La résurrection du Christ proclame sa divinité du Christ et annonce notre salut.
Dans le Livre de la Sagesse, il est dit:
« Oui, Dieu a créé l'homme pour l'incorruptibilité, il en a fait une image de sa propre nature ; c'est par l'envie du diable que la mort est entrée dans le monde: ils en font l'expérience, ceux qui lui appartiennent ! » (Sg 2, 23-24)
Et le psaume 82 ironise sur les pécheurs :
« Vous, des dieux ? Des Fils du très haut ? » (Ps 82, 6)
Jésus, nous le savons, s'est présenté avec le titre de « Fils de l'homme » et il a annoncé que lui, le fils de l'homme, allait mourir et ressusciter (Mc 8, 31).
« Le Fils de l'homme doit beaucoup souffrir, être rejeté par les anciens, les grands prêtres et les scribes, être tué et, après trois jours, ressusciter. » (Marc 8, 31)
Dans toute sa vie et pendant sa douloureuse passion, il a dominé toutes les tentations, en tant que fils de l'homme. Il est vainqueur du diable et de la mort (Sg 2, 23-24). En ce sens, tout simple, et très proche de la mentalité juive, la résurrection de Jésus est une preuve de sa divinité (Ps 82, 6) :
"Jésus est « établi Fils de Dieu avec puissance selon l'Esprit de sainteté, par sa résurrection des morts. » (Rm 1, 4).
Jésus dit aussi qu'il est le « bon berger » (Jn 10, 11). Dans une mentalité juive, le bon berger fait référence à Moïse, mais cela fait aussi référence à Dieu lui-même. « Car ainsi parle le Seigneur YHWH: Voici que j'aurai soin moi-même de mon troupeau et je m'en occuperai. » (Ez 34, 11).
Quand Jésus se dit bon berger et qu'il annonce sa mort et sa résurrection, comment ne pas y voir une annonce de sa divinité ?
« C'est pour cela que le Père m'aime, parce que je donne ma vie, pour la reprendre. 18 Personne ne me l'enlève; mais je la donne de moi-même. J'ai pouvoir de la donner et j'ai pouvoir de la reprendre; tel est le commandement que j'ai reçu de mon Père. » (Jn 10, 17-18)
Autrement dit, après avoir donné la preuve certaine d'être mort, Jésus s'est infusé la vie à nouveau. Ce pouvoir extraordinaire, plus encore que les autres prodiges, indique la divinité de Jésus.
Fils de l'homme et bon berger, Jésus non seulement dit sa divinité dans la résurrection, mais il dit qu'il veut aussi nous emporter dans sa résurrection, devenant le "premier-né d'une multitude de frères" (Rm 8, 29).
La Résurrection fait la vérité, Jésus n’est pas un imposteur méritant la mort. La mort de Jésus semblait donner raison à ceux qui voyaient en lui un imposteur.
Par la Résurrection du Christ, l’Esprit fait émerger la vérité (cf. Jn 16,8-11). Les paroles de Jésus affirmant être plus grand que Moïse, avoir une relation à Dieu plus éminente, être "Je Suis", "le Fils de Dieu" (au sens fort), peuvent être acceptées et non plus rejetées comme étant des impostures.
Le 3° jour désigne le jour eschatologique. Jésus est ressuscité le troisième jour : sa résurrection inaugure ces temps où Dieu se donne de façon définitive et recrée le monde.
Seul le Ressuscité peut révéler la résurrection. Jésus “se fait voir”… C’est Jésus qui a l’initiative, il se fait reconnaître par les signes d’avant Pâques, il pose les mêmes gestes, il dit les même paroles. C’est bien lui[1].
Les disciples font preuve d’une assurance étonnante et partent en mission : cela constitue un signe de la résurrection. La mort est transfigurée, elle devient passage vers le Père. La mort n’est pas une fin sans consistance propre, elle est un événement important, riche de sens, une rencontre à laquelle on se prépare.
Avec le prophète Osée, puis avec Jérémie, Isaïe… on avait compris que l’Alliance de Dieu avec les hommes se vivait sur le registre d’une noce d’amour, mais il y avait dans l'Ancien Testament une énigme, comment l'Éternel (Ps 89,2) pouvait-il se lier pour toujours dans la tendresse et la miséricorde (Os 2, 21) à des mortels ? Et à des hommes qu'Isaïe compare à l'herbe qui se dessèche ? (Is 40,71)…
Les Maccabées espéraient bien en la résurrection des martyrs mais c’était encore une hypothèse parmi d’autres…
Désormais, avec la résurrection du Christ, un seuil est franchi, car il advient
“Ce que l’œil n'a pas vu, ce que l'oreille n'a pas entendu, ce qui n'est pas monté au cœur de l'homme.” (Cf.1Co 2,9)
L’ancienne question trouve donc réponse dans la Résurrection du Christ.
D'une part, Dieu, en Jésus-Christ ressuscité, est l'époux fidèlement présent à l'histoire des hommes ; d'autre part, l'homme est élevé à l’immortalité, une immortalité que Jésus évoque dans la parabole des noces (Mt 22).
Source :
-Pape Jean Paul II, encyclique Le Rédempteur de l’homme 1979
-Pape Jean Paul II, encyclique L’Esprit Saint dans la vie de l’Église 1986
-J.Ratzinger, Foi chrétienne hier et aujourd’hui, Mame 1976
-J.Vernette, Réincarnation et Résurrection, éd. Salvator, 1979
[1] Souvent, on ne le reconnaît pas immédiatement. Pour le reconnaître, il faut se laisser transfigurer par l’Esprit Saint. Cela nous est donné. Ce n’est pas une évidence, c’est un mystère à contempler, à accueillir dans la foi.
-sur la résurrection du Christ, dans l’Encyclopédie mariale
Synthèse F. Breynaert et l’équipe de MDN.