Certains films comportent une référence à Marie par le titre du film (Godart, « Je vous salue Marie »), par un thème marial, par exemple la conception virginale (Rosselini, « Le miracle ») ou par le thème de la mort comme simple endormissement (Blanche neige), ou tout simplement une attitude féminine vertueuse, douce, compatissante, etc. Cette approche est sans limites, et pleine d'ambiguïtés. Nous nous limitons à trois exemples.
Il s'agit d'une jeune femme maternelle et pure, engagée dans une âpre lutte contre le mal (la méchante reine), sa mort n'est qu'un sommeil ressuscité par un prince. Un public averti peut faire un lien avec la Vierge Marie[1]. Mais sommes autorisés à explorer une sensibilité mariale dans ce conte de fée ?
Nanni est une pauvre fille un peu simple d'esprit, elle rencontre un vagabond qu'elle prend pour Saint-Joseph. Elle le supplie de lui faire quitter sa vie misérable et de l'emmener au Paradis. Le vagabond l'écoute sans rien dire et lui offre à boire.
Quelques mois plus tard, elle s'aperçoit qu'elle est enceinte. Persuadée de porter le fils de Dieu, elle devient la cible des méchancetés des villageois[2].
Le film dénonce l'oppression des pauvres et il ne fait qu'utiliser un thème marial, la conception virginale, dans ce but social.
Le film est an-historique : l'ange Gabriel arrive par l'aéroport de Genève, Joseph l'amène en taxi, et Marie est la fille d'un pompiste. Le scénario est un drame sentimental sans nullement montrer que la conception « par le Saint Esprit » transfigure aussi l'amour de Joseph. Le motif de la conception virginale n'est qu'un prétexte pour introduire la problématique existentielle qui surgit quand les sexes s'opposent. Et le film est trop complexe ou ésotérique pour permettre une évaluation univoque.
[1]M.P. Duricy, Mary in film. An analysis of cinematic repsentationsnof the Virgin Mary frrom 1897-1999. A thesis submitted to the International Marian research Institute, Dayton/OH 2000, 234p.
[2] miracle.htm>https://www.cineclubdecaen.com/realisateur/rossellini/miracle.htm Le 11 février 2011.
Françoise Breynaert