Le cardinal nigérian Francis Arinze, né le 1er novembre 1932, préfet émérite de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements depuis 2008, nous explique la place unique qu’occupe la Vierge Marie dans le mystère du salut.
Après la chute de nos premiers parents, Dieu nous a promis un Sauveur. Dieu a maudit le serpent :
« Je mettrai une hostilité entre toi et la femme, entre ton lignage et le sien. Il t’écrasera la tête et tu l’atteindras au talon » (Gn 3, 15).
Ce lien entre « la femme » et le Sauveur promis a été rendu encore plus manifeste par le prophète Isaïe :
« La jeune fille est enceinte et va enfanter un fils qu’elle appellera Emmanuel » (Is 7, 14).
À la « plénitude des temps » (cf. Ga 4, 4 ; He 1, 2), Dieu a envoyé l’Archange Gabriel annoncer à la Vierge de Nazareth, par quelques mots concis, son plan divin de salut, et le rôle qui serait le sien comme Mère virginale du Sauveur. Marie a accepté. Marie a obéi. Elle est devenue la Mère du Fils de Dieu qui a pris notre nature humaine. Dieu a doté Marie de dons exceptionnels.
Conçue sans la marque du péché originel, elle a été saluée par l’Archange comme la « pleine de grâce ».
Elle est la fille bien-aimée du Père, la Mère du Fils de Dieu et le temple de l’Esprit Saint[1].
Marie a eu la gloire de la maternité, et celle de la virginité. Elle est « le seul orgueil de notre nature corrompue ». Elle peut être appelée le chef d’œuvre de Dieu.
Saint-Augustin fait l’éloge de cette merveille :
« Il (Dieu) a choisi la mère qu’il avait créée ; il a créé la mère qu’il avait choisie » (Sermon 69, 3.4).
Associée au Sauveur, elle a été avec le Christ à tous les moments-clés de l’histoire de la Rédemption : à sa Conception, à sa Nativité à Bethléem, dans sa vie privée à Nazareth, aux noces de Cana, lors de ses miracles et de ses enseignements, et surtout au Calvaire, à l’Ascension et à la Pentecôte. Comme le dit le Concile Vatican II[2],
« pendant la vie publique de Jésus, sa mère apparaît expressément » .
Comme le dit le Concile Vatican II[3], la Vierge Marie est liée à l’Église de manière particulière :
« Son amour maternel la rend attentive aux frères de son Fils dont le pèlerinage n’est pas achevé, ou qui se trouvent engagés dans les périls et les épreuves »
Elle est un modèle pour suivre le Christ, non seulement pour chaque chrétien, mais aussi pour l’Église dans son ensemble. L’Église l’honore avec affection et piété filiales comme une mère très aimée. Toutes les générations l’appellent bienheureuse (cf. Lc 1, 48).
Nous voyons donc pourquoi le Pape Jean-Paul II[4] parle du
« caractère unique de sa place dans le mystère du Christ ».
[1] Lumen Gentium, 53
[2] Lumen Gentium, 58
[3] Lumen Gentium, 62
[4] Redemptoris Mater, 9.
-sur Marie dans le dessein de Dieu, dans l’Encyclopédie mariale
-sur Lumen gentium, dans l’Encyclopédie mariale
-sur l’Encyclique Redemptoris Mater (Jean-Paul II), dans l’Encyclopédie mariale
Cardinal Francis Arinze et l'équipe de MDN.