L'origine de Joseph.
Pour les deux visionnaires espagnoles, Maria d'Agréda (1602-1665) et Maria Valtorta (1897-1961) Joseph est originaire de Nazareth, et il a fait vœu de chasteté à l'âge de douze ans[1].
Maria Valtorta précise que Joseph a fait vœu de naziréat[2] ; et, lors du recensement, ils ne connaissent personne à Bethléem[3].
Anne Catherine Emmerich dit seulement qu'il n'était pas marié et qu'il évitait de fréquenter les femmes[4] ; en outre, il est originaire de Bethléem où il a des amis qui ne le reçoivent pas au moment de la Nativité de Jésus[5].
L'âge de Joseph.
La tradition primitive veut défendre la virginité de Marie, et pour cela elle décrit Joseph comme un homme âgé : c'est un protecteur et non pas un mari. Selon le Protévangile de Jacques, Joseph est un vieillard veuf : il a eu plusieurs fils (§ 9, 2), de même selon le Pseudo Matthieu la reprend (§ 8, 2-4), et selon le Livre de la Nativité de Marie au IX° siècle (§ 8, 1).
Au contraire, les mystiques montrent en Joseph un homme célibataire et jeune.
Maria d'Agreda, « 33 ans » « bien fait, d'un visage agréable, mais d'une modestie incomparable, et surtout très chaste en ses pensées et en ses œuvres. »[6] Anne Catherine Emmerich il pouvait avoir 33 ans[7], pour Maria Valtorta 35 ans tout au plus[8].
Selon toutes les mystiques, Marie a 14 ans.
Le magistère, notamment Jean Paul II (Redemptoris Custos) correspond à une telle vision de Joseph, jeune et véritable époux, virginal.
Le test du rameau.
Selon les récits apocryphes, les prétendants présentent un rameau et un signe désigne celui que Dieu a choisi comme époux de la Vierge Marie.
Les mystiques retiennent ce test avec des variantes concernant le fleurissement du bâton ou la présence d'une colombe.
Le mariage.
Pour Maria d'Agréda (1602-1665), le mariage est célébré dans le Temple, sans prélude fiançailles[9].
Pour Anne Catherine Emmerich (1774-1824), les noces durent une semaine, avec une magnificence extrême et une profusion de mets et de toilettes. Ce faste s'explique par la richesse d'Anne la mère de Marie, très fortunée, en contraste avec la pauvreté de Joseph.[10]
Pour Maria Valtorta (1897-1961), on célèbre les fiançailles. La conception virginale de Marie précipite ensuite le mariage : seule Maria Valtorta distingue les deux phases du mariage selon la loi juive[11].
[1] Marie d'Agréda, La cité mystique de Dieu (première édition espagnole en 1670) Téqui, Paris 2000, Livre II, 391-392
[2] Maria Valtorta, L'Evangile tel qu'il m'a été révélé, Centro Editoriale Valtortiano, 1985 t.1, p. 81-84
[3] Maria Valtorta, L'Evangile tel qu'il m'a été révélé, Centro Editoriale Valtortiano, 1985 t.1, p. 160-161
[4] Anne Catherine Emmerich, La vie de la Vierge Marie, Presses de la Renaissance, Paris 2006, p.146
[5] Ibid., p.220
[6] Marie d'Agréda, La cité mystique de Dieu (première édition espagnole en 1670) Téqui, Paris 2000, Livre II, p. 387-387
[7] Anne Catherine Emmerich, La vie de la Vierge Marie, Presses de la Renaissance, Paris 2006, p. 145-146
[8] Maria Valtorta, L'Evangile tel qu'il m'a été révélé, Centro Editoriale Valtortiano, 1985 t.1, p. 79. 114
[9] Marie d'Agréda, La cité mystique de Dieu (première édition espagnole en 1670) Téqui, Paris 2000, Livre II, p. 388
[10] Anne Catherine Emmerich, La vie de la Vierge Marie, Presses de la Renaissance, Paris 2006, p. 155 et 198
[11] Maria Valtorta, L'Evangile tel qu'il m'a été révélé, Centro Editoriale Valtortiano, 1985 t.1, p. 157
Synthèse Françoise Breynaert
Cf. R. Laurentin, F-M. Debroise, La vie de Marie d'après les révélations des mystiques,
Presses de la Renaissance, Paris 2011