Par des chemins différents, les théologiens arrivent à la même conclusion : Marie représente tout le genre humain au moment de l'Annonciation :
Certains empruntent le chemin de l'Alliance :
De même que dans l'Alliance du Sinaï Moïse représentait tout le peuple, ainsi dans l'événement de l'annonce de Gabriel à Marie - présenté selon le schéma d'un pacte d'Alliance - la Vierge Marie s'engage, au nom de l'humanité, à favoriser le projet salvifique de Dieu.
Certains empruntent le chemin de l'Incarnation sponsale (nuptiale) :
Lors de l'Incarnation, selon la théologie des Pères, se réalise « le mystère des noces entre Dieu et le genre humain » ; le pacte nuptial se réalise avec le « oui » sponsal du Verbe et le « oui » sponsal de Marie, prononcé au nom de toute l'humanité. Telle est la pensée de saint Thomas ; pour illustrer le caractère opportun de la conception du Christ annoncé à la Vierge, il écrit :
« Il convenait d'annoncer à la Bienheureuse Vierge qu'elle concevrait le Christ [...] pour montrer qu'un certain mariage entre le Fils de Dieu et la nature humaine. Et voilà pourquoi l'Annonciation demandait le consentement de la Vierge représentant toute la nature humaine. »[1]
D'autres parcourent le chemin de l'attente messianique :
En Marie se concentre et s'exprime l'attente messianique de son peuple et de l'humanité. Au-delà de quelques exaspérations rhétoriques, c'est la pensée que saint Bernard exprime avec beaucoup d'emphase dans son célèbre sermon In laudibus Virginis Matris IV, 8.
[1] Saint Thomas d'Aquin, Somme théologique III q30 a1
Extraits de : Ignazio Calabuig, La place du culte marial dans l'Eglise, dans Aa Vv, Marie, l'Eglise et la théologie, dirigé par D. de Boissieu, P. Bordeyne, S. Maggioni, Desclée, Paris 2007, note 104, p. 210
Ignazio Calabuig