Les apparitions de Nathalie (Kibeho)

Les apparitions de Nathalie Mukamazimpaka

12 janvier 1982 : une vision douloureuse

La première apparition à Nathalie (Anathalie) a eu lieu le 12 janvier 1982, après le souper. Elle a eu l’impression de quitter Kibeho pour un autre lieu ressemblant à une plaine, et où elle se retrouve seule. Elle a peur à cause du sentiment de solitude et de déréliction, mais aussi à cause de la vision de « boules rouges ». Nathalie pleure. Elle voit ensuite une grande lumière d’où sorti une voix triste :

« Enfant, je suis triste ; et ce qui m’afflige, c’est que j’ai envoyé un message, et vous ne l’avez pas bien accueilli comme je le désire ».

La voix parle de la possibilité d’un châtiment. Nathalie pleurait beaucoup, tremblait de tout son être et s’agitait tout en se sentant accablée par le chagrin. Ensuite la Vierge demanda à Nathalie d’aller prendre le livre de l’Imitation de Jésus-Christ, se trouvant dans un coin de la petite chapelle du dortoir, et de lire à la page sur laquelle elle tombera par hasard. Elle tombe sur un passage où il est dit que les choses de ce monde sont caduques tandis que celles du ciel sont éternelles (I, 1-14).

Durant cette même soirée, Alphonsine a entendu la voix de la Vierge lui demander de faire venir Anathalie près d’elle. Ce qui fut fait.

Le 13 mars 1982

« Mon désir est que tu pries sans cesse en y mettant tout ton cœur, et que tu aimes m’invoquer. C’est alors que tu pourras devenir vraiment mon enfant. »

Le 15 mai 1982

« Le chemin qui conduit au ciel passe toujours par la souffrance. [Ou encore:] Un enfant authentique de Marie est inséparable de la souffrance ».

L’accueil des souffrances doit aller de pair avec la patience, le courage, l’humilité et la docilité, et bien sûr, l’amour et la joie.

Le 31 mai 1982

Le 31 mai 1982, Nathalie demande une source miraculeuse, avec une insistance un peu agaçante. Sa demande n’est pas exaucée. Et c’est dans ce contexte qu’à l’apparition suivante une forte pluie tombe subitement sur Kibeho. Une pluie d’un caractère particulier, et éphémère.

Le jeûne d’Anathalie

Durant le carême de l’année 1983, Anathalie est « invitée » à vivre un jeûne et un silence extraordinaire sans manger ni boire, sauf recevoir chaque jour la eucharistie, « pour suivre Jésus au désert », et pour commémorer et méditer les souffrances de la passion de Jésus endurées le vendredi saint, où il eut également faim et soif. Anathalie en avait prévenu la directrice du collège. Elle pensait pratiquer son jeûne discrètement… Mais une commission médicale la surveilla de très près.

15 février : 55 kg, début du jeûne. Ni nourriture ni boisson, jusqu’au 24 février. (Le fait de ne pas boire fait mourir un individu en trois jours, or Anathalie ne boit pas jusqu’au matin du 24 février !)

19 février : 49 kg, glycémie à 41, 4 mg%, mais elle se comporte comme si elle était en pleine forme…

23 février à 21 heures, Nathalie entend qu’elle « peut boire », mais elle attend le lendemain, où elle boit avec modération.

25 février : Sa voix est faible. Pendant le rite de bénédiction, elle tombe 6 fois, et une dernière fois à la fin des apparitions. Sa tension est 7/6. Mais chaque fois elle se relève énergiquement, ce qui surprend tout le monde. Elle a tenu 1h 45 sous un soleil de plomb.

2 mars : reprise de l’alimentation.

Récupération du poids normal en quelques jours.

Malgré l’exploit, peu commun, d’un jeûne de deux semaines, dont une semaine sans eau (!), Anathalie a toujours gardé une attitude d’humilité et de réalisme. Elle ne prétend pas que la pratique du jeûne lui a été facile. Elle ne prétend pas non plus avoir souffert au même titre que Jésus lors de son propre jeûne dans le désert ; ni être la seule au monde à souffrir à la suite de Jésus. Enfin, aux lendemains de son jeûne, elle n’a trahi aucune ambition de répéter la même expérience de sa propre initiative, ni chercher à conseiller aux autres de le faire. Cela ne veut pas dire qu’elle ne jeûne plus lorsqu’elle le juge opportun : il y a lieu de présumer qu’elle le fait, d’une façon d’une plus modeste.


Extraits de : Augustin MISAGO, Les apparitions de Kibeho au Rwanda, facultés catholiques de Kinshasa, 1991, p. 39-50 et p. 242-252

Les apparitions de Kibeho ont été reconnues en 2001.

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