(Hautes-Alpes, diocèse d’Embrun)
1664- 1718 : Des apparitions exceptionnellement longues [1]
Le Laus est un sanctuaire unique en France et en Europe par la durée et la diversité de ses apparitions (1664-1718).
A partir de 1664, la vénérable Benoîte Rencurel a bénéficié d'apparitions de la Vierge, du Christ, d'anges et de différents saints en différents lieux : à Saint Etienne d'Avançon, au vallon des Fours, à Pindreau, au Laus (« dans la chapelle d’où s’exhalent de bonnes odeurs »), à Embrun, à Gap, à La Saulce et à Marseille (pendant l’invasion des Savoyards).
Ces apparitions ont duré durant 54 ans, jusqu’à la mort de Benoîte (1718).
Un haut lieu de la réconciliation
"Combien de personnes ont dit que le Laus était le refuge des pécheurs, là où Dieu les inspire de faire de bonnes confessions, lève la honte de ceux qui ne les osent pas dire, assistés des avis de Benoîte qui leur découvre tout leur intérieur, leur donne courage le temps de bien s'examiner, et de bons confesseurs qui les renvoient très contents!" (Manuscrits du Laus, Pierre Gaillard).
1666-1669 :Un sanctuaire construit par les pauvres [2]
Deux prêtres qui, tant bien que mal, se mettent d’accord…
Avec la bénédiction de l’archevêque d’Embrun, le père Gaillard et le père Lambert se mettent d’accord sur les plans de la construction d’une église au Laus. Le père Gaillard, enthousiaste, voulait une église de 30m de long, l’autre le raisonne et réduit le plan à 24m de long, mais le premier ruse et n’ajoute qu’à la fin le chœur long de 6m, et finalement le père Lambert, loin de s’en offusquer, le rejoint !
Un peuple de pauvres qui se mobilise...
Durant l’été 1666, on commence à charrier les pierres de la vallée vers le Laus, et les pèlerins sont sollicités pour gravir l’escarpement avec les matériaux.
« Chacun en prenait une ». La foule des priants se mue en fourmis ouvrières. Chacun apporte sa pierre à l’édification du pèlerinage.
Mis à contribution, les pèlerins le sont aussi financièrement. C’est tout un peuple de pauvres qui se mobilise pour construire son église.
Benoîte prie...
Benoîte ne s’occupe pas de la construction de l’Eglise, elle prie et passe souvent ses nuits en prière dans la petite chapelle où la Vierge lui est si souvent apparue. Il est fort probable que ce soit à l’occasion de la pose de la première pierre que Benoîte Rencurel est devenue tertiaire dominicaine. Le tiers ordre est une association de laïcs qui partagent la spiritualité d’un ordre religieux. Benoîte partage la vocation de pénitence et de prédication de la famille dominicaine.
1692-1712 : Le temps des persiflages [3]
Le sanctuaire du Laus a été fort rayonnant jusqu’à l’arrivée des hordes de soldats savoyards, qui traumatisèrent toute la région en l’an 1692. Benoîte est partie 6 semaines en exil.
Au Laus, c’est la désolation. A son retour, le pèlerinage reprend, mais le climat a bien changé.
Par exemple, le père d’Archias, nommé supérieur du Laus, interdit à Benoîte de parler aux pèlerins, elle ne peut rien faire qui lui permettrait d’entrer en contact avec eux.
D’année en année, des prêtres hostiles poursuivent leur travail de sape, freinant le rythme des confessions, refusant l’absolution (influence janséniste). C’est le temps des fausses rumeurs et des persiflages. Le père Rostolland mène des attaques de plus en plus violentes. Benoîte reste calme, elle prie. Les apparitions continuent.
En 1712, l’évêque confie le pèlerinage et le sanctuaire à la congrégation des Pères gardistes ; le père Bertet s’installe au Laus, avec enthousiasme, mais il est confronté aux prêtres en place qui n’hésitaient pas à lancer aux pèlerins « Restez dans vos paroisses, que venez-vous faire ici ? »
Mais le vent tourne, et progressivement les pères gardistes prennent en charge tout le sanctuaire.
Il y eut alors plus de confession et de retraites que jamais. Depuis lors, le sanctuaire n’a plus cessé d’attirer des foules de pèlerins, jusqu’à nos jours.
Reconnaissance officielle [4]
Quelques mois après son arrivée sur le diocèse de Gap et d'Embrun, fin 2003, Mgr Jean-Michel di Falco Léandri a souhaité relancer le procès de béatification de la Benoîte Rencurel.
Au cours d'un voyage à Rome on lui a fait remarquer qu'aucun de ses prédécesseurs n'avait reconnu officiellement les apparitions, étape importante dans la procédure de béatification d'une personne ayant bénéficié d'apparitions.
Après trois années de recherche et de réflexion, sept spécialistes ont présenté leurs conclusions respectives, unanimes.
Le résultat de cette enquête a ensuite été communiqué à Rome, conformément aux directives de la Congrégation pour la doctrine de la Foi.
Le 4 mai 2008, Mgr Jean-Michel di Falco Léandri, évêque du diocèse de Gap et d'Embrun, reconnaît officiellement le caractère surnaturel des apparitions de la Vierge à Benoîte Rencurel. La reconnaissance officielle est proclamée au cours de la messe célébrée dans la Basilique Notre-Dame du Laus en présence du Nonce apostolique en France, Mgr Fortunato Baldelli, et d'une trentaine de cardinaux et d'évêques du monde entier.
La “grâce du Laus” [5]
La “grâce du Laus” est de rendre la démarche de conversion plus aisée et plus complète, en particulier dans le sacrement du pardon, la confession. Ce que la Vierge Marie a appris à Benoîte demeure valable aujourd’hui : on ne se convertit vraiment qu’en étant encouragé par la douceur de la miséricorde.
La présence maternelle de la “Mère de Dieu” agit en ce sens avec une force palpable. C’est pourquoi on aime l’appeler ici : “Refuge des pécheurs”.
L’huile de la lampe
L'huile de la lampe du tabernacle de la basilique de Notre-Dame du Laus est un signe de la puissance de Dieu et de sa miséricorde. Encore de nos jours, de nombreuses guérisons physiques et spirituelles l'attestent.
Accueil
L'accueil au sanctuaire est permanent. La messe et les confessions sont quotidiennes. Le site officiel précise l’accueil, le logement, la bibliothèque, les randonnées, les veillées, les horaires de messes… Tel : 04 92 50 30 73
Fêtes :
- Le lundi de Pentecôte
- Le 15 août (Assomption)
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[1] Zenit.org
[2] Jean Michel di Falco Léandri, Benoîte Rencurel, la visionnaire du Laus, Parole et Silence, 2008, p. 57-67
[3] Jean Michel di Falco Léandri, Benoîte Rencurel, la visionnaire du Laus, Parole et Silence, 2008, p. 127-139
[4] Zenit.org