Le livre des Actes des apôtres, un livre d'unité :
Le livre des Actes des apôtres fait l'unité entre les Eglises de Paul et les Eglises de Pierre et de Jean. La première partie (Actes 1 à 12) relate la vie de la communauté à Jérusalem sous l'égide de Pierre et de Jean. La seconde partie (Actes 13 à la fin) raconte le ministère de Paul.
Pierre, Jean, et Paul ont en effet des personnalités différentes, et il n'est pas inutile qu'un livre manifeste leur unité.
Pierre a trahi Jésus la nuit de la Passion (Jean n'a pas trahi). Paul a d'abord persécuté l'Eglise, il se dénomme « l'ektrôma » (1Co 15, 8), ce qui désigne un accident de naissance, Paul n'est pas mort en naissant, mais il est né à la vie chrétienne alors qu'il tuait sa mère, l'Eglise[1]. Ainsi, Pierre et Paul s'accordent sur le pardon qui les a vus naître. La croix est le lieu de leur naissance. Jean n'a pas le même accent, mais il souligne le pardon, dans ses lettres.
Pierre et Jean ont connu le Jésus terrestre, et ils y accordent une grande importance, ils veulent qu'après l'ascension, l'apôtre qui remplace Judas soit choisi parmi ceux qui ont connu Jésus du baptême à l'ascension (Ac 1, 23).
Paul n'a pas connu le Jésus terrestre, il a connu Jésus à la fois crucifié, glorifié et uni aux chrétiens : « Je suis celui que tu persécutes » (Ac 9, 5).
Le jour de la Pentecôte, les disciples de Jésus reçoivent une double part de son esprit (comme Elisée reçut une double part de l'esprit d'Elie) : cette double part est qu'ils vont annoncer la Bonne Nouvelle aux Juifs et aux païens[2].
Pierre, proche du Jésus terrestre, s'adresse d'abord aux Juifs, aux judéo-chrétiens. Paul s'adresse d'abord aux païens. Jésus fait leur unité.
Au seuil des Actes des apôtres, la présence de Marie et le don de l'Esprit Saint :
Les Actes des apôtres nous montrent Marie présente au cénacle de la Pentecôte, priant pour la venue de l'Esprit que Jésus a promis[3] :
A l'Annonciation, l'Esprit Saint était descendu en Marie pour accomplir l'Incarnation du Verbe de Dieu. A la Pentecôte, Marie reçoit l'Esprit Saint comme force de témoignage, et comme onction pour une nouvelle mission dans l'Eglise, en tant que mère des disciples.
La mère de Jésus, qui savait rester pauvre, invite les disciples à résister aux tentations égoïstes. Esprit d'amour.
Marie, la Vierge, invite aussi à résister à la tentation de capter magiquement l'Esprit. Esprit de sainteté.
La mère de Jésus est aussi un modèle de tendresse apostolique. Esprit de tendresse.
Son origine juive et galiléenne prépare la difficile unité entre l'Eglise issue du monde juif et l'Eglise issue des nations. Esprit de communion.
Véritable Arche d'Alliance, Marie invite les païens à entrer dans l'histoire d'Alliance et invite les Juifs à comprendre qu'un temple céleste, non fait de main d'homme, leur est donné. Esprit de vérité, Esprit du Dieu vivant...
[1] Cf. Jacques Bernard, Les fondements bibliques, Parole et Silence, Paris 2009, p. 450
[2] Cf. Jacques Bernard, Ibid., p. 448
[3] Cf. Les articles donnés en approfondissement.
Françoise Breynaert