Les artistes représentent ce passage du Nouveau Testament :
Et comme ils étaient là, les yeux fixés au ciel pendant que [Jésus] s'en allait, voici que deux hommes vêtus de blanc se trouvèrent à leurs côtés; ils leur dirent: Hommes" de Galilée, pourquoi restez-vous ainsi à regarder le ciel? Celui qui vous a été enlevé, ce même Jésus, viendra comme cela, de la même manière dont vous l'avez vu s'en aller vers le ciel."
(Actes 1, 10-11)
L'art est aussi une méditation riche d'une grande expérience spirituelle :
Exemple 1 : Ascension, miniature sur un évangéliaire, codex de Rabula, VI° siècle.
Les Apôtres sont souvent représentés dans les attitudes animées des témoins d'une vision, à un moment précis, liés à l'épaisseur historique de l'événement.
Marie par contre est celle qui voit, face à face, dans la vision intemporelle de la foi, le Seigneur de la gloire, invisible aux regards corporels ; le Seigneur qui a dit:
"Je suis avec vous tous les jours, jusqu'à la fin du monde."
(Mt 28,20)
L'attitude de la "Stabat Mater », c'est-à-dire l'attitude d'élévation et d'ouverture confiante au Don d'en haut ne vaut pas seulement au moment de la Croix, mais c'est l'expression symbolique de l'attitude intérieure qui a caractérisé toute la vie de la Vierge Mère, sa foi inébranlable en l'accomplissement de la Parole du Seigneur.
Exemple 2 : Ascension, icône de l'école de Novgorod, 1341.
La Vierge orante au centre des Apôtres apparaît comme le modèle et en même temps comme la figure de l'Église dans l'aspect le plus intérieur et le plus secret de sa vie : Marie, l'Église, l'âme est celle qui vit dans la foi, dans la présence du Seigneur Jésus, le Seigneur de l'histoire qui reviendra à la fin des temps.
Ici la signification d'une ouverture au Don d'en Haut qui caractérise l'orante, acquiert plus de sens par la présence dans le ciel de la figure du Seigneur glorieux. L'orante apparaît directement en fonction du Christ et les cercles de l'amande de gloire qui enveloppe le Seigneur trouve sa correspondance terrestre dans le dessin des bras de l'orante.
Nous offrons ensuite d'autres exemples, qui s'inspirent des précédents...
F. Breynaert, Cf. Maria Giovanna MUZJ, Il linguaggio catechetico dell'iconografia mariana, in Aa Vv, Il posto di Maria nella nuova evangelizzazione, (E. Toniolo ed.), p. 206-233.