Mariazell : Magna Mater, et la Porte de la Paix

Mariazell et la Porte de la Paix

Mariazell est le sanctuaire marial le plus ancien de l'Autriche et le plus important pèlerinage de l'Europe centrale.

Origine :

Ses origines remontent à 1157, quand un moine bénédictin, Magnus, du couvent de S. Lamberto, fut envoyé dans cette région par son abbé pour y prêcher l'évangile.

Le moine portait avec lui une statue de la Vierge en bois de tilleul, qu’il offrait à la vénération des fidèles dans une petite cellule monastique, « zell », s’où le nom « Mariazell ».

La sainteté du moine, la présence de la statue et les miracles attirèrent les populations de l'Europe centrale et orientale. En 1200, on construisit la première église.

Depuis lors Mariazell a été invoqué comme « Mère des slaves ».

Epoque gothique :

Le roi Louis le Grand, de Hongrie, après sa victoire glorieuse sur les Turcs, en 1370, fit édifier comme ex-voto la « Chapelle des Grâces » où l’on vénère l'ancienne statue.

En 1380, l'église gothique de la ville est achevée.

Les Turcs brûlent l'église et la ville en 1420.

Epoque baroque :

Un incendie majeur a eu lieu 1474, mais en 1500 on vient ici de presque tous les pays de l'Europe. La nouvelle construction est de style baroque.

Les Turcs reviennent en 1532.

L'empereur Ferdinand II renouvela son serment de restaurer la foi catholique dans son empire. De nombreuses processions y ont eu lieu. Il appelait la Vierge de Mariazell "Magna Mater" : la Mère magnanime, ou grande dame.

En 1682, une colonne votive surmontée par une statue de bois de la Vierge est érigée sous le dôme. Cette " Vierge du bon retour", a le regard aimable, la couronne en tête, le sceptre en main et elle porte l'Enfant qui bénit.

La visite de Jean Paul II :

Le 13 septembre 1983, le pape Jean II, après avoir participé à la joyeuse Assemblée des Catholiques à Vienne, se prosterna aux pieds de la Vierge de Mariazell pour invoquer son aide pour l'Autriche, pour l'Europe et pour le monde.

La visite de Benoît XVI :

Le 8 septembre 2007, le pape Benoît XVI est venu dans ce lieu de pèlerinage, voici un extrait de son homélie :

Chers frères et sœurs, Mariazell est ainsi devenue pour l'Autriche, et bien au-delà de ses frontières, un lieu de paix et d'unité réconciliée. Nous faisons ici l'expérience de la bonté réconfortante de la Mère; ici, nous rencontrons Jésus Christ, à travers lequel Dieu est avec nous, comme l'affirme aujourd'hui le passage évangélique - Jésus, dont nous avons entendu dire dans la lecture du prophète Michée: Il sera la paix (cf. Mi 5, 4).

Aujourd'hui, nous nous inscrivons dans le grand pèlerinage séculaire. Nous faisons une halte devant la Mère du Seigneur et nous la prions: Montre-nous Jésus. Montre-nous, à nous pèlerins, Celui qui est à la fois le chemin et le but: la vérité et la vie. Le passage évangélique, que nous venons d'écouter, ouvre encore davantage notre vision. [...]

La généalogie de Jésus, avec ses figures lumineuses et obscures, avec ses succès et ses échecs, nous démontre que Dieu peut écrire droit également sur les lignes tortueuses de notre histoire. Dieu nous laisse notre liberté et, toutefois, il sait trouver dans notre échec des voies nouvelles pour son amour. Dieu n'échoue pas. Ainsi, cette généalogie est une garantie de la fidélité de Dieu. […]

Il est temps de tourner notre regard vers Jésus comme nous le voyons ici au Sanctuaire de Mariazell. Nous le voyons sous deux aspects: comme un enfant dans les bras de sa Mère et, au-dessus de l'autel principal de la Basilique, comme le crucifié.

Ces deux images de la basilique nous disent: la vérité ne s'affirme pas à travers un pouvoir extérieur, mais elle est humble et ne se donne à l'homme qu'à travers le pouvoir intérieur du fait qu'elle est vraie. La vérité se démontre elle-même dans l'amour. Elle n'est jamais notre propriété, notre produit, de même que l'amour ne peut pas être produit, mais seulement se recevoir et se transmettre comme don. Nous avons besoin de cette force intérieure de la vérité. En tant que chrétiens, nous avons confiance dans cette force intérieure de la vérité. Nous en sommes les témoins. Nous devons la transmettre en don, de la même manière que nous l'avons reçue, de la même façon que celle-ci s'est donnée. »

(Benoît XVI, 8 septembre 2007, www.vatican.va/content/vatican.html)

Le sanctuaire au quotidien :

500 000 pèlerins passent chaque année la "Porte de la Paix", pour s'agenouiller devant l'autel de la Chapelle, et recevoir les sacrements.

Tous les samedis a lieu une procession aux flambeaux avec les bénédictins, présents ici depuis 1157.


Sources :

[Lien perdu]

et www.vatican.va/content/vatican.html.

F. Breynaert