La Vierge et l'assassin
Selon la tradition, c’est à cet endroit précis qu’est apparue la Vierge à un mystérieux « grand pécheur ».
Il s’agirait d’un des massacreurs de la famille d’un seigneur d’Urfé. En effet au château des Cornes d’Urfé, les domestiques passèrent au fil du couteau toute la famille, à l’exception d’un bambin auquel, toujours d’après la tradition, les assassins donnèrent le choix entre une pomme et une piécette. Le choix du fruit lui laissa la vie sauve. Un des meurtriers, fuyant la justice, trouva refuge dans les bois noirs où la Bonne Mère lui apparut et lui demanda, pour le salut de son âme, de faire pénitence. Il devint le premier ermite de ces lieux.
La Mission Royale de Notre-Dame de l’Hermitage
La première église (construite non loin de la source et de sa chapelle) fut desservie par les Bénédictins de Noirétable dépendant de Cluny. Au XVIIe siècle, lutte contre le Protestantisme oblige, les Missionnaires investissent les lieux. Notre-Dame porte alors le nom de « Mission de Saint-Sauveur au désert » puis est rebaptisée « Mission Royale de Notre-Dame de l’Hermitage ». C’est messire Jacques Planat qui décida de construire le monastère à l’emplacement actuel, achevé en 1669 au prix d’efforts considérables.
De la Révolution à nos jours
Le bâtiment tel que le visiteur peut le voir de nos jours date de 1746. La Mission devient alors le noviciat, c’est à dire le centre de formation des apprentis missionnaires. La Révolution frappe de plein fouet l’établissement. Des prêtres sont guillotinés; d’autres entrent dans la clandestinité. Il fallut attendre près d’un siècle pour voir revenir une petite communauté, celle des Pères de l’Union au Très Saint Sacrement, qui relance le pèlerinage et restaure les bâtiments.
En 1889, la communauté est remplacée par les Missionnaires de La Salette qui doivent s’en aller en 1905 (lois anti-cléricales) pour revenir en 1925,. La communauté actuelle compte cinq soeurs et trois novices originaires de France, de Madagascar et des Philippines. Depuis fin 2005, c'est soeur Sophie qui est le recteur de Notre-Dame de l'Hermitage.
La statue de Notre-Dame de l'Hermitage
Une œuvre de la fin du XIIe siècle
Au XIe siècle et au commencement du XIIe, l'Enfant Jésus est assis sur les genoux de sa Mère qui sont alors comme le trône du Tout-Puissant. Marie présente son Fils aux adorations des fidèles comme elle dut le présenter à celles des bergers et des Mages ; mais elle a à un tel degré conscience de la grandeur de ses fonctions de Sedes Sapientiae : Siège de la Sagesse, que, dans son respect pour le Maître du Monde, elle ose à peine le retenir de ses deux mains. A Orcival, la main gauche ne le touche même pas; elle se borne à esquisser le geste protecteur que fait la main droite.
Ce type de statue où l'Enfant Jésus est majestueusement assis sur les genoux de sa Mère dans l'attitude d'un roi, se retrouve encore à la fin du XIIe siècle; mais il présente déjà plus d'une dérogation à la tradition. L'Enfant s'est levé ; il est maintenant représenté debout sur les genoux de sa Mère. Dans quelques années, la Vierge se lèvera à son tour et, à partir du XIIIe siècle, elle portera l'Enfant sur son bras gauche, quelquefois sur son bras droit. On voit quelle place il convient d'assigner, dans cette évolution, à la statue de l'Hermitage : c'est une œuvre de la fin du XIIe siècle - ou du commencement du XIIIe.
Perdue puis retrouvée
La statue de Notre-Dame de- 'Hermitage perdue à l'époque de la Révolution a été retrouvée en juin 1969 au hameau de Grandris (Saint-Didier) chez Joannès et Henri Moulin ; transférée à la Diana en novembre 1978, elle fut restaurée par Louis Bernard en 1979 et rendue à l'Hermitage le 2 septembre 1979.
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Informations pratiques
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Source : Forez Histoire