers une zone non visible. Nous nous sentons proches d'une partie de la scène. » [1]
La symbolique de Marie arche d'Alliance
Toute cette Eglise, immense et lumineuse, est le symbole de Marie. Marie est Eglise parce qu'elle est l'arche d'Alliance qui porte en elle la présence de Dieu, Jésus :
« Il peut paraître étrange de situer la naissance de la Vierge Marie à l'intérieur d'une église, sa mère saint Anne couchée dans un imposant lit à baldaquin. L'invraisemblance n'est qu'apparente, car l'art de cette époque est toujours riche en symboles.
L'artiste veut exprimer l'éminente dignité de future mère du Sauveur de celle qui vient au monde, et montre qu'elle sera la nouvelle Arche d'Alliance qui abritera le Messie. [...]
Le plus étonnant est l'immense farandole d'une cinquantaine d'anges formant une couronne au-dessus de Marie, dans une immense acclamation de louange et d'allégresse. Ils donnent une profondeur stupéfiante à la perspective de l'Eglise »[2]
[1] www.idixa.net/Pixa/pagixa-0802010600.html
[2] Marie Gabrielle Leblanc, La naissance de Marie, Famille chrétienne N° 1494 du 2 au 8 septembre 2006, p. 64.
Synthèse Françoise Breynaert