"Heureux les affamés et assoiffés de la justice, car ils seront rassasiés." (Mt 5, 6). La Vierge Marie réalise en elle cette béatitude.
Dans le texte liturgique assyro-chaldéen, la Peshitta, il s'agit de la justice qui vient du droit, la "kénouta". Le Sinaiticus emploi le mot "zadiqouta", qu'on pourrait traduire par sainteté.[1]
Comme nous l'explique O. Masini, la Vierge Marie conduit à la sainteté et à la justice qui vient du droit.
La justice et la sainteté de Marie peut être reconnue en parcourant avec l’intelligence de la foi les données évangéliques qui la concernent et la présentent comme Celle qui écoute la parole de Dieu, l'accueille dans son cœur, la médite (Lc 2,19. 51), s’engage à la garder (Lc 8, 15), et à la mettre en pratique (Lc 11,18).
Tout ceci est repris dans le titre de « première et plus parfaite disciple du Christ. » (Paul VI)[2]
Bienheureuse est Marie parce qu'en elle s'est réalisée la justice de Dieu. Pendant sa vie terrestre, Marie a vécu le "pèlerinage" de la foi et elle a connu la « fatigue du cœur »[3] en demeurant dans la foi au temps de l'obscurité et en gardant l’espérance quand les horizons sont fermés.
La "justice" de Dieu vis-à-vis de Marie a consisté à introduire en cette plénitude de la béatitude qu’est la gloire de l’Assomption, Celle qui a été la mère immaculée de son Fils fait homme, ainsi que la première et plus parfaite disciple du Christ, qui a connu la douleur de l'obscurité recouvrant les certitudes de la foi et la fatigue ardue de rester dans la fidélité.
C’est pour nous une justice de Dieu que de nous avoir donné la « bienheureuse Vierge Marie » comme « signe d’espérance et de consolation, jusqu’à ce que vienne le jour du Seigneur. »[4]
Marie a chanté: « Toutes les générations m’appelleront bienheureuse ». Ce sont des paroles prophétiques : le cantique de la "servante" du Seigneur - le Magnificat (Lc 1, 46-55) est devenu l’hymne qui inspire les plus pauvres d’entre les pauvres du monde.
Les pauvres sont en train de découvrir l'image de Marie donnée dans l'Évangile, c'est-à-dire de celle qui met dans l'histoire un ferment de libération qui la soulève de ses bases, et qui imprime à l'histoire le rythme du
« Il renverse les puissants de leur trône et il élève les humbles. »
Bienheureuse est Marie pour la justice de Dieu qu'elle a vécu.
Bienheureuse pour les exemples de justice qu'elle inspire.
Bienheureuse pour l'espoir de justice qu’elle personnifie.
Bienheureuse parce qu'elle maintient ouvert l’horizon d'un nouveau monde où s'accomplit la prophétie:
« Jusqu'à ce que sa justice jaillisse comme une clarté,
et son salut comme une torche allumée. » (Isaïe 62,1)
Source :
M. Masini, osm.Beata è Maria, assetata e affamata di giustizia, in Santa Maria “Regina Martyrum” Quaderno di spiritualità dell’ordine dei Frati servi di Maria Provincia di Piemonte e Romagna, Anno VI – N. 2 (14) – 2002, p.11-17.
[1] Monseigneur Alichoran, L'évangile en araméen. Abbaye de Bellefontaine, p. 98
[2] Paul VI, exhortation pastorale Marialis cultus n°
[3] Jean Paul II, Encyclique Redemptoris Mater (25 marzo 1987), n. 17
[4] Vatican II, Lumen Gentium n°68
-sur Marie et les béatitudes, dans l’Encyclopédie mariale
-sur Avoir soif de Dieu, avec Marie, dans l’Encyclopédie mariale
L’équipe de MDN.