La dynastie des Hasbourg a duré presque 650 ans, jusqu'en 1918, et fut très dévote à la Vierge Immaculée.
Notamment, en 1647, Fernand III décida de placer tout l'empire germanique sous le patronage de l'Immaculée. Il éleva dans sa capitale, Vienne, une immense statue de l'Immaculée.
Il appelait la Vierge Marie « Générale suprême des armées ». Cela signifie simplement que cet homme d'Etat voyait le sens ultime de ses actions en Marie immaculée, et plus généralement en Dieu puisque Marie est immaculée parce qu'elle accomplit le dessein de Dieu. Aussi, chaque fois qu'il remportait une victoire, que se soit contre les protestants du Nord ou contre les Turcs au sud, il élevait une colonne surmontée d'une statue de l'Immaculée.
Son fils, Léopold I, pendant un pèlerinage à Mariazell, écrit : « Je veux faire de la très Vierge en mon commandant dans les temps de guerre et en mon représentant dans les temps de paix. »
Ce faisant, la Vierge immaculée était emportée dans des jeux de pouvoirs où le bien et le mal étaient mélangés.
L'usage politique de la piété mariale avait donc ses ambiguïtés qui sont apparues plus clairement après la chute de la dynastie à la fin de la première guerre mondiale.
Les fameuses colonnes furent alors abattues.
En fait, ce qui fut jetée à terre, ce ne fut pas Notre Dame mais le symbole de la domination des Habsbourg.
Cf. Clodovis Boff, Mariologia sociale. Il significato della Vergine per la società. BTC 136. Queriniana, Brescia 2007. Biblioteca contemporanea, p. 159-160.