La Chine a 4000 ans d’histoire… Elle inventa le papier, l'imprimerie, la poudre à canon et la boussole… Elle devint une république en 1911, et une république populaire en 1949, elle est maintenant ouverte à l’économie de marché.
Voyons maintenant sa dimension mariale.
Marie et la culture traditionnelle chinoise
Certains éléments culturels chinois favorisent le respect envers Marie et constituent comme une préparation.
Le Confucianisme confie à la mère l'éducation morale des fils et les fils l’honorent.
Le Taoïsme associe à l'amour pour la mère une métaphysique de base : le Tao est la mère de tous les êtres, la généreuse dispensatrice de tout bien physique et spirituel.
Le Bouddhisme réserve dans sa mythologie un poste de premier plan à la Vierge « Kuan-Yin », déesse de la miséricorde et protectrice de la fécondité qui donne la grâce à ceux qui se confient en elle. Parfois les artistes se sont félicités à la peindre comme celle qui aide à traverser l'océan de la Douleur jusqu'aux rives du Paradis.
(E. Duperray, Le culte de la Vierge en Chine, dans « Eglise Vivante », t.6, no2, Paris-Louvain 1954, p.194)
La première mission, nestorienne
En Chine, on trouve pour le première fois le nom de Marie dans le fameuse stèle de Si-ngan-fu qui remonte à l'année 781 et fut rédigée par un prêtre nestorien. Cette stèle nous apprend que les premiers missionnaires en Chine furent des moines nestoriens, avec donc un certain nombre d’inexactitudes doctrinales. Nestorius ne reconnaît pas Marie « mère de Dieu » ni les expressions du concile de Chalcédoine.
On peut lire sur cette stèle :
« Notre Trinité s’est comme multipliée ; l'illustre et vénérable Messie, voilant et cachant sa majesté, est venu dans ce monde en se rendant semblable aux hommes. Les puissances angéliques répandirent la joyeuse nouvelle : une femme vierge donna le jour au Saint, dans le grand Ts'in (Judée). »
Les missions catholiques, et les persécutions
Il faudra le courage du franciscain Giovanni de Montecorvino (1247-1328) pour rétablir l'orthodoxie du culte marial. L'action du missionnaire fut si efficace que les fidèles plaçaient leur vie et leur mort sous la protection maternelle de Marie.
Cependant, la mission franciscaine ne dura pas, elle fut emportée par la chute des empereurs mongols en 1368.
La mission reprit au XVI°, avec de nombreuses congrégations mariales.
Mais au XVIII° siècle les missionnaires durent partir et les chrétiens furent persécutés. Par un respect inexplicable, les Mandarins n’osèrent pas démolir les chapelles dédiées à Marie.
Les sanctuaires
Les sanctuaires marials chinois ne sont pas dus à des apparitions ou à des miracles retentissants, mais ils sont comme des fleurs disséminées par la pitié des Chinois qui ont choisi une colline, une montagne, un site pittoresque, pour y chanter les éloges et les gloires de la Mère de Dieu et des hommes.
Zo-sé (Shangaï) : Sanctuaire national et basilique mineure de Notre-Dame de Sheshan, Marie Aide des Chrétiens. Le pape saint Jean Paul II a évoqué Notre Dame de Sheshan en transmettant au monde entier l’attention des chinois à l’harmonie de la nature, à la beauté du cadre, à l’art.
Pékin : Notre-Dame des sept douleurs (1867).
Tien-Tsin : Notre-Dame de la victoire (1869).
Sur les monts de Hung-Kow-tze : Marie de la Portioncule.
Tong-lu : Notre-Dame de la Chine.
Kwei-Yan : Notre-Dame de Liesse et Mère de Tsao-Shan.
Notre-Dame du Rosaire devant P'u-t'u, qui est l’île sacrée des bonzes et le lieu du culte de la déesse Kuan – Yin.
T'sing Tang (Ousi) et Tong Lu (Pékin), lieux d'apparitions mariales vers 1900.
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Attilio GALLI, Madre della Chiesa dei Cinque continenti, Ed. Segno, Udine, 1997, p. 395-418