Pendant très longtemps, les Occidentaux n’ont guère prêté attention aux dessins de la tunique. Nous n’y voyions qu’ornements. Or, depuis quelques années, la connaissance des civilisations préhispaniques a considérablement progressé. Les fouilles archéologiques se sont multipliées, ainsi que les publications de textes anciens.
Le langage symbolique des anciens Aztèques est aujourd’hui mieux compris, et quelques chercheurs particulièrement attentifs ont commencé à se demander si les dessins de la tunique de l’Image de la Guadalupe ne constituaient pas tout un message, destiné tout particulièrement aux Indiens de cette époque et clair pour eux, parce qu’il était écrit selon leurs symboles habituels.
Il faut d’ailleurs noter que ces dessins ne tiennent aucun compte des plis formés par l’étoffe. Ils constituent un ensemble parfaitement plat qui n’est perturbé par aucune des lignes marquant ces plis.
L’un des symboles les plus frappants se trouve juste sous le nœud de la ceinture. Il est formé de quatre pétales de fleur autour d’un petit rond central.
Ce symbole porte un nom particulier, c’est un « quincunce », qui correspond au signe cosmologique et théologique du « Nahui Ollin », ou signe des quatre mouvements. C’est la seule fleur de ce type sur toute la tunique et elle se trouve précisément au centre du ventre de la Vierge enceinte.
Nous en verrons mieux l’importance un peu plus loin. D’autres fleurs paraissent, à première vue, assez semblables, mais elles comportent en réalité, entre les gros pétales, d’autres pétales, plus minces.
Ces fleurs correspondent pour les Aztèques au signe de Vénus, tel qu’on le trouve dans de nombreux codex préhispaniques. Il est encore important de noter que les grandes formes couvertes de fleurs correspondent assez exactement au signe symbole de la colline (« Tepetl »), bien connu par les codex du 16ème siècle.
Quelques-unes de ces fleurs se terminent par une pointe en forme de narine (« Yacatl »), ce qui veut dire que nous avons là, comme sous une forme de rébus habituelle aux manuscrits aztèques, le nom même de la colline des apparitions : « Tepeyacatl », la colline qui était miraculeusement couverte de fleurs en un jour où celles-ci étaient impossibles.
Très impressionné par ces premières découvertes, le Père Mario Rojas essaya alors de voir si l’on pouvait aller plus loin. Il découvrit ainsi que les différents signes de la tunique semblaient correspondre à la carte du Mexique à une échelle de 1 : 1 000 000. Encore me suis-je limité ici aux correspondances les plus importantes.