La basilique Sainte-Anne d’Auray, qui se situe dans le diocèse de Vannes, dans le département du Morbihan, est fréquentée par plus de 800.000 visiteurs et pèlerins par an, ce qui la classe au troisième rang des pèlerinages français. De nombreux pèlerins se réunissent notamment à l’occasion du grand pardon de sainte Anne, le 26 juillet, jour où l’on célèbre sainte Anne et saint Joachim. On y fait mémoire de plusieurs apparitions de sainte Anne, la mère de la Vierge Marie, à Yves Nicolazic (1591-1645) entre septembre 1623 et mai 1645.
Anne est la mère de Marie, connue dans la tradition par le texte apocryphe du IIe siècle, le Protévangile de Jacques. Elle est donc la grand-mère de Jésus, et la dévotion à Sainte Anne et à saint Joachim son époux est intimement liée à celle de l’enfance de la Vierge Marie et à l’attention donnée à la généalogie maternelle de Jésus.
Sainte Anne et saint Joachim sont invoqués en tant que grands-parents, pour les époux âgés, ainsi que pour la fécondité, et sainte Anne est également invoquée par les marins et les malades. Elle est la sainte patronne des mères de famille.
De septembre 1623 à avril 1625, puis une dernière fois le 13 mai 1645, Yves Nicolazic (1591-1645), dont le procès de béatification est en cours, paysan pieux et obéissant, marié à Guillemette Le Roux, affirme voir Anne qui le guide jusqu’au lieu-dit du Bocenno, où il découvre une ancienne statue de Anne à laquelle on prête des pouvoirs extraordinaires.
Le 5 juillet 1624, l’apparition lui dit : "Je suis Anne, mère de Marie."
Elle ajoute : "Dieu veut que je sois honorée ici".
Le 24 juin 1625, on parle d’une guérison d’un enfant muet.
Entre 1625 et 1684, 1277 miracles sont consignés officiellement. Le sanctuaire est confié aux Carmes. Une confrérie de Sainte-Anne est fondée, transformée par Pie IX en archiconfrérie le 14 mai 1870.
La ‘Scala Sancta’ du sanctuaire de Sainte-Anne d’Auray, bâtie en 1662. Jean-Christophe BENOIST, CC BY 4.0 <https://creativecommons.org/licenses/by/4.0>, via Wikimedia Commons.
La première chapelle fut bâtie en 1628.À cette première chapelle fut ajoutée par les Carmes la ‘Scala sancta’[1], inaugurée en 1662. Ceux qui gravissent à genoux cet escalier en méditant la Passion reçoivent des Indulgences[2].
La source où Nicolazic eut sa première vision en août 1623 a été transformée en 1898 en une fontaine monumentale, nommée Ker-Anna, réputée miraculeuse.
La basilique actuelle, qui remplace l’ancienne chapelle (bâtie en 1628), a été terminée en 1872. Elle a été élevée au rang de basilique mineure par le pape Pie IX en 1874 et consacrée le 8 août 1877.
Autel de sainte Anne, intérieur de la basilique Sainte-Anne d’Auray. Jean-Christophe BENOIST, CC BY-SA 4.0 <https://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0>, via Wikimedia Commons.
L’autel de Sainte Anne, avec son fameux retable de la vie de Sainte Anne sculpté par Alexandre Falguière, est situé dans le transept sud de la basilique. Il recèle un reliquaire ostensoir, provenant d’Apt, contenant un fragment du bras de sainte Anne[3], offert par le roi Louis XIII en 1639, en reconnaissance de la grâce reçue de la naissance de Louis XIV.[4]
Le cloître de la basilique a été bâti au XVIIès. Classé Monument Historique, il présente une double galerie. Son chemin de croix monumental en fonte est l'un des plus grands de France. Il accueille des expositions réalisées par l’Académie de Musique et d’Arts Sacrés.
De très nombreux ex-voto, ornant les murs de la basilique, témoignent des grâces reçues.
Lors de son 74e voyage, le 20 septembre 1996, le pape Jean-Paul II s’est rendu à la basilique sainte Anne d’Auray, et y a célébré une messe devant 100 000 personnes.
Au cours de son homélie, il a rappelé et réaffirmé la vocation profonde de la France :
« Nous bénissons le Dieu de l'Alliance parce que votre pays doit beaucoup au message de l'Évangile dans l'histoire de ses communautés et de sa culture. Nous souhaitons que l'Église en France, poursuivant sa marche sur les traces de ses pères dans la foi, fière de sa tradition millénaire, continue à exercer un rayonnement salutaire dans l'histoire des peuples et des nations. Le témoignage rendu à l'Évangile n'est pas une conquête humaine, il est service de Dieu et du prochain. Exprimant lumineusement ce qui est au centre de l'activité missionnaire, sainte Thérèse de Lisieux écrivait: «Aimer, c'est tout donner et se donner soi-même ». Vous aussi, allez annoncer l'Évangile à vos frères et à vos sœurs! Avec tous les hommes de bonne volonté, construisez la civilisation de l'amour! En marchant sans hésiter à la suite du Christ, le Sauveur du monde, témoignez de l'amour de Dieu offert à tous les hommes! »
Pour commémorer l’événement de sa visite, un « espace Jean-Paul-II » a été aménagé à l'extérieur de la basilique, et une statue le représentant a été installée. En 2014, à l’occasion de sa canonisation, une relique de quelques cheveux a été donnée au sanctuaire.
Le sanctuaire accueille de nombreux groupes de pèlerins, des familles, des célibataires, etc. et organise des animations culturelles et religieuses, notamment avec l’Académie de Musique et d’Arts Sacrés.
L’Académie de Musique et d’Arts Sacrés existe depuis 1999. Elle a pour vocation d’établir des liens entre art, culture et foi, tout en faisant vivre et le patrimoine sacré breton, riche de musique et de chant, de danse, de coutumes, d’objets d’art et de créations. Elle propose un cursus d’enseignement pour enfants et adultes (chant choral, orgue et instruments traditionnels) et la création et diffusion de musique sacrée liée au temps liturgique et pendant la saison musicale.
Source :
Patrick SBALCHIERO, « Anne d’Auray », In : René LAURENTIN et Patrick SBALCHIERO, Dictionnaire encyclopédique des apparitions de la Vierge. Inventaire des origines à nos jours. Méthodologie, prosopopée, approche interdisciplinaire. Paris : Fayard, 2007.
-sur les apparitions de sainte Anne à Auray, dans l’Encyclopédie mariale
-sur l’homélie de Jean-Paul II à sainte Anne d’Auray, en ligne
-sur le site du sanctuaire, en ligne
-sur sainte Anne et saint Joachim, dans l’Encyclopédie mariale
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