Saint Bonaventure évoque le plus parfait des dons de l'Esprit Saint, le don de sagesse. Et il montre le lien entre ce don de l'Esprit Saint et la paix :
« La sagesse est appelée une contemplation de la vérité, pacifiant l'homme tout entier et lui faisant revêtir la ressemblance de Dieu. [...]
On la trouve par la connaissance, mais on la possède par l'amour. On la voit par la connaissance, mais on l'embrasse et on la goûte par la charité. [...]
Vous avez trouvé la sagesse si vous appréciez chaque chose selon sa juste valeur : celle-ci comme amère et tout à fait digne de votre aversion; celle-là comme caduque, transitoire et vraiment méprisable; cette autre comme bonne et parfaite, et entièrement désirable; si vous les jugez et les discernez par un certain goût intérieur de votre âme. » [...]
Le jour du septième don, du don de sagesse, est figuré par le septième jour qui n'a point eu de soir. [...] En effet, l'amour est un feu qui commence à brûler en cette vie; mais dès qu'il aura vu son divin objet, il s'embrasera de plus en plus d'ardeur pour lui.
Richard de Saint-Victor, nous parlant du festin donné par la sagesse incréée et incarnée, s'écrie : la reine de Saba, voyant toute la sagesse de Salomon, la maison qu'il avait bâtie, les mets dont sa table était couverte, les appartements de ses serviteurs, les diverses classes de ceux qui le servaient, leurs vêtements précieux, les échansons et les holocaustes qu'il offrait dans la maison du Seigneur, était toute hors d'elle-même. Cette reine du midi, nous dit Richard, cette habitante des pays embrasés par le feu du soleil, cette femme toute brûlante d'ardeur, n'est-ce pas cette âme et bienheureuse qui jouit d'une paix profonde en son royaume et y contemple le vrai Salomon ? »
Saint Bonaventure, Œuvres spirituelles, Paris 1854, volume IV, Les sept dons du Saint Esprit, Livre VIII, du don de Sagesse.