Dans l’histoire biblique, Jérusalem, c’est d’abord la ville de David. Il y a régné 33 ans, après avoir régné 7 ans à Hébron. Puis elle est présentée comme le choix de Dieu qui veut y faire “habiter son nom”, y résider parmi les hommes. Au cœur de Jérusalem se trouvera donc le Temple, demeure de Dieu, lieu central de toute la vie religieuse d’Israël. Le choix de Dieu s’explique par la volonté d’instituer un lieu unique où se trouve le Temple unique du Dieu unique. Le grand danger, en effet, qui guette les fils d’Israël, c’est de se laisser aller progressivement à oublier le Dieu unique en adorant toutes sortes de divinités païennes, l’idolâtrie, qui est rupture d’alliance et par conséquent adultère. La contemplation de Jérusalem – Sion – dans la Bible, chez les Prophètes et dans les écrits de sagesse culmine dans l’amour, un amour ineffaçable dans le cœur des fils d’Israël pour Jérusalem, le lieu du repos de Dieu.
« Des montagnes entourent Jérusalem; Ainsi l’Éternel entoure son peuple, dès maintenant et à jamais » (Psaume 125 :2).
La ville de Jérusalem, qui couvre aujourd’hui 126 km², est située au cœur des monts de Judée, entre la mer Méditerranée et la mer Morte, à 745m d’altitude.
La vieille ville de Jérusalem s’est développée autour de l’antique cité de David, Sion. Couvrant moins d’ 1 km2, elle est aujourd’hui composée de quatre quartiers: un quartier musulman, un quartier arménien, un quartier chrétien, et un quartier juif. Ces quartiers sont entourés de remparts, datant du XVIès.
Lorsque David s’est installé à Jérusalem, c’est sur le mont Sion qu’il a bâti sa demeure. Il aurait voulu construire une maison pour le Seigneur (le Temple), mais Dieu lui annonce, par son prophète Nathan, que c’est lui, le Seigneur, qui bâtira pour David une maison, c’est-à-dire une dynastie. Son fils Salomon bâtira le premier Temple, où sera déposée l’Arche d’alliance. C’est autour du Temple que gravite toute la vie religieuse d’Israël, avec l’offrande de sacrifice et les pèlerinages lors des grandes fêtes. Le Temple de Jérusalem, Demeure de Dieu, seul lieu où il sera loisible d’offrir un sacrifice, est le signe visible du Dieu unique, demeurant au milieu de son peuple. À Dieu unique, Temple unique.
Jérusalem devient vite le symbole du peuple d’Israël, au milieu duquel habite le Seigneur. Lorsque le peuple est fidèle, alors, Jérusalem est l’épouse fidèle en qui Dieu met toute sa joie. Lorsque le peuple est infidèle à son Dieu et à sa Loi, lorsqu’il se prosterne devant d’autres dieux et ne suit plus la loi de Dieu, alors Jérusalem devient une prostituée et est rejetée par Dieu, son Époux. Nous comprenons ainsi que Jérusalem (Sion) est une figure féminine, à laquelle Dieu s’est liée d’une alliance éternelle.
Le prophète Zacharie s’adresse à Jérusalem en lui disant :
« Chante et réjouis-toi, fille de Sion ; voici que je viens, j’habiterai au milieu de toi – oracle du Seigneur. » (Za 2,14) : perspectives de restauration après un moment d’abandon. Le Seigneur vient visiter son peuple et habitera en elle. De même le prophète Sophonie annonce à Jérusalem : « Ce jour-là, on dira à Jérusalem : « Ne crains pas, Sion ! Ne laisse pas tes mains défaillir ! Le Seigneur ton Dieu est en toi, c’est lui, le héros qui apporte le salut. Il aura en toi sa joie et son allégresse, il te renouvellera par son amour ; il exultera pour toi et se réjouira, comme aux jours de fête. » J’ai écarté de toi le malheur, pour que tu ne subisses plus l’humiliation. » (So 3,16-18).
La Vierge Marie est elle-même appelée fille de Sion. La raison en est qu’en elle le Seigneur a demeuré et qu’il a eu en elle sa joie et son allégresse, accomplissant de manière inattendue les prophéties de Sophonie.
Ce n’est pas sans un dessein divin que Marie a vécu au Temple depuis l’âge de 3 ans jusqu’à ses fiançailles avec Joseph.
Lorsque, jeune maman, avec son époux Joseph, ils vont présenter l’Enfant Jésus au Temple, elle connaît parfaitement ce lieu où elle a vécu son enfance et où elle a reçu la plus pure éducation religieuse.
Plus tard, elle a, avec Joseph son époux, emmené Jésus, alors âgé de 12 ans, en pèlerinage à Jérusalem : les évangiles rapportent l’épisode du recouvrement de Jésus au Temple.
Elle a suivi la Passion de Son Fils. Elle a été présente au cénacle avec les Apôtres, avant comme après l’Ascension de son Fils.
Une tradition situe même sa mort à Jérusalem.
Toutes ces adhérences de la vie de Marie avec Jérusalem sont une manière de souligner le lien étroit entre la ville et cette demeure de chair que Marie fut pour le Seigneur Jésus.
Puisque le Seigneur a demeuré en Marie, que Marie a été son Temple, il devient clair que Marie est adéquatement comparée à Jérusalem. Le cardinal de Bérulle, lui qui écrit que Marie a été « le séjour délicieux de Jésus »[1], va même jusqu’à dire que Jésus est venu du Ciel, d’auprès de son Père, dans un autre ciel, sur la terre, et que ce nouveau Ciel, c’est Marie.
Visitons donc ces lieux chargés d’Histoire Sainte …
[1] Voir le texte du cardinal de Bérulle, dans l’Encyclopédie mariale
Les articles qui composent cette section débutent par le Temple de Jérusalem, la basilique du saint Sépulcre, puis l’église sainte Anne et la maison natale de la Vierge Marie ; la piscine de Siloé, quelques étapes de la Via Dolorosa, l’abbaye de la Dormition, le tombeau de la Vierge Marie, le jardin des Oliviers, l’église Sainte-Marie-la-Neuve et l’église syrienne Saint-Marc.
Équipe de MDN