L’extraordinaire basilique du Saint-Sépulcre, également appelée basilique de la Résurrection est accessible à partir du souk. Celle-ci abrite les différents rites chrétiens (copte, syriaque, byzantin, romain, etc., qui sont protégées par le Statu quo sur les Lieux saints) Elle a traversé les siècles et contient à la fois le lieu de la Crucifixion et le lieu de la Résurrection du Seigneur.
Les quatre évangiles parlent tous du Golgotha :
"Arrivés à un lieu dit Golgotha, ce qui signifie lieu du crâne." (Matthieu 27,33)
"Ils amenèrent Jésus au lieu dit Golgotha, qui se traduit lieu du crâne." (Marc 15,22)
"Lorsqu'ils furent arrivés au lieu appelé crâne, ils l'y crucifièrent." (Luc 23,33)
"Ils prirent donc Jésus; il sortit portant sa croix et vint au lieu dit du crâne, ce qui se dit en hébreu Golgotha." (Jean 19, 17)
"Le lieu où Jésus fut mis en croix était proche de la ville." (Jean 19, 20)
"Au pied de la croix de Jésus se tenait sa mère." (Jean 19, 25)
"Or il y avait un jardin au lieu où il avait été crucifié, et dans ce jardin un tombeau neuf." (Jean 19,41 cf. Matthieu 27, 59 et Luc 23, 33)
Le tremblement de terre de 1927 a procuré de graves lésions à la basilique; les restaurations, commencées en 1960, nous ont donné l'occasion d'approfondir nos connaissances sur l'histoire et la topographie du lieu à l'époque du Christ.
Diverses tranchées archéologiques furent ouvertes en divers lieux de l'église du Saint Sépulcre. Grâce à ces tranchées nous savons que le terrain autour du Jardin du Golgotha a servi de carrière de pierre depuis le huitième jusqu'au premier siècle avant le Christ.
« Les données archéologiques montrent que la tombe de Jésus fut creusée dans un pilastre (un pilier rocheux, un massif rocheux) isolé de cette carrière. Le propriétaire (Joseph d'Arimathie à l'époque de la crucifixion) avait commencé à préparer une tombe familiale dans cette roche saillante. Cette nouvelle tombe possédait une entrée basse (ou devait presque s'agenouiller pour pouvoir y passer), laquelle était fermée par une grosse dalle. Au-delà de cet étroit passage se trouvait un vestibule conduisant à la chambre funéraire. Là un seul banc avait été creusé du côté Nord de la chambre funéraire (sur le côté droit pour qui y entrait).
Il est probable que Joseph d'Arimathie avait l'intention de compléter la tombe familiale en creusant deux autres bancs sur les côtés Ouest et Sud. Mais les événements de la Semaine ont bouleversé tous ses projets. C'est dans cette chambre funéraire et sur ce banc que fut déposé le corps de Notre Seigneur Jésus. C''est à partir de cette tombe et derrière cette "grande pierre" qu'a été proclamée la victoire sur la mort, grâce à la Résurrection de Jésus. Aujourd'hui la tombe apparaît complètement revêtue de marbres. »
Lorsque l’empereur Constantin organisa la construction d’une « maison de prière », le terrain a du être aplani et la tombe de Jésus apparaît isolée.
Lorsque furent totalement soumis les révoltés de Bar Kokhba, Jérusalem fut rasée au sol complément. Pour empêcher toute résistance de la nation juive, Hadrien voulut réaliser une ville nouvelle, dont seraient supprimés tous les souvenirs passés. Il appela cette ville nouvelle "Elia Capitolina" : "Elia" en son honneur et "Capitolina" parce qu'elle était destinée à posséder un "capitole", c'est-à-dire un mont surmonté d'un temple pour les dieux romains. Les informations les plus vastes nous sont données par l'historien Eusèbe de Césarée (265-340)[1] :
"Voici cette Grotte du Salut, que des athées et ennemis avaient voulu faire disparaître des (yeux des) hommes, en croyant sottement que de cette façon ils cacheraient la vérité. Aussi, avec grande fatigue, ils avaient déversé en cet endroit de la terre apportée du dehors, et couvert tout le lieu; puis ils l'avaient surélevé et pavé avec des pierres, cachant ainsi la divine Grotte sous un grand terre-plein. Ensuite, comme si cela ne suffisait pas, ils avaient érigé sur la terre un tombeau vraiment fatal pour les âmes, en édifiant un abri ténébreux pour une divinité lascive Aphrodite, et en y offrant des libations abominables sur des autels impurs et maudits. Ils pensaient que seulement ainsi, et non autrement, ils auraient réalisé leur projet, c'est-à-dire de cacher la Grotte du salut sous ces saletés exécrables".
Mais une communauté chrétienne, composée seulement de pagano-chrétiens (c'est-à-dire de non-Juifs) continua à vivre à Jérusalem. Ainsi assurait-elle la continuité en ce qui concerne l'identification des Lieux Saints.
Le premier évêque de cette communauté s'appelait Marc. Ces Chrétiens ont pu transmettre l'identification des Lieux Saints, mais ils n’ont pas pu éviter que des temples païens soient construits sur leurs ruines.
En 325, durant le Concile de Nicée, l'évêque Macaire demanda à l'empereur Constantin de détruire les temples païens construits sur les lieux Saints chrétiens dans la Ville. L’empereur Constantin accepta, Voici le récit d’Eusèbe de Césarée[2] :
L'empereur Constantin commanda de faire une fouille très profonde du terrain et de transporter la terre excavée en un lieu lointain et reculé, parce qu'elle avait été souillée par les sacrifices offerts aux démons […]
Quand tout fut enlevé, objet après objet, ce fut le fond du terrain qui apparut. Alors, en dehors de tout ce qui était espéré, voici qu'apparut aussi tout ce qui restait, c'est-à-dire le témoin vénérable et très saint de la Résurrection qui nous a sauvés: La Grotte la plus de toutes retrouvait sa physionomie, celle qu'elle avait lors de la Résurrection du Sauveur; après avoir été cachée dans les ténèbres, elle revenait à la lumière; à tous ceux qui venaient la voir elle laissait voir clairement l'histoire des merveilles ici réalisées, attestant la Résurrection du Sauveur d'une façon plus sonore que toute parole. [...]
Constantin avait voulu que la Tombe du Seigneur soit sans décoration à l'intérieur; car afin nulle décoration humaine n'aurait jamais pu embellir cette roche qui avait été le témoin de la Résurrection du Christ.
Par contre l'extérieur de la Tombe fut recouvert d'ornements précieux. Le tombeau était éclairé par les ouvertures de la magnifique et très grande coupole qui fut construite pour le contenir.
De la basilique constantinienne composée de trois parties, (Martyrion, Triportique et Anastasis) il ne reste aujourd'hui que la rotonde de l'Anastasis. Elle fut plusieurs fois rénovée. Le reste de la construction (qui comprenait l'entrée sud, le Catholicon au centre, le déambulatoire et la chapelle souterraine d’ Hélène) est une œuvre des Croisés (1141).
Les sultans, - ceux du Caire puis, à partir de 1517, ceux de Constantinople - ont disposé des droits de chacun selon leur bon vouloir, jusqu'à la reconnaissance du Statut quo (1757 et 1852), un "ordre de fer" qui règle encore aujourd'hui la façon de vivre ensemble des diverses communautés.
Les Franciscains, les Grecs orthodoxes et les Coptes ont chacun leur lieu... Le couvent copte éthiopien a une réplique d'un village de huttes de terre africain sur le toit du Saint-Sépulcre.
Le tremblement de terre de 1927 a procuré de graves lésions au monument ; les restaurations, commencées en 1960. Le 4 Janvier 1964 le Pape Paul VI visita le Sanctuaire et parla du projet de restauration avec le Patriarche grec orthodoxe Benedictos:
"Est vraiment riche de symbolisme le fait que, malgré le poids de l'histoire et les nombreuses difficultés, les chrétiens, malheureusement divisés, travaillent ensemble pour restaurer ce Temple que eux-mêmes ont construit quand ils étaient unis, alors que leurs divisions ont entraîné sa décadence".
« Dieu l'a ressuscité, le délivrant des affres de la mort; il n'était pas possible qu'il fut retenu en son pouvoir » (Actes des Apôtres 2, 24)
« Par le Baptême nous avons été ensevelis avec Lui dans la mort , afin que, comme le Christ est ressuscité des morts pour la gloire du Père, nous vivions nous aussi dans une vie nouvelle » (Romains 6,4)
Sur la Custodie franciscaine de Terre Sainte, en ligne
Sur la Passion du Christ et Sa Résurrection, dans l'Encyclopédie mariale
Sur la Passion du Christ dans l’art, dans l’Encyclopédie mariale
Sur la Résurrection du Christ dans l’art, dans l’Encyclopédie mariale
Sur la présence mariale dans la basilique du Saint Sépulcre, dans l'Encyclopédie mariale
Synthèse Françoise Breynaert et équipe de MDN