Les yeux paraissent absolument réels, vivants. Examinés par les ophtalmologues, avec leurs appareils, ils leur semblent creux et brillants comme les yeux des personnes vivantes.
« Quand on dirige la lumière de l’ophtalmoscope sur la pupille d’un œil humain, on voit briller un reflet lumineux sur le cercle externe de celle-ci…
En dirigeant la lumière de l’ophtalmoscope sur la pupille de l’œil de l’Image de la Vierge, apparaît le même reflet lumineux.
Et par suite de ce reflet, la pupille s’illumine de façon diffuse donnant l’impression de relief en creux…
Ce reflet est impossible à obtenir sur une surface plane et, qui plus est, opaque… J’ai par la suite examiné au moyen de l’ophtalmoscope les yeux sur diverses peintures à l’huile, à l’aquarelle, et sur des photographies.
Sur aucune d’elles, toutes des personnages distincts, on n’apercevait le moindre reflet. Tandis que les yeux de la Vierge de Guadalupe donnent une impression de vie. »
Déjà en 1929, Alfonso Marcué, photographe officiel au service de l’ancienne basilique, avait remarqué, sur une photo en noir et blanc qu’il avait prise lui-même, qu’il y avait dans l’un des yeux de l’image de la Vierge le reflet d’un homme barbu.
Il avait aussitôt informé la hiérarchie de cette découverte, mais pendant la persécution religieuse les autorités de l’Eglise préféraient ne pas attirer l’attention sur elles. 29 mai 1951, à 20h45 : J. Carlos Salinas Chavez découvre avec une loupe, sur une simple photo en noir et blanc qu’on lui a fournie, qu’il y a un homme barbu dans l’œil droit de l’image.
Puis, il le découvre aussi dans l’œil gauche. Il prend cet homme barbu pour Juan Diego. On l’identifiera ultérieurement plutôt à un hidalgo espagnol. 27 mars 1956, mais relaté seulement le 26 mai 1956.
Javier Torroella Bueno, ophtalmologue, confirme ces découvertes. 20 septembre 1958, le docteur Rafael Torija Lavoignet découvre dans l’un des yeux que le phénomène de Purkinje-Samson y est parfaitement respecté.
Il s’agit là d’un phénomène optique mis en évidence d’abord en 1832, à Breslau, par le docteur Purkinje et confirmé à Paris par le docteur Samson dans un ouvrage publié à Bruxelles en 1838.
Selon cette loi optique, un objet bien éclairé se trouvant entre 30 et 40 centimètres d’un œil va s’y refléter trois fois. Une fois dans le sens normal, la tête en haut, sur la surface de la cornée ; une deuxième fois, inversée, la tête en bas, sur la surface antérieure du cristallin, et une troisième fois, à nouveau en sens normal, sur la surface postérieure du cristallin.
Les trois images correspondent à des tailles différentes bien précises. Pour les observer, il faut diriger vers l’œil un faisceau très étroit de lumière intense et à courte distance. En imprimant au faisceau de lumière de petits mouvements, on observe plus facilement ces images.
Celles qui sont en sens normal, la tête en haut, se déplacent alors dans le même sens que le faisceau de lumière. Celle qui se présente inversée, la tête en bas, se déplace dans le sens inverse du faisceau. 5 août 1975 : le phénomène est vérifié par le docteur Amado Jorge Kuri. 1975 encore : quelques mois plus tard, nouvelle constatation effectuée par le docteur Eduardo Turati Alvarez, ophtalmologue réputé.
23 décembre 1975 : le docteur José Roberto Ahued reconnaît dans un témoignage écrit qu’il a bien constaté le même phénomène. 9 janvier 1976 : nouveau témoignage rendu par le docteur et professeur Enrique Graue, directeur de l’Institut mexicain d’ophtalmologie. 21 février 1976 : témoignage du docteur Torroella…
Stupéfaits, tous les chercheurs doivent reconnaître le même phénomène, ainsi vérifié plus de vingt fois. Mais dans un article plus récent, du 24 août 1987, le docteur Jorge E. Padilla signale qu’Aste Tonsmann, de l’Université Cornell (New York), a encore découvert dans les yeux de l’image de la Vierge trois autres reflets.
L’un de ces reflets, révélé par le docteur Tscherning, se trouve sur la face postérieure de la cornée. Les deux autres, découverts par les docteurs Vogt et Hess, sont situés dans le noyau du cristallin. A la différence des précédents, ils ne se déplacent pas en fonction des mouvements du faisceau lumineux.
Or, le professeur Aste Tonsmann a retrouvé ces trois reflets dans les yeux d’une photographie non retouchée de la Vierge de Guadalupe. Il est très important de souligner en outre que ces reflets ne peuvent être observés que sur des yeux vivants de personnes vivantes, jamais sur des peintures.
Février 1979 : José Aste Tonsmann travaille sur photo avec un microdensitomètre. C’est l’appareil qu’il utilise pour analyser les images de la Terre retransmises par satellites.
Dans un carré de 1 X 1 millimètre, son appareil distingue 1600 points. Pour certains détails, il règle son appareil pour analyser 27778 points dans un millimètre carré. Des agrandissements sont ensuite réalisés, selon les cas, de trente à deux mille fois.
Il ne faut pas oublier que ces reflets ne se trouvent que dans la cornée des yeux et que, sur l’image, la cornée n’a que sept à huit millimètres de diamètre. En outre, comme on peut le voir sur les photos, les paupières de la Vierge sont à moitié baissées.
Les images obtenues sont cependant loin d’être aussi nettes qu’on le souhaiterait. Mais cela provient surtout du fait que le tissu lui-même a une trame trop lâche. Il n’est pas sans intérêt de rappeler ici que l’existence de reflets dans l’œil n’a été vraiment démontrée que dans les années 1880 par von Helmholtz.
L’idée même d’essayer de peindre de tels reflets était donc complètement impossible au 16ème siècle, sans parler des reflets de Purkinje-Samson, de Tscherning, de Vogt et de Hess. Par ailleurs, une telle finesse d’image était absolument inconcevable.
Reste à savoir, évidemment, comment ces reflets ont pu se former et s’imprimer ainsi sur l’ayate de Juan Diego comme sur une plaque photographique.
On est ici, en pleine folie. Mais les images sont là. On ne peut simplement les ignorer.
Les photos utilisées ont été très nombreuses, toutes prises directement sur l’original – et la majorité d’entre elles sans la vitre protectrice – en noir et blanc, en couleurs, en positifs, en transparents et en négatifs.
La numérisation (ou digitalisation) permet de récupérer des détails qui sont perdus pour nos yeux. L’œil humain peut distinguer, par exemple, de 16 à 32 nuances de gris, alors que le microdensitomètre peut en distingué jusqu’à 256. Plusieurs sortes de filtres ont été utilisées.
D’abord des filtres de confirmation qui, en éliminant les taches accidentelles, mettent en valeur automatiquement les véritables contours des objets. Puis des filtres visant à accentuer ou réduire les contrastes, selon les cas, pour faire ressortir certaines parties des photos.
Le professeur Tonsmann a réalisé une contre-épreuve très simple. Il a fait photographier les yeux de sa fille en train de regarder devant elle et il a constaté qu’il était effectivement possible de reconnaître ainsi ce qui se trouvait devant elle au moment où la photo a été prise.
Benitez signale deux autres contre-épreuves, l’une réalisée par Jesus Ruiz Ribera du 7 septembre 1957 au 7 décembre 1958, l’autre par le professeur C. J. Wahlig de Woodside (New York) en 1962, avec une quarantaine de photos.
Les résultats confirment parfaitement la possibilité pour la cornée de l’œil de fonctionner comme un miroir convexe, permettant de reconnaître, avec un peu d’exercice, ce que la personne photographiée voyait au moment de la prise de vue.
L’homme barbu devait se trouver à une distance de 30 à 40 centimètres des yeux de la Vierge au moment de la formation de l’image, c’est-à-dire extrêmement près.
On a pu reconnaître ainsi, successivement, dans les yeux de la Vierge :
- un Indien (probablement Juan Diego) ;
- un franciscain très âgé sur la joue duquel on croit reconnaître une larme (probablement l’évêque Zumarraga) ;
- un jeune homme qui se tient la barbe dans une attitude de grande perplexité (celui pour lequel le phénomène de Purkinje-Samson a été vérifié) ;
- un autre Indien, dont le corps apparaît en entier, torse nu, les lèvres entrouvertes, dans l’attitude de la prière ;
- une femme aux cheveux crépus (probablement une servante noire de l’évêque) ;
- une femme avec deux enfants et un bébé enveloppé sur son dos ;
- un autre homme avec un sombrero qui semble parler à cette femme ;
- un autre homme et une autre femme qui semblent observer la scène ;
- une partie d’un meuble et une partie de la courbe du plafond, etc.
Selon le Dr Tonsmann, de gauche à droite nous pouvons voir "l’Indien", "l’évèque Zumarraga", le "traducteur", "Juan Diego montrant le tilma" et au-dessous "la famille".
Dernières découvertes de Tonsmann : dans l’œil de l’Indien nu et assis, il semble que l’on ait le reflet d’un Indien avec un grand nez aquilin, pommette saillante, qui pourrait bien être Juan Diego. Enfin dans l’œil de cet Indien et dans celui de l’homme barbu, ces deux personnages se trouvant être plus grands que les autres parce que probablement plus près de la Mère de Dieu, les reflets découverts semblent suivre, eux aussi, la loi de Purkinje-Samson.
Mais les dernières recherches de Tonsmann remontent déjà à 1981, et, depuis, les appareils disponibles ont encore été bien améliorés. Il devait être possible de reconstituer maintenant le relief de la scène, c’est-à-dire la position respective de chacun des personnages.
En 1991, des examens conduits par des ophtalmologues réputés, sous la direction de Jorge Escalante, ont constaté que le bord des paupières de l’image présentait les signes très nets d’une microcirculation artérielle.