La Vierge et l’Enfant dans le jardin clos


 

Le symbole biblique du jardin clos (Hortus conclusus) a été attribué à la Vierge Marie. Il est tiré du Cantique des Cantiques.

 

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Le jardin clos (Hortus conclusus)

Le jardin est clos par une palissade et une porte fermée,

Le symbole du jardin fermé s'inspire d'un passage du s'inspire d'un passage du Cantique des Cantiques:

« Tu es un jardin clos, ma sœur, un jardin clos, une source scellée. » (Ct 4, 12)

Cette expression biblique du jardin fermé a pris une dimension allégorique, et le Jardin clos a été associé à la Vierge Marie, pour symboliser plusieurs aspects : au premier jardin de l’Éden, dont Adam et Ève ont été chassés, correspond le Nouveau jardin du Nouvel Adam et de la Nouvelle Ève. Ce jardin fermé symbolise également la virginité perpétuelle de la Vierge Marie (avant, pendant et après l’enfantement du christ), et l’on invoque bientôt la Vierge Marie sous ce vocable de « Jardin fermé ». C’est ainsi que l’Hymne acathiste s’exprime pour exalter la pureté de Marie :

« Réjouis-toi Épouse inépousée ! »

La pureté virginale de la Vierge Marie est ainsi magnifiée dans ce symbole du jardin clos, et l’Hortus conclusus devient ainsi, par extension, le symbole de l’humilité de Marie, de sa pureté et de son obéissance à Dieu. Elle est aussi le symbole de son Immaculée conception.

On trouve également des Annonciations dans le jardin clos.

La Vierge Marie

La Vierge Marie est assise et porte avec douceur l'enfant Jésus.

Une représentation allégorique

Il y a dans le jardin une fontaine. Cette fontaine se réfère de nouveau au Cantique des cantiques (Ct: 4, 12)

« Hortus conclusus soror mea, sponsa ; hortus conclusus, fons signatus. » (ma sœur et fiancée est un jardin enclos ; le jardin enclos est une source fermée)

Plusieurs symboles évoquent la virginité et l’élection de la Vierge Marie: la rose, symbole marial par excellence ;

La toison de Gédéon, que l'on voit au premier plan (vellus Gedeonis (Juges, 6 :37-38) est également un symbole marial. St Bernard de Clairvaux en parle dans la même seconde homélie sur les Gloires de la Vierge Mère :

« Que signifie la toison de Gédéon (Jud., VI, 37) ? Elle est détachée de la peau de l'agneau, mais la peau elle-même demeure intacte, elle est étendue sur le sable, et tantôt c'est elle, tantôt c'est le sable qui reçoit toute la rosée du Ciel; qu'est-ce autre chose due la chair qui naquit de la Vierge sans porter atteinte à sa virginité? N'est-ce pas dans son sein que descendit la plénitude de la divinité, quand les Cieux la laissèrent descendre comme une rosée sur la terre? C'est cette plénitude que nous avons tous reçu, et sans elle nous ne serions tous qu'une terre aride. Au fait de Gédéon semble se rapporter assez bien aussi cette parole du Prophète: « Il descendra comme la pluie sur une toison (Psalm., XVIII, 5),» car ce qui suit : « et comme l'eau qui tombe goutte à goutte sur la terre, » paraît désigner la même chose que le sable de Gédéon qui fut trouvé tout humide de rosée. En effet, la pluie volontaire que Dieu tient en réserve pour son héritage, a commencé à tomber tranquillement sans le concours de l'homme et à pénétrer sans effort dans la sein de la Vierge ; et plus tard elle se répandit partout l'univers par la bouche des prédicateurs, non plus comme la rosée qui tomba sur la toison, mais comme les gouttes de la pluie qui fondit sur la terre, accompagnée du bruit de la parole et du retentissement des miracles; attendu que les nuées qui portaient la pluie dans leur sein se sont alors rappelé qu'il leur avait été dit le jour où elles furent envoyées par le monde : « Annoncez au grand jour ce que je vous ai confié dans les ténèbres, et prêchez sur les toits ce que je vous ai dite à l'oreille (Matth., X, 27.) » C'est, en effet, ce qu'elles firent, car « leur voix a éclaté dans toute la terre et leurs paroles ont retenti jusqu'aux extrémités du monde (Psalm., XVIII, 5.) »

La toison est donc un symbole marial: la rosée descendue sur cette toison symbolise la descente du Verbe dans le sein de la très sainte Vierge ; le Buisson ardent, qui fait allusion à l’Exode (Exode, 3:1-6) ; Le buisson que le feu ne consume pas, qui est l'image de la virginité de la Mère de Dieu, en qui la divinité s'est unie à l'humanité, sans altération ni changement, sans mélange ni confusion (comme cela a été dit lors du concile de Chalcédoine) ; à ce sujet, st Bernard de Clairvaux, dans sa seconde homélie sur les Gloires de la Vierge Mère, dit ceci :

« Que signifiait encore cet antique buisson de Moïse qui lançait des flammes, mais sans se consumer (Exod., III, 2), sinon Marie enfantant sans douleur? Qu'est-ce encore que cette verge d'Aaron qui fleurit sans avoir été arrosée (Rom., XVII, 8)? N'est-ce point Marie qui a conçu sans le concours de l'homme ? C'est de cette grande merveille qu'Isaïe prédit le mystère plus grand encore, quand il dit: « Il sortira un rejeton de la tige de Jessé et une fleur naîtra de sa racine (Isa., XI, 1); » le rejeton pour lui c'était la Vierge, et la fleur, son enfantement. »

Dans le ciel, sur la droite, la verge d’Aaron fleurissant miraculeusement dans la nuit (Nombres 17:17-23) ; enfin, la tour de David et l'arche d'Alliance sont également des symboles tirés de l’Ancien Testament, attribués à la Vierge Marie.

Source :

-Lucia Impelluso, La nature et ses symboles, Editions Hazan, Paris 2004, p. 12-13

 

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Pour en savoir plus

 

-sur le jardin clos, figure de Marie, dans l’Encyclopédie mariale

www.mariedenazareth.com/encyclopedie-mariale/ecriture-sainte/la-vierge-marie-dans-lecriture/les-annonces-de-marie-dans-lancien-testament/les-annonces-de-marie-pendant-la-periode-hellenistique/la-bien-aimee-du-cantique-des-cantiques-ct/le-jardin-clos-figure-de-marie-ct-4-12/

-sur l’Arche d’Alliance, figure de Marie (Ex.25), dans l’Encyclopédie mariale

www.mariedenazareth.com/encyclopedie-mariale/ecriture-sainte/la-vierge-marie-dans-lecriture/les-annonces-de-marie-dans-lancien-testament/les-annonces-de-marie-de-lexode-a-linstitution-de-la-royaute/larche-dalliance-figure-de-marie-ex-25/

-sur la tour de David, figure de Marie (Ct 4, 4), dans l’Encyclopédie mariale

www.mariedenazareth.com/encyclopedie-mariale/ecriture-sainte/la-vierge-marie-dans-lecriture/les-annonces-de-marie-dans-lancien-testament/les-annonces-de-marie-pendant-la-periode-hellenistique/la-bien-aimee-du-cantique-des-cantiques-ct/la-tour-de-david-figure-de-marie-ct-4-4/

-sur la Vierge à l'enfant, buisson ardent de l'Exode, dans l’Encyclopédie mariale

www.mariedenazareth.com/encyclopedie-mariale/la-vierge-marie-dans-lart/panorama-artistique-de-la-vie-de-jesus-et-de-la-vierge-marie/vierge-a-lenfant-buisson-ardent-de-lexode/

-sur l’Hortus conclusus (jardin clos) dans l’Annonciation, dans l’Encyclopédie mariale

www.mariedenazareth.com/encyclopedie-mariale/la-vierge-marie-dans-lart/panorama-artistique-de-la-vie-de-jesus-et-de-la-vierge-marie/lannonciation-dans-lart/hortus-conclusus-annonciation/

-sur l’Annonciation, dans l’Encyclopédie mariale

www.mariedenazareth.com/index.php

-sur l’Annonciation dans l’art, dans l’Encyclopédie mariale

www.mariedenazareth.com/encyclopedie-mariale/la-vierge-marie-dans-lart/panorama-artistique-de-la-vie-de-jesus-et-de-la-vierge-marie/lannonciation-dans-lart/

 

 

Isabelle Rolland.