La DSE a deux objectifs :
1°/ « La destination universelle des biens »
La destination universelle des biens est définie de la manière suivante par Gaudium et Spes (III,69) : « Dieu a destiné la terre et tout ce qu’elle contient à l’usage de tous les hommes et de tous les peuples, en sorte que les biens de la création doivent équitablement affluer entre les mains de tous, selon la règle de la justice inséparable de la charité ». Donc : équité, justice, charité. Ce principe n’est pas seulement un droit positif, de nature juridique, lié aux contingences historiques, mais un droit naturel, inscrit dans la nature de l’homme. Ce droit est prioritaire par rapport à toute intervention humaine sur les biens. Il a une valeur normative et morale. Conséquence forte : il pèse une « hypothèque sociale sur le droit de propriété ». Jean-Paul II dans Sollicitudo rei socialis (1987) pose le principe de l’option préférentielle pour les pauvres associé à celui de la destination universelle des biens, l’ensemble étant repris par le Catéchisme de l’Église Catholique et par le Compendium de la DSE.
2°/ « La promotion du bien commun »
Le deuxième objectif est celui de « la promotion du bien commun » que Gaudium et Spes (I, 20) définit ainsi : « l’ensemble des conditions sociales qui permettent, tant au groupe qu’à chacun de leurs membres, d’atteindre leur perfection d’une façon plus totale et plus aisée ». Il faut donc rendre accessible à l’homme tout ce dont il a besoin pour mener une vie vraiment humaine, par exemple : nourriture, vêtement, habitat, droit de choisir librement son état de vie, fonder une famille, droit à l’éducation, au travail, au respect, à une information convenable, droit d’agir selon la droite règle de sa conscience, droit à la sauvegarde de la vie privée et à une juste liberté y compris en matière religieuse. Toutes ces précisions sont indiquées par Gaudium et Spes au paragraphe 22.
Un déploiement à trois niveaux
Cette recherche du bien commun dans le cadre de la destination universelle des biens doit se déployer à trois niveaux :
- individu et corps intermédiaires (par exemple les relations capital-travail)
- pouvoirs publics et communauté politique (législations et conventions)
- communauté internationale (réfugiés, migrants, alimentation, santé, etc.).