La génération des croyants est modelée sur la génération virginale du Verbe
« 12 Mais à tous ceux qui l’ont accueilli, il a donné pouvoir de devenir enfants de Dieu, à ceux qui croient en son nom,
13 lui qui ne fut engendré ni du sang, ni d’un vouloir de chair, ni d’un vouloir d’homme, mais de Dieu. »
(Jean 1,12-13)
Ces deux versets suggèrent que l’engendrement des croyants à la filiation divine (v. 12) est modelé sur la génération virginale du Verbe selon la chair (v. 13).
On connaît cependant la précision terminologique de saint Jean : pour Jésus seul est réservé le titre de "yios" (= Fils) alors que les chrétiens sont "tékna" (= fils).
La condition pour devenir fils de Dieu est la foi au Christ : pour naître de Dieu il faut, en effet, accepter le Verbe et croire en son nom (Jn 1,12) c’est-à-dire croire que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu (1 Jn 5,1.4-5; cf Jn 20,31).
C’est la force de l’Esprit Saint qui donne à l’homme de s’ouvrir à la foi et de persévérer en elle. C’est l’Esprit qui introduit peu à peu l’homme à la vérité du Christ toute entière (Jn 16,13; 1Jn 5,6).
À la suite de ce dynamisme de la foi, le croyant qui est né de Dieu transforme son propre comportement dans l’amour (1 Jn 4,7) et la charité envers le frère (1 Jn 3,10), il pratique la justice (1 Jn 2,29) avec la force qui lui vient de la foi dans le Christ, Fils de Dieu et il est apte à vaincre le mal (1 Jn 5,1.4) ; il devient capable de pécher de moins en moins, car il accueille en lui la semence de la parole de Dieu (1 Jn 3,9) et le Christ le préserve du Malin (1 Jn 5,18).
La maternité de l’Église et celle de Marie
En saint Jean l’attribut de "mère" n’apparaît pas en référence à l’Église. Cependant, il y a l’équivalent:
L’évangéliste, en effet, en s’adressant à une communauté chrétienne avec le nom symbolique de "Dame Élue", écrit: « Moi, l’Ancien, à la Dame élue et à ses enfants, que j’aime en vérité » (2Jn 1,1 cf. aussi le v. 13: « les fils de ta sœur élue »).
Jean considère les disciples qu’il a évangélisés comme ses enfants. Il les appelle "mes petits enfants" (1 Jn 2,1), "petits enfants" (1 Jn 2,12.28; 3,7.18; 4,4; 5,21), "mes fils" (3 Jn 4).
La maternité spirituelle de l’Église trouve son commencement exemplaire dans la maternité de Marie envers les croyants, proclamée par Jésus sur le Calvaire (Jn 19,25.27) et scellée dans l’Esprit que Jésus mourant répand (Jn 19,30 ; cf 7,39).
A Serra
Extraits de A.Serra, article Vergine, nel Nuovo dizionario di mariologia, a cura di de Fiores, ed. san Paolo 1985, p.1434-1436