Le peuple assyro-chaldéen, en Irak et Iran, ou dispersé dans le monde, conserve la foi chrétienne comme la prunelle de ses yeux. Sa langue, le soureth, araméen moderne, la langue de sa liturgie et de ses Ecritures, y contribue, car, pour ces chrétiens, c'est la langue du Christ. Et leur peuple, originaire de Mésopotamie, a pour ancêtre Abraham.
Quelques mots sur son histoire :
Du Ier au IVème siècle, les empires parthe, romain et perse se disputèrent la région d'Edesse.
A partir de 226, l'Eglise de Mésopotamie fut intégrée politiquement dans l'empire des Perses Sassanides, dont la religion était le Mazdéisme, ce qui lui valut d'importantes persécutions.
L'empire perse étant ennemi de l'empire romain, et l'édit de Constantin ayant fait, en l'an 314, du christianisme la religion officielle de cet empire, l'Eglise de l'Orient dut peu à peu prendre ses distances par rapport aux Eglises d'Asie mineure, de langue grecque et même de langue syriaque.
L'Eglise assyro-chaldéenne, avec son siège hiérarchique à Séleucie, ville impériale, se dota de catholicos et elle y réunit des synodes. Les premières communautés s'appelaient « bergerie », autour de leurs bergers.
Les conciles œcuméniques de Nicée, Constantinople, Ephèse et Chalcédoine ont prit leur racines dans les diverses mentalités liée aux cultures grecques d'Alexandrie et d'Antioche, mais les intérêts des pouvoirs impériaux n'en étaient pas absents.
Quant aux évêques orientaux, même s'ils avaient été convoqués, ils n'auraient pas eu la possibilité physique de participer, étant donné leur position géographique et le contexte politique.
Sous la domination musulmane, le patriarcat de l'Eglise de Mésopotamie s'installa à Bagdad, de l'an 750 à l'an 1258.
Puis, sous la domination Mongole, il s'installa à Maragha en Azerbaïdjan, et il s'en fallu de peu que l'empire mongole devienne chrétien.
Mais à partir de 1363, le rejet des chrétiens fut complet. L'Eglise fut martyrisée.
Cependant subsista, au sud de l'Inde, au Kerala, l'Eglise fondée par saint Thomas.
Depuis le XIII° siècles divers rapprochements avec Rome ont eu lieu.
En 1830, un patriarcat chaldéen à Mossoul, reconnu par l'Eglise romaine, contribue à redonner vie et dynamisme à cette Eglise, et de grands ordres religieux aident les chrétiens à vivifier leur tradition.
En 1914-1917, le peuple assyro-chaldéen a subi un véritable génocide lors des combats entre Turcs et grandes puissances.
Depuis 1994, la principale des branches assyriennes reconnaît avec Rome une foi christologique commune ; et depuis 1997, cette même hiérarchie forme avec l'Eglise chaldéenne catholique une unité d'action.
Mgr Alichoran
L'évangile en araméen. L'enseignement de Jésus au sommet de la montagne (Mt 5-7),
Traduction de la Peschitta et commentaire par Monseigneur Alichoran,
Spiritualité orientale n° 80, abbaye de Bellefontaine. p. 23-28