Souvenez-vous, ô très miséricordieuse Vierge Marie, qu’on n’a jamais entendu dire qu’aucun de ceux qui ont eu recours à votre protection, imploré votre assistance ou réclamé vos suffrages, ait été abandonné.
Animé d'une pareille confiance, ô Vierge des Vierges, ô ma Mère, je viens à vous et gémissant sous le poids de mes péchés, je me prosterne a vos pieds.
ô Mère du Verbe Incarné, ne méprisez pas mes prières, mais écoutez-les favorablement et daignez les exaucer.
Amen.
Origine :
Les thèmes de cette prière sont présents :
- au VIII° siècle chez Saint Jean Damascène.
- au XI° siècle chez saint Bernard : "Qu'on ne parle plus de sa tendresse, si un seul de ceux qui l'ont invoquée dans le besoin a souvenance qu'elle ait fait défaut" [1].
C'est pourquoi cette prière lui est habituellement attribuée.
Adaptations :
A la fin du XVII° siècle, saint Louis-Marie de Montfort a composé un Cantique (C 83)[2] qui reprend les thèmes du Souvenez-vous, son style est sans doute plus simple :
Souvenez-vous, Vierge Marie
Que votre cœur est si bénin[3],
Que c'est une chose inouïe
Qu'aucun vous ait priée en vain.
Non, personne avec confiance
N'a demandé votre faveur
Sans recevoir votre assistance,
Sans éprouver votre douceur.
Le cœur contrit, ô Vierge Mère,
J'ose invoquer votre saint nom,
Et malgré mes péchés j'espère
Avoir votre protection.
Montrez quelle est votre clémence,
En m'obtenant de votre Fils
Le repentir et l'indulgence
Des grands péchés que j'ai commis.
De grâce, soyez-moi propice,
Que je ne sois point rebuté,
Car mes péchés et ma malice
Sont moindres que votre bonté.
[1] Sermon 4, Sur l'Assomption, n° 8
[2] Œuvres complètes, Ed. du Seuil, 1966, p. 1330-1331
[3] « bénin » signifie ici : « plein de bonté ».