L'ange annonce à Zacharie la naissance de Jean en ces termes :
« Tu auras joie et allégresse, et beaucoup se réjouiront de sa naissance. 15 Car il sera grand devant le Seigneur; il ne boira ni vin ni boisson forte; il sera rempli d'Esprit Saint dès le sein de sa mère 16 et il ramènera de nombreux fils d'Israël au Seigneur, leur Dieu. 17 Il marchera devant lui avec l'esprit et la puissance d'Elie, pour ramener le cœur des pères vers les enfants et les rebelles à la prudence des justes, préparant au Seigneur un peuple bien disposé. » (Luc 1, 14-17)
Benoît XVI[1] nous invite à écouter le prophète Malachie :
« Voici que je vais vous envoyer Elie le prophète, avant que n'arrive le Jour du Seigneur, grand et redoutable. Il ramènera le cœur des pères vers leurs fils et le cœur des fils vers leurs pères. » (Malachie 3, 23-24)
« Voici que je vais envoyer mon messager, pour qu'il fraye un chemin devant moi. Et soudain il entrera dans son sanctuaire, le Seigneur que vous cherchez; et l'Ange de l'alliance que vous désirez, le voici qui vient! dit le Seigneur Sabaot. » (Malachie 3,1)
Et il commente :
La mission de Jean est interprétée selon la figure d'Elie : il n'est pas Elie, mais il vient avec l'esprit et la puissance du grand prophète.
En ce sens, il accomplit justement dans sa mission l'attente selon laquelle Elie serait revenu et aurait purifié et relevé le peuple de Dieu, l'aurait préparé pour l'arrivée du Seigneur lui-même.
Ainsi Jean, d'un côté, est inséré dans la catégorie des prophètes, de l'autre, cependant, il est en même temps élevé au-delà d'elle, puisque l'Elie qui est sur le point de revenir est le précurseur de l'arrivée de Dieu lui-même.
Ainsi, dans ces textes, la figure de Jésus, son arrivée, est tacitement mise au même niveau que l'arrivée de Dieu lui-même.
[1] J. Ratzinger, Benoît XVI, L'enfance de Jésus, Flammarion, Paris 2012, p. 41-42