[Extraits de l'encyclique Dominum vivificantem ; les sous-titres sont ajoutés].
Au Jourdain :
Quand tout le peuple fut baptisé et tandis que Jésus, ayant reçu le baptême, se trouvait en prière, «le ciel s'ouvrit, et l'Esprit Saint descendit sur lui sous une forme corporelle, comme une colombe»[1] et, en même temps, «voici qu'une voix venue des cieux disait: "Celui-ci est mon Fils bien-aimé, qui a toute ma faveur"»[2].
Dans toute la vie de Jésus :
L'évangéliste Luc, qui a déjà présenté Jésus «rempli d'Esprit Saint» et «mené par l'Esprit à travers le désert»[3], nous apprend que, après le retour des soixante-douze disciples de la mission que le Maître leur avait confiée[4], alors que, tout joyeux, ils décrivaient le fruit de leur travail, à cette heure même, Jésus «tressaillit de joie sous l'action de l'Esprit Saint et dit:
"Je te bénis, Père, Seigneur du ciel et de la terre, d'avoir caché cela aux sages et aux intelligents et de l'avoir révélé aux tout-petits. Oui, Père, car tel a été ton bon plaisir"» (Lc 10, 21; cf. Mt 11, 25-26).
Jésus exulte à cause de la paternité divine; il exulte parce qu'il lui est donné de révéler cette paternité; il exulte, enfin, parce qu'il y a comme un rayonnement particulier de cette paternité divine sur les «petits». Et l'évangéliste qualifie tout cela de «tressaillement de joie dans l'Esprit Saint».
Un tel tressaillement de joie, en un sens, entraîne Jésus à dire encore davantage. Ecoutons:
«Tout m'a été remis par mon Père, et nul ne sait qui est le Fils si ce n'est le Père, ni qui est le Père si ce n'est le Fils, et celui à qui le Fils veut bien le révéler» ( Lc 10, 22; cf Mt 11, 27).
Ce qui, au cours de la théophanie du Jourdain, est venu pour ainsi dire «de l'extérieur» d'en haut, provient ici «de l'intérieur», c'est-à-dire du plus profond de ce qu'est Jésus. C'est une autre révélation du Père et du Fils, unis dans l'Esprit Saint.
Jésus parle seulement de la paternité de Dieu et de sa propre filiation; il ne parle pas explicitement de l'Esprit qui est Amour et, par là, union du Père et du Fils.
Néanmoins, ce qu'il dit du Père et de lui-même comme Fils résulte de la plénitude de l'Esprit qui est en lui, qui remplit son cœur, pénètre son propre «Moi», inspire et vivifie en profondeur son action. De là, ce «tressaillement de joie dans l'Esprit Saint».
L'union du Christ avec l'Esprit Saint, dont il a une parfaite conscience, s'exprime dans ce «tressaillement de joie» qui, en un sens, rend «perceptible» sa source secrète. Il en résulte une manifestation et une exaltation particulières qui sont propres au Fils de l'homme, au Christ-Messie dont l'humanité appartient à la personne du Fils de Dieu, substantiellement un avec l'Esprit Saint dans la divinité.
[1] Lc 3, 21-22; cf. Mt 3, 16; Mc 1, 10
[2] Mt 3, 17
[3] Cf. Lc 4, 1
[4] Cf. Lc 10, 17-20
Extraits et présentation par F. Breynaert de
x_ifglossaire_list%5Baction%5D=details&tx_ifglossaire_list%5Bcontroller%5D=Glossaire" title="Disciple puis apôtre du Seigneur Jésus, il est témoin de sa transfigurat..." class="definition_texte">Jean Paul II, encyclique Dominum vivificantem, 1986, § 19.20.21