Avant 1981, Medjugorje était un village de 3000 habitants situé entre des monts.
Sur le sommet le plus élevé, le mont Krizevac, 540 mètres, la paroisse catholique avait bâti une grande croix en ciment, c’était le 14 septembre 1933, fête de la croix glorieuse.
Les habitants avaient toujours résisté aux pressions qui ont converti tant de croates à l’islam. Ils résistaient tout aussi courageusement à l’athéisme du régime. C’était un village de « vrais croyants ».
Mais Medjugorje, dont les habitants étaient répartis en 5 hameaux, était un village divisé, qui s'entendait mal...
A Medjugorje, la réconciliation commença par la paroisse, le 6 août 1981, jour de la Transfiguration. Elle avait été préparée par plus d’un mois de prière intense. Le curé, Jozo Zovko, raconte ainsi l’aboutissement :
Pour la réconciliation de la paroisse, nous fîmes trois jours de jeûne.
Au bout de trois jours, la Gospa écrivit (dans le ciel] le mot MIR : PAIX, en lettres de feu, entre la montagne et la croix de l’église. Nous vîmes partir de la grande croix du mont Krizevac comme une flamme. Nous fûmes pris d’une terreur paralysante. Nous voulions fuir cette énorme avalanche, qui avançait vers nous et qui incendiait le ciel.
C’était comme la fin du monde, mais personne, ai-je entendu dire après, n’a été capable de penser de dire : « Dieu, pardonnes-nous ». Personne n’a senti la possibilité de fuir ce globe de feu. MIR : PAIX : seule cette parole de paix s’imposait.
Nous avons compris l’urgence de faire la paix. Le père Jozo Zozko déclara à l’assemblée fervente et impressionnée mais où subsistaient tant de divisions et de rancunes :
- Ce soir, avant de commencer à prier, chacun de nous doit pardonner à son prochain.
La suggestion fut accueillie sans protestation. Les gens étaient prêts à tout. Mais un lourd silence pesait sur l’assemblée, car ce n’est pas rien de pardonner. Il faut arracher de profondes racines, et beaucoup n’y étaient points prêts encore. Et voici qu’un des fidèles s’écria soudain :
- Seigneur, j’ai pardonné ! Je t’en supplie, pardonne-moi !
L’hostilité violente qui l’avait si longtemps habité lui apparaissait maintenant comme un péché. Il venait de pardonner. La rancune ne le pressait plus, et il ressentait un immense besoin de pardon. C’était la nouvelle urgence. Il l’implorait en pécheur conscient.
Dès lors, la réconciliation coula comme un fleuve profond dans le cœur des paroissiens et se répandit, à travers les pèlerins, jusqu’à la police et aux représentants du gouvernement.Les dirigeants communistes avaient d'abord perçu les apparitions de Medjugorje comme un cheval de Troie, un nouveau subterfuge du nationalisme croate. Mais l'attitude constamment humble, priante, conciliante, obéissante, des pèlerins, prêtres et voyants, imposa l'évidence qu'il ne s'agissait point d'un mouvement partisan.
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Père René Laurentin
Comment la Vierge Marie leur a rendu la liberté,
éditions Œil 1991, p. 54.60-61.