Le martyre de Jean à Rome

Le martyre de Jean à Rome

D’après l’Evangile selon St Matthieu (20,2-28) et selon St Marc (10,35-45), parmi les apôtres, il y avait deux frères, fils de Zébédée et de Salomé : Jacques et Jean, et ils avaient un caractère tellement impétueux que Jésus les avait appelés « fils du tonnerre » (boanergès, Mc 3,17).

Les deux se présentèrent devant Jésus pour lui demander une faveur -St Matthieu nous dit que ce fut leur mère qui le lui demanda- : « pouvoir être assis dans le Royaume de Dieu l’un à la droite, l’autre à la gauche de Jésus », donc pour accaparer les deux premières places. Jésus donne deux réponses :

1. « Pouvez-vous boire le calice que je dois boire ? », ce qui signifie le martyre. Les deux jeunes répondent que oui, ils le peuvent.

2. Ce n’est pas à lui d’attribuer des places dans le Royaume des Cieux, puisque tout est établi par le Père Céleste.

Mais Jésus leur annonce qu’en effet, ils boiront à son calice, c’est-à-dire qu’ils subiront le martyre, comme nous savons que cela a eu lieu pour tous les apôtres.

Jacques sera le premier à recevoir le martyre, Jean le dernier. Le premier à Jérusalem en 42 et Jean à Rome en 94.

Hérode Agrippa 1er (neveu d’Hérode l’Idumeen par son fils Aristobule) avait réussi, par des manœuvres politiques, à obtenir de Rome le gouvernement de plusieurs régions de la Palestine, jusqu’à reconstruire tout le royaume de son grand-père. Il régna seulement de 41 à 44. Il vivait de façon païenne, mais il voulait gagner les bonnes grâces des Hébreux, et pour cela il fit exécuter de nouveaux travaux dans le temple, comme l’avait déjà fait son grand-père environ 80 ans auparavant.

Ensuite, voyant les oppositions des classes dirigeantes juives par rapport au christianisme toujours plus affermi, il commença à les persécuter. Jacques fut la première victime ; il devait être un personnage éminent dans la communauté de Jérusalem. Hérode Agrippa le fit décapiter publiquement en l’an 42. Par la suite, voyant que cela était agréable aux juifs, il décida aussi d’arrêter Pierre (Ac 12,1). Mais Dieu délivra Pierre par un miracle, comme nous disent les actes des apôtres (chap. 12).

Deux ans après, le roi Agrippa mourut à Césarée à cause de sa maladie[3], tandis qu’il se trouvait à une fête : « Au jour fixé, Hérode, revêtu de ses habits royaux, pris place à la tribune et tandis qu’il les ………, le peuple se mit à crier : « c’est un dieu qui parle, ce n’est pas un homme ! » Mais à l’instant même, l’ange du Seigneur le frappa, parce qu’il n’avait pas rendu gloire à Dieu ; et rongé de vers, il rendit l’âme. » (Ac 12, 21-23).

Au Moyen-Age apparut la légende selon laquelle les ossements de St Jacques étaient à Compostelle, à l’extrême Nord de l’Espagne, et la nouvelle se répandit tellement entre les chrétiens, que Santiago devint le troisième sanctuaire de pèlerinage, après Rome et Jérusalem.

Puisque l’Evangile donne à St Jacques fils d’Alphée, parent de Jésus, le nom de « mineur », la piété chrétienne et la liturgie ont donné le nom de « majeur » à Jacques fils de Zébédée. L’Eglise célèbre sa fête le 25 juillet.

 

Domitien empereur

La famille Flavia a donné à Rome trois empereurs. Vespasien, élu par l’armée en 69, tandis qu’il se trouvait en Palestine en guerre contre les juifs. Il régna dix années, et laissa l’empire à son fils Tite, qui fut un empereur remarquable mais seulement pour deux ans (79-81).

Domitien, son frère, semblait, pour quelques-uns de ses amis, suivre les exemples de son père et de son frère. Par la suite, il se renferma de plus en plus en lui-même, il devint méchant et cruel, et il versa du sang au moindre soupçon (justifié ou non). Il mourut tué par une conspiration du palais, en 96.

Les jugements des écrivains contemporains sont tous négatifs. Tacite le décrit « hostile à la vertu » (vie de Jules Agricolae, ch .41). Il était possédé par la colère « plus il se maitrisait, plus il était implacable » (ibid., ch.42). A Rome, on avait une grande crainte de parler et « ainsi nous avons touché le fond de l’esclavage, car même la possibilité de parler et d’écouter nous a été enlevée par les espions » (ibid., ch.2). Svetoine est tout à fait d’accord : « la cruauté n’était pas seulement grande, mais aussi astucieuse, et elle frappait au dépourvu. Il devint terrible et odieux à tout le monde » (vie des Caesars, ch. 11 et 14).

C’est à lui qu’on doit la deuxième des dix persécutions frauduleuses de l’empire romain contre les chrétiens. Les critères et les limites de telles persécutions ne peuvent être définies que de façon indirecte :

a) Domitien, comme tous les romains, a confondu les chrétiens et les juifs. Comme il voulait mettre la main sur l’argent des juifs, il inclut aussi les chrétiens. En effet, Svetoine nous dit : « surtout on confisquait très frauduleusement les ressources des juifs, et même de ceux qui, sans professer une telle religion, vivaient presque comme eux, et qui en cachant leur origine, n’avaient pas payé les impôts prévus ».Il s’agit de l’ordonnance de l’empereur, de fixer le tribut que chaque juif donnait pour le temple. Les juifs se sont toujours opposés à ce détournement de la finalité religieuse, pour un motif civique et païen. cela donnait assez souvent lieu à des rébellions (vie des Caesars, Domitien).

Chez les non-juifs, il faut compter aussi les soi-disants « prosélytes » et les chrétiens ; tous étaient mêlés avec les juifs.

b) Dans l’apocalypse, St Jean nomme un martyre qui s’appelle Antipas, à Pergame (Ap 2, 13). On ne connaît rien à ce sujet.

c) Le martyre du consul Flavius Clemens (cousin de Domitien) et de sa nièce Flavie Domitille, exilée et morte à l’île de Pouze.

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Les soupçons de Domitien ne concernaient pas seulement Rome, mais ils s’étendaient à tout l’empire avec un système organisé d’espions. Il apprit qu’en Palestine, il y avait plusieurs proches du Christ proclamé « Roi du monde ». Comme Hérode l’Idumeen, Domitien eut peur que derrière cette affirmation se cacha un piège pour la sécurité de l’empire romain. Il ordonna qu’on lui amène ces proches de Jésus. Il s’agissait de gens du peuple liés à la parenté des apôtres et au cousin de Jésus, Jude Thaddée, qui vivaient aux alentours de Nazareth. Ils travaillaient aux champs et étaient artisans, comme on pouvait le voir à leur mains calleuses. Eusèbe de Césarée rapporte cet épisode dans son « Historia ecclesiae III, ch.20 », et il remarque que l’empereur fut ébranlé par cette rencontre avec ces gens simples et loin de toute ambition humaine, le royaume du Christ étant pour eux de nature spirituelle. Tout cela contribua, selon Eusèbe, à rendre moins violente la persécution contre les chrétiens ; mais il est presque impossible d’évaluer la réalité et l’ampleur d’un tel assouplissement.

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Domitien mourut assassiné par une conspiration du palais en 96. Le sénat choisit l’un de ses propres membres pour la succession : l’ancien et sage Nerve, qui dirigea l’empire pendant deux ans (96-98). l’un des premiers actes du nouvel empereur fut de mettre fin à plusieurs cruautés, injustices ou condamnations de Domitien. Ainsi Jean, exilé dans l’île de Patmos, fut délivré et put retourner en Asie Mineure, probablement à Ephèse, où la Tradition situe sa mort, dans sa vieillesse, et où il fut enseveli.

 

Jean parle de lui-même

Au début du livre de l’Apocalypse (Révélation), l’apôtre se présente : « Moi, Jean, votre frère et votre compagnon dans l’épreuve, la royauté et la constance en Jésus, je me trouvais dans l’île de Patmos, à cause de la Parole de Dieu et du témoignage de Jésus (Ap.1, 9). Tous les anciens auteurs chrétiens sont d’accord pour affirmer la présence et l’action de Jean en Asie Mineure et surtout à Ephèse (Irénée, Papie, Polycrates etc…). Son passage à Patmos est dû à quelque événement …….interférant avec la vie de l’ancien apôtre…. Jean lui-même nous indique :

a) ce sont des temps de persécutions –« tribulations »- et lui-même l’a subi, ainsi que beaucoup d’autres, avec constance.

b) la cause de la tribulation est « la parole de Dieu », c’est-à-dire la foi chrétienne, fondée sur la prédication des apôtres et sur les textes sacrés.

c) « témoignage rendu à Jésus » : c’est une expression typique pour indiquer le martyre ? Plusieurs fois on retrouve cette signification dans l’Apocalypse ; l’Eglise l’a adoptée pour ses fils qui versèrent leur sang pour le Christ, et les a appelés « martyres » c’est-à-dire témoins. Les autres chrétiens qui subirent les supplices mais sans mourir furent appelés « confesseurs ».

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Jean parle d’un témoignage rendu à Jésus et donc déjà vécu. Quand et comment ce témoignage a-t-il été rendu ? L’apôtre fait allusion au martyre subi à Rome, au temps de Domitien, quand il fut immergé dans un chaudron d’huile bouillante. Jean n’avait pas de motif pour expliquer ce fait, …….connu universellement par toutes les communautés chrétiennes en Orient et à Rome.

Les chrétiens de l’âge pré-apostolique étaient convaincus que l’apôtre bien-aimé n’avait jamais vu la mort, mais qu’il aurait participé à l’imminente parousie du Seigneur. L’apôtre tient à démentir ce bruit à la fin de son évangile : « Or Jésus n’avait pas dit à Pierre « il ne mourra pas », mais « si je veux qu’il demeure jusqu’à ce que je vienne »… » (Jn 21,23).

Mais quand les fidèles apprirent le prodige de la délivrance de l’huile bouillante, ils crurent trouver en cet événement une confirmation de ce qu’ils croyaient.

 

A Rome

Les premières églises chrétiennes d’Orient croyaient avec constance et partout que l’apôtre Jean s’était établi à Ephèse et qu’il avait demeuré là-bas pendant plusieurs années. Ephèse, ville peuplée et cosmopolite, à la boucle du fleuve Caistre et avec un port très actif, était bien placée pour la diffusion de l’Evangile. St Paul y était demeuré longtemps, et son œuvre avait été poursuivie par ses collaborateurs : les conjoints Aquila et Priscille, Apollos orateur fécond, et Timothée pour évêque. L’administration civile était en lien étroit avec Rome.

Pour démontrer leur attachement aux autorités romaines, les éphésiens bâtirent des temples à l’empereur Auguste, puis en 90 à Domitien. Pour l’inauguration de ce dernier, on avait fait plusieurs cérémonies de fête de toutes sortes. Faute de participation des chrétiens initiés par les autorités civiles, le peuple réagit. Ce fut l’occasion de se plaindre auprès de l’empereur Domitien et de dénoncer à son tribunal les coupables ayant refusé de rendre hommage aux dieux des empereurs.

Et puis, il y avait une autre cause encore plus lourde : les chrétiens parlaient toujours d’un nouveau royaume annoncé par Jésus. Ils étaient donc de potentiels comploteurs contre l’empire de Rome. Or à Ephèse vivait le plus célèbre disciple du Christ, chef de la communauté chrétienne et point de repère pour toutes les villes des alentours. On disait de lui des choses merveilleuses, et que bientôt on verrait le début de ce mystérieux royaume annoncé.

Les rumeurs de la ville arrivèrent aux autorités du lieu, et de là, jusqu’à Rome. Mais il semble qu’on ne leur donnait pas trop d’importance parce que la police romaine (d’habitude attentive et précise) n’avait rien vu en ceci qui puisse faire soupçonner une révolte. Mais avec le temps, la rumeur s’amplifiait et devenait effrayante. De plus, Domitien, dans les dernières années, était devenu plus replié sur lui-même, plein de soupçons, et cruel. Il avait déjà fait amener à Rome les neveux de St Jude Thaddée et d’autres parents de Jésus.

Les ministres du Tribunal furent perplexes et la réputation des prodiges arriva jusqu'à Rome. Mais ils ne voulurent pas croire au miracle. Ils accusèrent celui qui avait préparé le poison d’en avoir donné un sans efficacité. Celui-ci suggéra de faire boire le venin à un esclave qui mourut à l’instant même. Le saint Apôtre en se pliant sur l’esclave lui fit un signe de croix et le rappela à la vie.

Ce détail du poison devint l’élément principal des récits enflés du Moyen Age, et l’apôtre devint le protecteur contre l’empoisonnement.

Il est évident que les membres du Tribunal ne pensèrent pas au miracle, mais plutôt à quelque forme de magie, plus puissante que celle qu’on pratiquait largement à Rome et contre lesquelles Domitien, lui-même, avait adopté plusieurs mesures, sans grands résultats. Désormais il fallait vaincre ce puissant magicien d’Ephèse et on décida de le brûler avec de l’huile bouillante.

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Aux alentours de Rome, sur la via Latina, à proximité des remparts Aureliane [4], il y avait une petite colline avec un petit temple dédié à Diane, très vénérée à Ephèse. Là, on prépara le feu et le chaudron plein d’huile ou de bitume ou quelque chose similaire.

Tous s’attendaient à voir mourir ce vieillard tout de suite ; alors qu’on le retrouva plongé dans l’huile, frais et tranquille, en prière. Il faut croire qu’il y avait aussi des chrétiens cachés dans la foule des curieux. Et bien évidemment ils exultèrent dans leur esprit à la vue de ce signe de la divine Providence.

Les autorités, voyant de leurs yeux qu’aucun supplice ne pouvait vaincre ce vieillard, le condamnèrent à l’exil sur la petite île de Patmos, dans la mer Egée. Et à cause d’un décret de Domitien contre les magiciens, il fut condamné aux travaux de l’ « opus publicum » (c’est-à-dire les travaux forcés). Mais ceux-ci n’existaient pas en cette île, presque inhabitée. Il y eut un certain isolement et d’autres difficultés matérielles. Mais Dieu veilla sur le saint Apôtre et Il l’aida du côté pratique et surtout Il lui révéla le futur de l’Eglise. Jean pu écrire les visions divines qui forment le livre de l’Apocalypse.

Il demeura à Patmos environ un an ou un petit peu plus.

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A Rome, en partant de la place Numa Pompilio, il y a le départ de deux chemins : la Voie Appienne, à droite (qui commence aujourd’hui à la Porte de saint Sébastien) et à gauche, la via Latina.

La voie Appienne sort de la ville par la Porte Appienne ou de saint Sébastien, comme Belisaire (+ 565) l’a modifiée pendant la guerre contre les Gothes. Le général byzantin voulut laisser sur la pierre le souvenir de sa foi : à l’intérieur de l’arc, on peut voir une croix en traverse, incluse dans l’arc et à l’extérieur, le monogramme du Christ. La tradition romaine situe le martyr de saint Jean tout proche de la Porte Latine.

 

Témoignages historiques

I)‍ Saint Polycarpe, évêque de Smyrne (aujourd’hui Izmir)

Polycarpe est le premier contemporain à nous racontait l’événement de saint Jean à Rome.

Le jeune Polycarpe a été disciple de l’Apôtre qui lui donna d’être le guide de la communauté chrétienne smyrne. Il mourut martyr par le feu à Smyrne en 156 : il avait 86 ans.

Son témoignage a été rapporté d’une traitepar l’évêque de Capoue, Vittricius (541-554), parce qu’il s’occupait de rapporter tous les mémoires et les écrits des pères et des écrivains d’Orient. Il fut aussi attentif à recueillir les codes bibliques pour préparer une nouvelle traduction de la Bible, qui porte le nom de « victricienne ».

Vittricius rapporte un petit texte de saint Polycarpe qui commente le verset du psaume 43 : « C’est pour toi qu’on nous massacre tout le jour », en l’appliquant aux deux frères apôtres Jacques et Jean ; et après avoir parlé de Jacques, il parle de son frère :

« … tandis que son frère Jean aurait quitté ce monde sans martyre, même s’il eut à subir beaucoup de souffrances et d’exils, mais le Christ jugea que sa volonté était prête au martyre… et comme il était toujours prêt à mourir pour l’Evangile, il pût témoigner qu’il mourrait chaque jour. On peut lire qu’il fût immergé dans un chaudron d’huile bouillante pour le nom de Jésus. »

La dernière phrase est de Polycarpe, ou bien, à cause de ce « on peut lire », elle peut être une note de Vittricius. En tout cas, cela reste un témoignage direct et presque contemporain à l’événement. (PL68, coll. 259-60.-Zahn Th. Patres apostolici (II pp.147-148-171)).

 

II) Tertullien, prêtre de l’Afrique romaine, écrivain fécond et polémiste (160-230)

« Si tu vas en Italie, tu trouves Rome, où toute autorité est à notre disposition. Oh ! Combien est heureuse cette église (de Rome) où quelques apôtres ont répandu toute la doctrine et versé leur sang ; et où Pierre subit un martyre semblable à celui du Seigneur Jésus ; où Paul reçu la même couronne que Jean (le Baptiste) ; où l’apôtre Jean immergé dans l’huile bouillante ne fut pas endommagé et fut condamné à l’exil dans l’île. »

(La prescription des hérétiques (chap. 36 – P.L. II, 59)

III) Saint Ambroise, évêque de Milan et docteur de l’Eglise (+4 avril 397). Il y a deux passages où il rappelle le martyre de l’huile bouillante :

a) Dans une hymne liturgique, peut-être composé par lui-même. Ce texte est fondamental parce qu’il montre qu’au IVe siècle, on fêtait liturgiquement cet événement et donc que cela était connu de tout le monde.

Dans l’hymne à l’honneur de saint Jean, la strophe suivante nous rappelle la délivrance de l’huile bouillante 

Vinctus tamen ab impiis
calente olivo dicitur
tersisse mundi pulverem
stesisse victor aemuli 

Lié par les impies
on raconte que dans l’huile bouillante
il lavait la poussière du monde
et en surgit victorieux de l’ennemi

b) dans le discours II sur le psaume 118

« (la figure de l’Apôtre) rendue digne par l’huile spirituelle (miraculeuse) et à travers laquelle il lava la poussière et la désolation de ce monde. »

Dans ces deux passages, saint Ambroise répète la même idée : le miracle de l’huile doit être le signe d’une purification de la poussière et des misères morales de ce monde.

IV) Saint Jérôme, docteur de l’Eglise (+419/20)

Cet écrivain ecclésiastique, très fécond, parle aussi de cet événement deux fois :

a) Il rapporte la nouvelle de Tertullien, sans commentaire :

« Tertullien rapporte qu’à Rome, il fut mis dans un chaudron incandescent et sortit plus vigoureux et plus fort qu’auparavant. »

(Adv. Jovinianum I,n.26- P.L.23,259).

b) La seconde fois est la plus précieuse parce que saint Jérôme ne fait pas référence à un autre auteur, mais à d’autres documents historiques, même s’il ne l’indique pas explicitement :

« … Jean a fini sa vie avec une mort ordinaire. Mais si on lit les histoires de l’Eglise (on apprend) qu’il a été plongé dans un chaudron d’huile bouillante, et qu’il en sortit en athlète pour recevoir la couronne du Christ, et qu’immédiatement il fut relégué dans l’île de Patmos. On dit encore qu’il eut le courage du martyre et qu’il a bu le calice du témoignage de la même façon que les trois enfants dans la fournaise de feu, même si son bourreau ne répandit pas son sang. »

(Comm. In Ev. Secundum Mattheum – P.L. 26,149).

La référence aux « histoires de l’Eglise » ne peut pas être la même que celle d’Eusèbe de Césarée qui ne parle de l’événement ; mais il s’agit plutôt d’autres récits de l’époque. Cela aurait été mieux qu’il les mentionna. Mais le témoignage de Jérôme est toujours de grande valeur aussi bien parce qu’il s’agit d’un auteur habitué à la critique historique, que parce qu’il présente le fait comme une chose habituellement connue dans l’Eglise et, comme on le sait par saint Ambroise, même dans la liturgie.

V) Saint Augustin, évêque d’Ippone (354-430) dans un discours qui lui est attribué affirme :

« Le martyre ne manque pas à l’Apôtre saint Jean car cela ne peut manquer à l’âme qui est prête pour cela. Il ne mourut pas martyr, mais il le pouvait. Dieu connaissait sa disposition. »

(Sermones…il Miscellenea aug. I. Roma 1980 p.283).

La mention de la délivrance du martyre, selon la tradition commune, est explicite.

VI) « Acta Johannis » :

Ecrit apocryphe attribué à Procore, l’un des sept premiers diacres. Il remonte au V/VIe siècle, composé peut être à Antioche ou bien en Palestine.

Il contient le récit du martyre dans l’huile bouillante, juste après la flagellation et le rasage de sa tête « pour qu’il apparaisse à tout le monde plein d’ignominie et d’honte ».

Le récit poursuit : « C’était le signe que la grâce divine de notre Seigneur Jésus Christ l’a protégé, et il sortit du chaudron d’huile bouillante et brûlante comme un athlète très fort, sans brûlure, mais comme oint, indemne et intact ».

Les fidèles exultèrent de joie et bénirent Dieu, en s’engageant à bâtir une église en ce lieu pour se souvenir de cet événement miraculeux. D’ici, on peut déduire que l’auteur a écrit à la fin du Ve siècle. En effet, c’est à cette époque qu’on bâtit à Rome l’Eglise de la Porte Latine au temps de Gelasium 1er (492-96).

L’auteur des « Actes » ajoute son commentaire enthousiaste pour la ville de Rome :

« Comme Jean et Pierre avaient été compagnons dans les prodiges et les merveilles, ainsi ils devaient y avoir à Rome un souvenir de leur triomphe.

La Porte Vaticane est considérée comme le signe du triomphe et, est célèbre grâce à la croix de saint Pierre, et ainsi, la Porte Latine est célèbre et mémorable pour le chaudron de Jean[5]. »

VII) Pseudo Abdias (livre V), apocryphe du VIe siècle

L’auteur est soi-disant évêque de Babylone, disciples des Apôtres.

Il rapporte l’événement du chaudron d’huile bouillante, mais comme si c’était arrivé à Ephèse par ordre du Proconsul devant le refus de Jean d’abandonner la doctrine du Christ et d’arrêter de Le suivre : « Le Proconsul, contrarié, ordonna de le plonger dans un chaudron d’huile bouillante comme un rebelle. Quand il fut immergé dans le récipient de cuivre, il en sortit comme un vaillant athlète oint mais pas brûlé. Il fut condamné à l’exil à Patmos[6]. »

L’auteur est précis, quand à la précision historique, en disant que l’événement se passa sous le règne de Domitien.

VIII) Saint Bède le vénérable, moine prêtre bénédictin anglais (672-734), docteur de l’Eglise qui vécut toujours dans les deux monastères de saint Pierre et saint Paul, à Wearmoutth et à Iarrow :

Il présente un bref résumé pour la fête liturgique de saint Jean, le 6 mai : « pridie nonas maii – natale S. Joannis Apostoli ante portam latinam, Romae » ;

« Il fut conduit d’Ephèse à Rome par ordre de Domitien, frère de Tite, en la deuxième persécution, instituée par lui, après Néron. En présence du Sénat, devant la Porte Latine, il fut descendu dans un chaudron d’huile bouillante, mais le bienheureux Apôtre sortit du supplice tellement libre comme il était demeuré à l’abri de la corruption de la chair.

Alors, il fut exilé dans l’île de Patmos où il vit (et écrivit) l’Apocaplypse. »

(P.L. 94, Beda 5, coll. 903-04) ;

Bède rapporte aussi l’épisode du venin, mais comme s’il s’était passé dans l’île de Patmos, pendant des querelles religieuses avec le prêtre des idoles, Aristodème. Avec plusieurs miracles, Jean veut ramener le prêtre à la foi et, parmi ses miracles, celui du venin fut décisif pour sa conversion.

Il faut noter que Bède ne s’éloignait jamais de ses deux monastères ; mais qu’il a pu utiliser une bonne bibliothèque et plusieurs codex et copies amenées de Rome par les abbés qui y allaient souvent. Parmi lesquels, il faut noter l’abbé Benoît Biscop (628-90).

A travers les témoignages dont on vient de parler, on peut soutenir que l’événement du supplice de l’huile bouillante vécu, à Rome, par l’Apôtre saint Jean a été répandu considérablement :

a)     Smyrne (Polycarpe)

b)    Babylone (Pseudo Abdias)

c)     Antioche, Palestine (Procore)

d)    Afrique romaine et Rome (Tertullien, Augustin)

e)     Palestine, Rome (Jérôme)

f)      Milan (Ambroise)

g)     Angleterre (Bède)

 

Confirmations indirectes

1) Polycrate, évêque d’Ephèse, écrit une lettre au Pape saint Victor 1er (189-99) au sujet de le date de Pâques. Il affirme que ceux qui avaient l’habitude de célébrer Pâques en 14 Nisan, c’est-à-dire quattordecimani soutiennent avoir reçu une telle habitude de la part de saint Jean l’Evangéliste qui fut prêtre et il en portait l’insigne (le petalon ou plaque d’or) ; il fut martyre ; il fut maître ( Historiae di Eusebio, v, 23).

L’attribut de martyre peut se comprendre aussi au sens générique par les souffrances portées par amour du Christ ; mais il semble plus vraisemblable qu’il se réfère à un événement déterminé, bien connu à Rome.

2) Son contemporain fut saint Irénée, évêque de Lyon, originaire d’Asie mineure et disciple de saint Polycarpe de Smyrne. A Lyon, il mourut martyr sous Septimius Severus (Septime Sévère) en 202.

Irénée devait être bien au courant des vicissitudes de saint Jean, mais il ne parle pas de son martyre, ni de son exil. Toutefois on retrouve un accent. Il parle de l’Apôtre comme l’auteur de l’Apocalypse, et il précise : « … qu’il ne vécut pas longtemps avant, quasiment notre siècle, à la fin du règne de Domitien ». (Adversus Haereses, IIIe partie, chap. 12)

Peut-être que la précision temporelle (règne de Domitien) peut être interprétée comme un rappel de son martyre à Rome ?

3) « Acta Johannis », apocryphe de Leucius Corinus (nommé aussi Lucius ce Torribio), écrit entre 140 et 150. Ceux-ci furent largement diffusés, surtout en Orient.

Le livre affirme que saint Jean ne fut pas emprisonné à cause des soupçons de Domitien, mais à cause d’une dénonciation des Juifs qui ne supportaient pas l’influence du saint Apôtre sur la conversion de nombreuses personnes à la foi au Christ.

A Rome, devant l’Empereur, il lui fut donné un poison préparé par un spécialiste qui n’eut aucun effet néfaste sur lui. L’Empereur s’en prit à celui qui l’avait préparé en lui reprochant d’avoir préparé un poison inefficace. Le pauvre spécialiste fut obligé, pour se disculper, de le faire boire à un esclave qui mourut sur le champ. L’Apôtre pria pour celui-ci et le prenant par la main, le ressuscita.

Domitien, en tremblant, condamna Jean à l’exil dans l’île de Patmos.

Les Acta Johannnis ont une grande parie de légende, et ils ne parlent pas du chaudron d’huile bouillante. Mais, de façon indirecte, ils confirment l’événement.

L’histoire du venin a pris le dessus à cause des aspects de la vie pratique où l’usage des venins était fréquent, soit pour des vengeances, soit pour tuer des ennemis d’Etat ou des ennemis personnels. Et c’est à ce moment-là que saint Jean devint le protecteur spécial contre les poisons[7].

4) Origène (Alexandrie d’Egypte – 285-354) :

Il affirme que Jacques fut assassiné par Hérode (Agrippa) et que Jean fut exilé à Patmos par l’Empereur Romain. (PG. 13, 1385)[8].

5) Eusèbe, évêque de Césarée, auteur d’une grande et influente « historiae ecclesiasticae » ne parle pas explicitement du supplice de Jean à Rome. Il tient plus à mettre en évidence l’activité pastorale de Jean en Asie mineure et spécialement à Ephèse.

Il cite néanmoins la condamnation par Domitien de l’exil à Patmos, ce qui confirme de façon indirecte les événements du martyre et de la délivrance du feu, qui furent la cause de cet exil en tant que magicien, d’après les différents décrets de Domitien. (Livre III, chap. XVIII-XXIII).

D’autre part, si l’Empereur avait soupçonné des membres lointains de la famille de Jésus, en les faisant venir à Rome pour les examiner personnellement, comment aurait-il pu ne pas soupçonner celui qui représentait le Christ dans sa doctrine, dans son amour et dans l’organisation ecclésiastique ? D’autant plus que quelque chose de la rumeur disait qu’il ne devait pas mourir avant d’avoir rejoint les païens !

6) Histoire syriaque de Jean, fils de Zébédée, apôtre et évangéliste. (Apocryphe de VIe siècle)

Il raconte que Jean à Ephèse a converti au Christ de nombreuses personnes. Les notables de la ville voulaient lui bâtir une grande maison confortable. Mais le saint préféra une cabane, où il vécut plusieurs années.

Mais à Rome, l’Empereur Néron (sic) apprit « que tout Ephèse s’était convertie et qu’elle était devenue, après Edesse, la première ville chrétienne. Pour cela, il fit mettre en prison le gouverneur, fit chasser l’Apôtre dans une île dont on ne précise pas le nom, et il fit dévaster la ville ».

L’Empereur fut atteint par un grand châtiment divin et à cause de cela, il ordonna avec crainte de délivrer Jean qui, une fois retourné à Ephèse, écrivit l’Evangile et continua son activité d’évangélisation dans cette ville et dans toute l’Asie mineure. Malgré les manques de précisions historiques, cet écrit aussi nous confirme l’événement principal du martyre de Jean[9].

7) Pseudo Mellite, évêque de Laodicée « Passio Johannis » (Ve siècle) :

« Pendant la deuxième persécution, (c’est-à-dire celle de Domitien) Jean fut enlevé d’Ephèse et exilé dans l’île de Patmos[10]… »

8) Tunique de saint Jean, l’évêque, et chaînes dans lesquelles il fut serré à Rome :

Dès le Haut Moyen Age, on conserva dans la Basilique du Latran une tunique appartenant au saint Apôtre dans un coffre spécial, ciselé, du XIIe siècle.

Il s’agit d’un « pallium » (manteau) d’étoffe très fine et d’une tunique à manche ample qui était communément appelée « dalamtique ».

Ce vêtement fut conservé dans un premier temps à Syracuse, mais saint Grégoire, pape (+604) écrivit à l’abbé Jean de le lui envoyer à Rome, pour que « nous aussi nous puissions jouir de sa bénédiction ». Cela fut exécuté[11].

L’importance de telles reliques (abstraction faite de leur consistance historique) est qu’elles étaient liées à la venue à Rome de saint Jean qui aurait ressuscité l’esclave mort pour empoisonnement, en posant sur lui son manteau.

Plus tard, dans la même Basilique, furent exposées, pour la vénération, les chaînes dans lesquelles le saint Apôtre a été enserré.

Le coffre de la tunique demeure aujourd’hui dans un Musée, les tissus sont dans une boîte en plastique à la Chapelle des Reliques (Sainte Anne), et les chaînes dans un remarquable reliquaire de 1800 commandé par le Cardinal Rufo Scilla Luigi Junior. (Palerme 1840 – Rome 1895)

9) Quelques morceaux des Acta Johannis n.19 ont cette expression mutilée : « … César Domitien et les Sénateurs… » que l’on doit semble-t-il rapporter à la condamnation de Jean à Rome et à son martyre qui suivit[12].

Ainsi donc même les lieux géographiques sont des confirmations indirectes :

a) Ephèse — (Policrates)                 f) Syrie (Edessa) — (Histoire syriaque)

b) Gaulle ( — (Irénée)

c) Asie mineure — (Lucius Carinus)         g) Babylone — (Ps. Mellito)

d) Afrique — (Origène)

e) Césarée — (Eusèbe)                    h) Rome — (Tunique)

Tradition constante

Histoire

Les spécialistes d’Histoire de l’Eglise et d’autres disciplines sacrées citent les faits concernant l’Apôtre saint Jean à Rome comme ils sont rapportés par les témoignages qu’on vient de voir, sans avoir de doutes. Ils le retiennent en général comme un événement acquis.

1) Un texte du Moyen Age, très considéré à Rome est : Mirabilia Urbis Romae, sa première rédaction remonte à peu près à l’an 1000.

On lit : « De saint Sixte, en allant vers saint Sébastien, quand on arrive aux remparts, on trouve la Porte Latine où il y a un cloître à gauche et le tonneau dans lequel fut mis saint Jean l’Evangéliste et la chaîne dans laquelle il fut enserré, c’est devant la Porte, en sortant à droite que saint Jean fut mis dans un tonneau d’huile bouillante ».

Par rapport au récipient dans lequel fut immergé le saint Apôtre, ont trouve une double interprétation du terme latin « dolium ». En général, on le traduit par « chaudron » et on le peint sur le feu. Mais d’autres auteurs du Moyen Age le traduisent pas « tonneau » et « baquet » : on ne parle donc pas du feu, mais d’huile bouillante.

Mirabilia Urbis Romae, par I. Ferrante Curti, collana romana IV,Albano L.(Rome) 1930 pp.125-26.

 

2) Légende dorée.

Jacob de Varraze, dominicain et archevêque de Gênes, durant la seconde moitié du XIIIe siècle rassembla dans un recueil les vies des saints et des martyrs, selon les traditions de la piété populaire.

L’œuvre nommée Légende dorée fut écrite dans un latin simple mais composite, qui fut traduit tout de suite en langue vulgaire, et cela à plusieurs reprises.

L’une des plus anciennes traductions en italien est la suivante[12] :

(Inedita, Cavata dal Cod. Magliabecchiano, II,X, 30 de la Nationale de Florence, carte 35 et suivantes.) :

« L’Apôtre Jean, évangéliste, aimé par le Christ, choisi vierge, séparé des apôtres, alla en Asie pour prêcher la foi au Christ et convertissant le peuple, il fit construire beaucoup d’églises.

L’empereur Domitien, apprenant sa renommée, le fit appeler chez lui et le fit plonger dans un grand chaudron d’huile bouillante, à la Porte Latine ; il en sortit sans aucune blessure. Lempereur, voyant que cela ne l’empêchait pas de prêcher le nom de Dieu, l’envoya en exil sur une île qui s’appelle Patmos. Et celui-ci étant seul là-bas, écrivit l’Apocalypse, comme cela lui fut révélé par Dieu.

En cette même année, l’empereur mourut à cause de sa cruauté, et ce qu’il avait fait fut réprouvé par le sénat de Rome. C’est pour cela que St Jean, qui avait été chassé injurieusement, put être rétabli et qu’il s’en honoré à Ephèse.

3) Petrarce François (1304-1374) 

Il fut fasciné par Rome et ses vestiges impériales et religieuses ! Il écrit à ce sujet au cardinal Jean Colonna, dominicain, et il mentionne le tombeau de St Pierre, ainsi que celui de St Paul, de St Laurent, de Ste Agnès etc…En parlant de l’apôtre St Jean, il ne se souvient pas de son tombeau mais il dit « hic sprevit fervens oleum Johannes, c’est-à-dire « ici (à Rome) Jean méprisa l’huile bouillante ».

(Lettres familières, 1337)


[3] Il semble qu’il s’agisse d’une attaque d’appendicite aigüe, dont la rupture cause une péritonite et de violentes douleurs. Comme en ces cas-là où on ne voit rien au dehors, on pensait qu’il s’agissait d’une destruction intérieure, c’est-à-dire de l’action corrosive de vers…

[4] Aurélien Lucius Domitius, empereur après Claude II (270-275). Pas très cultivé, mais doué de fermeté et force pour l’unité de l’Empire contre les invasions barbares en Orient. Il pratiquait le culte du « Sol invictus ». Il fut assassiné par un membre de la cour aux alentours de Byzance. Il voulut entourer Rome de remparts très solides qui lui doivent leur nom d’Auréliens, même s’ils furent achevés par ses successeurs. Ils ont une longueur de 18 km 877, une largeur de 4 m, et une hauteur de 10 à 19 m, selon le lieu. Il y avait 16 portes avec de grandes tours. La porta Latina ne faisait pas partie des 16 portes d’origine, mais elle fut bâtie par Belisaire, pendant la guerre gothique.

[5] « Acta Johannis » (Procore) in Erbetta M. Apocryphes du N.T., Casale M. 1966 pp. 68-110.

Dans les descriptions topographiques du lieu du martyre et du tombeau de saint Pierre, il n’y a pas d’écriture « Porte Vaticane ». C’est évident que Procore a subi l’influence par le lieu du martyre de saint Jean à la Porte Latine, et il en a fait le même avec la zone vaticane.

[6] Erbetta M., op. cit., pp. 111-119 – (Mémoires Apostoliques, livre V).

[7] Erbetta M., op. cit., pp. 29-67. Moraldi (œuvre citée Atti degli Ap., pp. 215) retient que dans les 17 premiers chapitres qui manquent, peut être l’événement de saint Jean à Rome dans le chaudron de l’huile bouillante.

[8] Origène pressentit l’excellence et l‘importance de l’Eglise de Rome. En étant jeune (27 ans), il y alla pour se rendre compte de sa réalité religieuse et il y demeura longtemps. Le Pape était alors saint Zéfirin (199-216), puis Callixte (217-22), tous deux martyres.

[9] Erbetta M., op. cit., pp. 130-32.

[10] Moraldi L., Tutti gli apocrifi del N.T. –Atti degli Apostoli – Casale M. 1994, p. 215.

[11] Epistula III, Liber III – P. Lat./77, coll. 605-606.

[12] Moraldi L., op. cit., 290.

[12] Batelli G., Legende cristiane, Roma 1939, p.178.