L'antienne mariale Sub tuum præsidium, (Sous l'abri de ta miséricorde) est la plus ancienne prière adressée à la Vierge Marie. Son texte fut retrouvé sur un papyrus égyptien en 1917, écrit en grec. Il a été possible de le dater avec précision, et cette découverte a été fondamentale pour établir la théologie et la dévotion mariales.
Le papyrus découvert en 1917[1] contenant la prière du Sub Tuum en grec, a permis de dater cette prière comme ayant été écrite au IIIès. C’est donc la plus ancienne prière mariale connue.
De grandes vérités doctrinales sont exprimées dans cette prière : sur la personne de la Vierge Marie: Sa maternité divine (la Vierge Marie est appelée "Mère de Dieu"), et virginale (la Vierge Marie est invoquée ainsi : " Ô seule chaste"), ainsi que l'élection particulière de Dieu ("Ô seule bénie").
L’affirmation de l'intercession miséricordieuse de la Vierge Marie ("sous ta miséricorde nous nous réfugions,... sauve-nous" et la fonction de la Vierge Marie dans un contexte liturgique sont également des signes de la précocité de la foi envers la Vierge Marie et des vérités dogmatiques déjà élaborées dès cette époque.
Plus tard, au Moyen Age, on trouve cette prière dans la liturgie, comme antienne du Benedictus, ou associée comme tropaire à l’office des Complies. Elle fut largement diffusée dans les rites occidentaux comme orientaux. Dans la version latine de cette prière, l’invocation « seule chaste » est devenue « Vierge glorieuse ». Dans le rite byzantin, on chante le Sub tuum praesidium lors de l’office des Vêpres, pendant le Carême.
Depuis le concile Vatican II, cette prière n’est pas inscrite au calendrier liturgique de l’Église catholique, mais elle est recommandée en certaines occasions.
L'antienne a bien sûr été chantée en grégorien, au cours de la liturgie, et a connu de longs développements dans l’histoire dans la musique : à la Renaissance, avec par exemple les motets d’ Isaac, de Willaert, de Palestrina, etc. ou la Messe Sub tuum praesidium d’ Obrecht ; à l’époque baroque, avec les motets de Marc-Antoine Charpentier ou de Zelenka; plus tard , elle a inspiré des compositeurs tels qu’ Auber, Saint-Saëns, Samuel Rousseau, etc. , et ce jusqu’à notre époque : Guy Ropartz, et, plus récemment encore, le motet à la Vierge pour chœur à 4 voix composé en 2007 par Federico Zandona.
Ce rapide et incomplet panorama permet de mesurer la postérité de cette antienne mariale dans l’histoire de la liturgie et de la musique sacrée.
[1] Pour en savoir plus, voir l’article Un papyrus très ancien, une prière à la 'Theotokos', dans l’Encyclopédie mariale
Pour entendre l’antienne en grégorien
Et quelques versions du Sub tuum à travers les siècles :
-Le motet d’Isaac
- de Palestrina
-de Charpentier
- de Zelenka
-de Mozart
-de Saint-Saëns
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