Le premier Exode était un chemin spirituel autant que géographique, on quittait l'oppression des mythes, d'Egypte, ou de Canaan. On renonçait à la magie et on entrait dans une relation d'alliance confiante. La femme était appelée à être le lieu le plus parfait de la relation à l'autre, le soutien comme un vis-à-vis, ou encore le sacrement de l'Alliance. [1]
Le 2° récit de la création (Gn 2-3) raconte cette révélation de l'Exode et l'Alliance. Les anges gardent l'arbre de vie, c'est-à-dire l'Alliance avec ses commandements négatifs et ses commandemens positifs, l'interdiction de l'arbre de la connaissance magique et les commandements qui donnent vie - les deux arbres finalement se superposent [2].
Marie répond parfaitement à l'appel du Dieu de l'Exode : « Marie a vécu cette vocation de manière parfaite en choisissant la voie de la virginité ».[3] Marie attend TOUT de Dieu, ne comptant pas sur elle-même mais sur cet Esprit-Saint qui a fait naître Israël. La virginité de Marie accomplit dans sa chair le grand choix de l'Exode : la non-captation des forces de la vie, pour vivre la vocation de la femme reçue de l'Exode : être le signe de l'Alliance.
C'est pourquoi les pères de l'Eglise (par exemple saint Jean Damascène), les hymnes (l'hymne acathiste) et les mystiques tels que saint Louis-Marie de Montfort, appellent la Vierge Marie "l'arbre de vie".
[1] J. BERNARD, Quelques notes sur la femme dans la Bible, Mélanges de science religieuse n°2, juin 1990, pp. 67-104, p. 95
[2] cf. J. BERNARD, Genèse 1-3 : Lecture et traditions de lectures, dans Mélanges de science religieuse (1984), Ibid., n°3-4, p. 109-128 ; (1986) Ibid., n°1, p. 3-55.
[3] J. BERNARD, Op. cit. p. 95
Françoise Breynaert
On pourra lire,
- Breynaert, Françoise. L'Arbre de vie : Symbole central de la spiritualité de saint Louis-Marie de Montfort. Parole Et Silence, 2006. (thèse de doctorat) (Voir sur Amazon.fr)
- Breynaert, Françoise. Marie, arbre de vie, Editions du Ver Luisant, 2008. (Voir sur Amazon.fr)