Parmi les nombreuses hymnes médiévales issues du répertoire grégorien figure l’‘Ave Maris Stella’. Cette hymne mariale est chantée dans la Liturgie des Heures de l’Église catholique lors des fêtes mariales, en particulier les Vêpres. Si l’auteur en est inconnu, elle fut l’objet d’un immense développement dans l’histoire de la musique sacrée, particulièrement à partir de la Renaissance et jusqu’à nos jours.
Voici le commentaire de l'Ave Maris stella par le pape Benoît XVI:
"Par une hymne du VIIe-IXe siècle, donc depuis plus de mille ans, l'Église salue Marie, Mère de Dieu, comme « étoile de la mer »: Ave maris stella. La vie humaine est un chemin. Vers quelle fin? Comment en trouvons-nous la route? La vie est comme un voyage sur la mer de l'histoire, souvent obscur et dans l'orage, un voyage dans lequel nous scrutons les astres qui nous indiquent la route.
Les vraies étoiles de notre vie sont les personnes qui ont su vivre dans la droiture. Elles sont des lumières d'espérance.
Certes, Jésus Christ est la lumière par antonomase, le soleil qui se lève sur toutes les ténèbres de l'histoire. Mais pour arriver jusqu'à Lui nous avons besoin aussi de lumières proches - de personnes qui donnent une lumière en la tirant de sa lumière et qui offrent ainsi une orientation pour notre traversée.
Et quelle personne pourrait plus que Marie être pour nous l'étoile de l'espérance? "
Benoît XVI, encyclique Spe Salvi, § 49
N.B. L’hymne joue sur le renversement des lettres : Eva /Ave. Marie est la Nouvelle Ève, avec qui commence dans l’histoire la création nouvelle :
Texte latin :
Ave, maris stella,
Dei mater alma,
Atque semper virgo,
Felix caeli porta.
Sumens illud « Ave »
Gabrielis ore,
Funda nos in pace,
Mutans Evae nomen.
Solve vincla reis,
Profer lumen caecis,
Malanostra pelle,
Bona concta posce.
Monstra te esse matrem,
Sumat per te preces
Qui pronobli natus
Tulit esse tuus
Virgo singularis,
Inter mones mitis,
Nos culpis solutos
Mites fac et castos.
Vitam praesta puram,
Iter para tutum,
Ut videntes Jesu
Semper collaetémur
Sit laus Deo Patri,
Summo Christus decus,
Spirituti Sancto
Tribus, honor unus.
Amen
Traduction
Salut, étoile sur les flots,
Mère de Dieu
Et vierge à jamais consacrée,
Bienheureuse porte du ciel.
Recevant cet Ave
Par la bouche de Gabriel
Fixe-nous dans la paix,
Retournement du nom d’Eva.
Des pécheurs brise les liens
Aux aveugles accorde la lumière,
Délivre-nous de nos misères,
Obtiens pour nous les vrais biens !
Montre toujours que tu es Mère,
Qu’il reçoive de toi nos prières
Celui qui est né pour nous,
En acceptant d’être ton fils.
O Vierge sans pareille
Vierge douce entre toutes,
Obtiens le pardon de nos fautes
Rends nos cœurs humbles et purs.
Rends notre vie
Rends sûre notre route,
Afin que, contemplant Jésus,
Nous partagions sans fin ta joie.
Louange à Dieu le Père,
Gloire au Christ souverain
Ainsi qu’au Saint-Esprit ;
Aux Trois un seul honneur sans fin.
Traduction du Père Descouvemont, parue dans Prières à Marie Cahiers marials, n°95, novembre 1974.
- Traduction libre de l’Ave maris Stella, dans l’Encyclopédie mariale
- l’Ave maris Stella paraphrasé du père Théodore Combalot, dans l’Encyclopédie mariale
-Sur le commentaire de l’Ave maris Stella par le pape Benoît XVI, dans l’Encyclopédie mariale
-sur l’Encyclique Spe Salvi du pape Benoît XVI, dans l’Encyclopédie mariale
-Sur les transformations de monodies liturgiques grégoriennes en chants populaires, en ligne
-Pour entendre une version moderne de l'Ave Maris Stella (du compositeur norvégien du XIXès E. Grieg)
L’équipe de MDN.