Le pape Jean Paul II a écrit dans la lettre apostolique Dies Domini (n.86) :
"Marie, sans rien retirer à la centralité du Christ et de son Esprit, est présente chaque dimanche de l'Église."
Il faut un signe de la présence de Marie le dimanche, car en y réfléchissant, l’absence de Marie le dimanche est une absurdité. L'attitude populaire qui tend à séparer le jour du Seigneur (dimanche) du jour de la Mère du Seigneur (samedi), doit s’ouvrir à cette réflexion, afin d'enrichir et d'équilibrer sa prière.
C’est le même mystère du Christ qui demande un signe de la présence de Marie le dimanche : comment se pourrait-il en effet que celle qui est la mère du Seigneur et la mère de l’église («Mater Domini» et «Mater Ecclesiae»), ne soit pas présente à un titre spécial, en ce jour qui est tout à la fois le jour du Seigneur et le jour de l’Eglise («dies Domini» et «dies Ecclesiae») ?
Le dimanche, Marie a une présence exemplaire dans l'écoute de la Parole : les fidèles regardent la Vierge Marie qui écoute la Parole proclamée dans l'assemblée, en apprenant d'elle à la garder et la méditer dans le propre cœur (cf. Lc 2,19).
Marie a aussi une présence de communion dans l'offrande de l'action eucharistique : avec Marie les fidèles apprennent à rester au pied de la Croix, pour offrir au Père le sacrifice de Christ et lui unir à l'offrande de leur propre vie.
Avec Marie les fidèles vivent la joie de la résurrection, en faisant leurs les mots du Magnificat qui chantent le don inépuisable de la miséricorde divine en l'inexorable écoulement du temps ; élevée à la gloire du ciel, Marie montre comment le Dimanche est le signe du temps nouveau et anticipation de la gloire céleste.
Sa présence nous guide, parce que de dimanche en dimanche, le peuple pèlerin se met en route sur les traces de Marie : cheminement des fils à la suite de leur Mère, des disciples avec la première des disciples, avec celle qui connaît déjà la voie qui mène à la vie, pour l’avoir entièrement parcourue.
C’est une présence priante, parce que son intercession maternelle rend particulièrement intense et efficace la prière qui s’élève vers la très Trinité.
Bref, Marie est l’éducatrice de l'union parfaite avec le Christ (1) et elle est celle qui reproduit en nous les traits spirituels du Fils aîné (2), c’est pourquoi elle est aussi la « mère mystagogique », c’est à dire celle qui introduit au mystère total du Christ célébré chaque Dimanche.
(1) Vatican II, Lumen Gentium 63
(2) Paul VI Marialis Cultus 57
Bibliographie complémentaire :
I. CALABUIG, "Presente in ogni domenica della Chiesa", in Marianum Notizie-News 2(1998)1-3. P S. GASPARI, Maria nella liturgia. Linee di teologia liturgica per un culto mariano rinnovato, Ed. Dehoniane, Roma 1993, pp.182-183; ID., Maria nelle tradizioni liturgiche del Ciclo pasquale, in Ephemerides Liturgicae 107 (1993)350-351.
F. Breynaert