La vérité montre que le Verbe n'appartient pas aux êtres créés, mais qu'il est bien plutôt lui-même leur Créateur. Ainsi a-t-il pris le corps humain créé pour le renouveler comme créateur et le diviniser en lui-même, et de cette façon nous introduire tous dans le Royaume des cieux à sa ressemblance.
L'homme, solidaire de la création, n'aurait pas été divinisé si le Fils n'était pas Dieu véritable ; l'homme ne s'approcherait pas du Père si celui qui a revêtu le corps n'était pas par nature son Verbe véritable.
De même que nous n'aurions pas été délivrés du péché et de la malédiction si ce n'était pas une chair humaine par nature que le Verbe avait revêtue, ... ainsi l'homme n'aurait pas été divinisé si le Verbe fait chair n'était pas par nature né du Père, son Verbe véritable et propre.
C'est pourquoi l'union s'est opérée de telle sorte qu'elle associe l'homme à Celui qui appartient par nature à la divinité et que son salut et sa divinisation soient fermement assurés...
Car le Verbe était par nature Dieu véritable, en dépit du délire des Ariens, et il est devenu pour nous, dans cette chair, principe de la nouvelle création, lui-même étant créé homme pour nous et nous ouvrant cette voie (de la nouvelle création).
Saint ATHANASE D'ALEXANDRIE, Contre les Ariens II, 70.
Cité in J. Liébaert,dans Les Pères de l'Eglise "Bibliothèque d'Histoire du christianisme", n° 10, Desclée, Paris 1986, p. 169