Beaucoup de chrétiens qui ont été baptisés juste après leur naissance, et qui ont parfois été confirmés à l'adolescence, n'ont pas eu la chance de rencontrer vraiment le Christ d'une manière personnelle et forte.
Et même pour ceux qui ont eu le bonheur de vivre une telle expérience, elle est parfois lointaine et il est toujours nécessaire de renouveler ce lien, de le revivifier et de progresser dans la connaissance et l'amour du Christ et dans le don de notre vie au Seigneur et à nos frères.
Notre époque est dure et le monde combat la foi : voilà pourquoi Dieu adapte ses secours et pourquoi il nous offre tout spécialement son Esprit Saint aujourd'hui !
Voila pourquoi ce qu'on appelle "l'effusion dans l'Esprit Saint", (parfois aussi appelé "Baptême dans l'Esprit" - terme qui peut être mal compris, car il ne s'agit pas d'un sacrement) est une grande grâce, liée à la grâce du Renouveau charismatique, qui a été expérimentée et vécue dans plusieures communautés chrétiennes depuis le début du XXème siècle.
Ce jour là, Léon XIII consacra l'humanité à l'Esprit Saint et au même moment exactement, le même jour, un groupe de protestants réuni en cénacle de prière reçoit pour la première fois une onction très forte de l'Esprit Saint : c'est le début du Renouveau charismatique, qui surprendra et réveillera toutes les Eglises.
Voici ce qu'en dit le Cardinal Suenens, qui fut un des grand promoteurs de ce grand courant dans lequel toute l'Eglise doit aujourd'hui se plonger :
"Avec le recul du temps, la parole de Paul VI sur le Renouveau comme une "chance pour l'Eglise" reste un souhait très partiellement réalisé, car cette grâce offerte n'a pas été captée au niveau même de l'Eglise, au cœur de celle-ci. Interpréter le Renouveau comme un "mouvement" parmi d'autres mouvements c'est méconnaître sa nature: il s'agit d’une motion de l'Esprit offerte à toute l'Eglise, destinée à rajeunir tous les aspects de la vie de l'Eglise. L'âme du Renouveau - "le baptême de l'Esprit" - est une grâce de rénovation pentecostale destinée à tous les chrétiens. Il ne s'agit pas d'un "Gulf Stream" qui, ici et là, réchauffe des côtes mais d'un courant puissant destiné même à pénétrer au cœur même du pays. Que nos théologiens ayant fait eux-mêmes l'expérience de "l'effusion de l'Esprit, l'analysent et la situent Que nos pasteurs réfléchissent à ce que représente, comme possibilité de christianisation en profondeur, ce "baptême" pour les chrétiens déjà baptisés et confirmés sacramentellement. (Extrait de "Itinéraire Spirituel" du cardinal Suenens - Édition Fiat, 1990)
Il s'agit bien d'un « courant puissant » et vivifiant mais il n’atteint pas encore vraiment, ou si peu le cœur même, la cellule de base de l’Eglise : la paroisse. Il ne s'agit évidemment pas d'un huitième sacrement, mais d'une grâce donnée d'en Haut pour renouveler tous les sacrements. Le Baptême dans l’Esprit-Saint est l’âme du Renouveau charismatique que vivent en ce moment des millions de chrétiens (500 millions dont 120 millions de catholiques) dans différentes Eglises, comme l'explique le Père Cantalamessa, théologien de la Maison pontificale :
« Le Baptême dans l’Esprit n’est pas un sacrement, mais il est relié au sacrement, à plusieurs sacrements en fait, aux sacrements de l’initiation chrétienne. Le Baptême dans l’Esprit authentifie et en un sens renouvelle l’initiation chrétienne. La relation première est avec le sacrement du Baptême. En fait, cette expérience est appelée Baptême dans l’Esprit par les anglophones. Nous croyons que le Baptême dans l’Esprit authentifie et revitalise notre Baptême. Pour comprendre comment un sacrement qui a été reçu longtemps avant, habituellement immédiatement après notre naissance, peut soudainement revenir à la vie et produire tant d’énergie, comme cela arrive à travers l’Effusion de l’Esprit, il est important de regarder comment nous comprenons la théologie sacramentelle. La théologie catholique utilise le concept de sacrement ‘’valide’’ mais ‘’entravé’’. Un sacrement est entravé quand les fruits qui devraient l’accompagner ne germent pas à cause de certains obstacles. Par exemple, le sacrement du mariage ou de l’ordre reçu en état de péché mortel. Dans de telles circonstances, ces sacrements ne peuvent apporter aucune grâce à ceux qui les reçoivent jusqu’à ce que l’obstacle du péché soit enlevé par la pénitence. Ceci réalisé, le sacrement est dit ‘’revivifié’’ grâce à son caractère indélébile, même si nous sommes infidèles parce qu’il ne peut se renier lui-même (voir 2 Timothée 2,13) ».
Benoit XVI a insisté sur la nécessité de s'ouvrir davantage à l'Esprit Saint dans la vie chrétienne contemporaine, écrivant même, en forçant la trait, que le Saint-Esprit était un peu comme le « Dieu inconnu » dans l’Eglise Catholique avant le Concile (cf. Préface du livre « Viens Esprit-Saint » du Père Cantalamessa), mais encore on peut dire qu’il y a une grave question en ce qui concerne les Sacrements de l’initiation chrétienne, qui ne sont plus vécus dans un environnement suffisamment porteur aujourd'hui.
Il y a là en premier lieu une question de Foi : lorsque nous prions pour le Baptême dans l’Esprit-Saint, pour l’ « Effusion de l’Esprit » diraient d’autres, nous croyons que Dieu entend nos prières, nous croyons et nous constatons ce qui est écrit dans les Evangiles : Luc 11, 13 : « Si donc vous, qui êtes mauvais, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien bien plus le Père du ciel donnera-t-il l’Esprit-Saint à ceux qui l’en prient ! » Bref, nous croyons à l’efficacité de cette prière… C’est une question de Foi !
Comme l’exprime fort bien le Père Raniero Cantalamessa, il y a dans toute cette pastorale du Renouveau charismatique le désir de remettre la direction de notre vie entre les mains de Dieu. Il ne s’agit pas de demander une grâce particulière, comme un nouvel élan dans la mission pour une nouvelle évangélisation ou d’autres demandes du même genre, il s’agit tout simplement, dans cette démarche, de proposer à tout Chrétien de vivre pleinement la radicalité de son Baptême, telle que l’explique Saint Paul dans l’Epitre aux Romains, chapitre 6. Généralement on demande aux personnes qui font cette démarche « voulez-vous donner toute votre vie à Jésus ? », ou bien :
« Veux-tu donner toute ta vie à Jésus ? »
L'effusion dans l'Esprit Saint, qui consiste à s'engager à donner pleinement sa vie à Dieu, est une expérience forte pour le renouvellement de la vie spirituelle de notre temps, dans l'esprit de la "Nouvelle Pentecôte" dont le pape Jean XIII, Marthe Robin et tant d'autres ont eu l'intuition et qui semble avoir maintenant commencé, dans toutes les Eglises et sur tous les continents.