Leur origine
Les centaines de pardons et de saints bretons illustrent l'originalité de la piété bretonne.
Ils ont lieu dans des églises ou chapelles consacrées par une tradition parfois millénaire et sont l'expression de la dévotion populaire à un saint particulier, le "patron" local à qui l'on demande grâce.
Chaque année, le pardon rassemble les fidèles et les touristes qui viennent chercher le pardon de leurs fautes, exécuter un voeu ou demander des grâces. La messe solennelle est suivi ou précédée d'une procession ou bannières, reliques, croix, statues de saints portées par des hommes ou des jeunes filles parfois en costumes, suivies d'une cortège de pèlerins et prêtres chantant des cantiques en breton et litanies.
Cérémonie religieuse dans un premier temps, il était courant autrefois de faire le chemin pieds nus, à jeun et en silence . Religieuse, la fête religieuse comportait la confession, la messe et les vêpres,une procession pour que le saint ou la Vierge prenne possession du "quartier" et le tout se terminait par une fête populaire et souvent un feu de joie, danses traditionnelles, des musiques,des jeux et un bon repas campagnard. Ainsi, le pardon n'est pas seulement une fête religieuse, c'est aussi un événement social, un moyen pour les participants de se retrouver.
L'origine de cette pratique provient de la division des paroisses en quartiers, appelés "frairies" ou confréries, dans lesquels les gens se devaient aide et assistance. Chaque confrérie se mettait sous la protection d'un saint et bâtissait sous son vocable une chapelle qui était le centre spirituel du quartier. Une ou deux fois par an, les habitants se réunissaient donc pour refaire l'unité de la confrérie et se donner le pardon des déchirures et des affronts.
Ce n'est donc pas seulement la dévotion à un saint plus ou moins légendaire, encore moins une source réputée miraculeuse qui se trouve à l'origine des pardons, mais aussi la vie en communauté. qui est la raison d'être de la plupart des chapelles dont la Bretagne est constellée.
Les pardons d'aujourd'hui
Grâce aux associations que se sont données les habitants depuis quelques années, et à la convivialité dont elles sont l'expression, la réanimation d'une vie de quartier autour des chapelles villageoises justifie les pardons d'aujourd'hui.
Il y a les grand pardons, par exemple celui de -Anne-d'Auray (le 26 juillet), qui sont fort impressionnants et rassemblent des milliers de personnes et touristes, chez qui la curiosité et la recherche du folklore l'emportent sur la dévotion.Les petits pardons, comme celui de St.Anne-de-Grapont à Surzur, sont moins spectaculaires, mais souvent plus fervents. Une enquête diocésaine a recensé plus de 400 pardons sur le territoire du Morbihan, dont la majorité se déroulent entre mai et septembre.
Certaines processions transportent également des ex-voto, surtout au bord de la mer où ils prennent la forme de maquette de bateaux, portées par des marins, en souvenir de ceux qui sont morts en mer. Le reste de l'année ces ex-voto sont suspendus dans les églises, au-dessus de la nef ou du choeur.
Certains pardons suivent de longs itinéraires appelés" troménies" (en breton, tour du territoire du saint) comme la "Grande Troménie de Locronan" qui, tous les 6 ans, suit un parcours de 12 kilomètres ponctué de chapelles votives improvisées. D'autres, surtout dans le Morbihan, comportent des feux de joie aux réminiscences païennes: une statue d'ange portant un cierge allumé descend du clocher par un filin et allume un bûcher. la fontaine, un élément sacré.
Quelques coutumes et le "Tro Breiz"
La fontaine, très fréquente près des chapelles, tient une place importante dans les pardons. Elle est soigneusement nettoyée à l'intention des pèlerins qui voudraient bénificier de son eau bienfaisante. On dénombre plus de mille fontaines sacrées en Bretagne. Outre leur richesse architecturale, elles tiennet une place à part dans les rites. On leur prête des vertus curatives pour presque tous les maux, de l'absence de lait aux amours malheureuses.
Parmi les pratiques observées, nombre d'entre elles rappellent les rites celtes: on se frotte certaines parties du corps, on trempe un vêtement, on puise l'eau, on y jette d'offrandes, épingles, pièces de monnaire, petites vroix... Tro-Breiz, "le tour de Bretagne" Depuis la XIIe siècle, les sept saints fondateurs des évêchés armoricains ("pères de la patrie) sont vénérés dans le plus célèbre des pèlerinages bretons: le Tro Breiz ("tour de Bretagne", en breton).
Le pèlerin doit, une fois au moins dans sa vie (en cas d'empêchement majeur, il peut désigner un remplaçant dont c'est même parfois le métier!), suivre un itinéraire précis par des voies antiques (les gîtes d'étappe étaient tenu souvent par les ordres hospitaliers), reliant les tombeaux des 7 saints et des 7 évêchés: Samson à Dol Malo à Saint-Malo, Briec à Saint-Brieuc, Tugdual à Tréguier, Pol-Aurélien à Saint-Pol-de-Léon, Corentin à Quimper, et Patern à Vannes.
Les anciens statuts du chapitre de la cathédrale de Rennes accordaient autant d'importance à ce pèlerinage qu'aux voyages de dévotion faits à Rome, Jérusalem ou Saint-Jacques-de-Compostelle. Le parcours de plus de 500 kilomètres (109 lieues bretonnes), se fait à pied, en 30 jours, à raison de 20 km par jour. Dol est le point de départ normal, mais on peut réaliser le Tro Breiz en commençant par l'évêché le plus proche. Chaque cathédrale expose ses reliques et reçoit les contributions des pèlerins.
Au XVIe siècle, plus de 30.000 personnes par an partaient pour ce pèlerinage. Jusqu'au XVIe siècle, la tradition exigeait que tout breton qui faisait le Tro Breiz était certain de gagner son paradis. C'est du moins ce que rapporte la tradition. Et gare à ceux qui n'accomplissaient pas leur devoir, car ils se verraient alors condamnées à effectuer ce "Tro Breiz" dans des conditions très inconfortables: après leur mort, au purgatoire, en n'avançant que de la longueur de leur cercueil, et ce, tous les 7 ans!
Depuis 1994, après plusieurs siècles d'oubli, des pèlerins de plus en plus nombreux suivent (en groupe, individuellement, à pied, à vélo, à cheval, en voiture ou en autocar) les traces des pèlerins d'autrefois sur le circuit qui dessine un cercle autour de la péninsule.
Informations: La Route Historique du Tro Breiz: association basée Boulevard Hérault, 22000 Saint-Brieuc Tél. 02 - 96 33 10 22. Son but est surtout de réhabiliter tous les sites liés au Tro Breiz.
Pardons dans le diocèse de Saint-Brieuc et Tréguier
Juillet
1er dimanche de juillet : Guingamp : Notre-Dame de Bon Secours.
2ème dimanche de juillet : Goudelin : Notre-Dame de l'Isle.
16 juillet et le dimanche suivant : Trébry : Notre-Dame du Mont-Carmel.
3ème dimanche de jullet : Pontrieux : Notre-Dame des Fontaines.
4ème dimanche de juillet : Vieux Marché : Les Sept saints dormants d'Ephèse.
Dimanche avant le 26 juillet : Plaine Haute : Anne du Houlin
26 juillet : Ploubazlanec : Pardon de Anne
Août
15 août : Assomption.
Perros-Guirec : Notre-Dame de la Calrté
Lantic : Notre-Dame de la Cour
Ploulec'h : Notre-Dame du Yaudet
Lanrivain : Notre-Dame du Guiaudet
Binic : Notre-Dame du Bon Voyage
Plancoët : Notre-Dame de Nazareth
Trédaniel : Notre-Dame du Haut
La Ferrière : Notre-Dame de la Ferrière
La Prénessaye : Notre-Dame de Toute-Aide
Rostrenen : Notre-Dame de Rostrenen
Carnoët : Notre-Dame du Pénity
Dahouët : Avant dernier dimanche d'août : Notre Dame de la Garde
Septembre
Dolo : 1er dimanche de septembre : Notre-Dame du Chêne
Plouézec : 1er dimanche de septmbre : Notre-Dame du Gavel
8 septembre : Nativité de Notre-Dame
Lamballe : Notre-Dame de Grande puissance (fête et dimanche le plus proche)
Plancoët : Notre-Dame de Nazareth
Le Quillio : Notre-Dame de Lorette (fête et le dimanche précédent)
La Prénessaye : Notre-Dame de Toute Aide (fête et dimanche suvant)
Lescouët-Gouarec : Notre-Dame de Karmez
Bulat-Pestivien : Notre-Dame de Bulat (dimanche après la fête)
Plouha : Dimanche après le 15 septembre : Notre-Dame de Kermaria-an-Isquit
Saint-Gouéno : Dimanche proche du 15 sepembre : Notre-Dame des Sept-Douleurs
Pour tous renseignements : Pastorale des pèlerinages et pardons : tél : 02 96 68 13 50 - fax : 02 96 68 13 51
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