L'épisode de l'adoration des mages est plausible : le Talmud de Babylone rappelle que dans les derniers temps d'Hérode 1°, un grand nombre de gentils se rendirent à Jérusalem pour voir se lever l'étoile de Jacob, à laquelle on s'attendait (Traité Sanhédrin 11, 1).
Les mages, des païens, arrivent à Jérusalem, guidés par une lumière intérieure, par un signe extérieur, un astre. Ils ont vu un astre, et ils ont été guidés par des prophéties, telles que la prophétie de Balaam par exemple (Nb 24). Balaam était en effet un païen.
Les mages arrivent à Jérusalem au palais du roi Hérode. Hérode interroge les scribes qui lui disent que les Ecritures annoncent la naissance d'un roi à Bethléem de Judée (Michée 5, 1-2). Hérode ne se déplace pas, il reste dans les ténèbres, tandis que les mages reprennent leur route et sont éclairés par l'astre.
Entrant dans le logis, ils voient l'enfant et Marie sa mère. Joseph n'est pas mentionné, il n'est pas le géniteur (cf. Mt 1, 16.18)
La prophétie d'Isaïe 60 avait annoncé la montée des nations à Jérusalem, la venue des rois à sa clarté naissante, apportant de l'or et de l'encens.
Dieu attire, Jésus attire. Le tondo de Fra Angelico montre le mouvement de la foule vers le centre, ce mouvement de recueillement et d'attraction, annoncé par Isaïe et accompli dans l'adoration des mages.
Isaïe avait la vision non seulement d'un rassemblement des exilés mais d'un rassemblement des nations. Les mages, représentant les nations, apportent de l'or et de l'encens à Jésus et à sa mère, à l'enfant sur les genoux de sa mère. Et Jésus et sa mère sont le lieu d'unité, comme l'histoire de l'Eglise en est témoin (par exemple à Guadalupe au Mexique, Porto novo au Bénin, etc.)
Au temps de la primitive Eglise, il fallait aussi libérer les païens évangélisés de l'idée d'un destin astrologique. L'évangile de Matthieu ne montre pas un enfant né sous une étoile qui lui fixerait son destin, mais c'est au contraire cet Enfant qui guide l'étoile.
Synthèse F. Breynaert