Dans sa « Première Apologie » (vers l'an 150 environ) qui s'adresse essentiellement à des païens, Justin développe beaucoup l'argument que l'Ancien testament prédit Jésus[1]. Dans le contexte culturel de ses lecteurs, ce qui compte ici, c'est de montrer que la foi chrétienne s'appuie sur des écrits très anciens. En effet, dans la culture de cette époque, l'ancienneté attirait le respect et la confiance.[2]
Dans son « dialogue avec Tryphon » (vers l'an 160 environ), qui s'adresse aux juifs, Justin fait aussi une large part aux textes de l'Ancien Testament dans lesquels il voit une prédiction de Jésus[3].
Actuellement, le magistère conseille de ne pas insister sur ce type d'apologétique, d'une part parce que les prophètes parlaient d'abord à leurs contemporains, et d'autre part parce que plus on trouve évidente la référence au Christ dans les textes vétérotestamentaires et plus on estime inexcusable et obstinée l'incrédulité des Juifs[4].
C'est pourquoi notre partie « de l'Ancien Testament vers le Christ » prend toujours soin de souligner la valeur intrinsèque de l'Ancien Testament.
[1] Justin, Première Apologie 31-64.
[2] Cf. Larry W. Hurtado, Le Seigneur Jésus Christ, La dévotion envers Jésus aux premiers temps du christianisme. Cerf, Paris 2009, p. 591
[3] Justin, Dialogue avec Tryphon , chapitre 32-44 ; 48-68 ; 83-87 ; 98-99 ; 105-107
[4] Commission pontificale biblique, « Le peuple Juif et ses saintes écritures dans la Bible chrétienne » Rome 2001, libreria editrice vaticana 2001, p. 46-54
Françoise Breynaert