Les révélations privées de « Christiane »[1] :
Née le 22 avril 1950, peu fervente, Christiane s'était mariée civilement et divorça après avoir eu une fille, elle-même mariée aujourd'hui. C'est après son divorce qu'a eu lieu sa conversion progressive, à Cubaynes (France, midi Pyrénées).
A Lourdes, le vendredi 26 septembre 2003, elle reçoit un message qu'elle note au fur et à mesure comme sous la dictée : « Marchez sur les pas de Bernadette, marchez vers le Seigneur Jésus, en demandant pardon pour les pécheurs [...]. »
Plus tard, elle est invitée à « faire passer aux prêtres et aux évêques » notamment que « Dieu n'apprécie pas la traduction du Pater » (combattue par l'abbé Jean Carmignac, fondateur et directeur de la revue Qûmran) : « Ne nous soumets pas à la tentation », mais souhaite le retour à l'ancienne tradition : « Ne nous laissez pas succomber à la tentation. »
Christiane est en contact régulier avec sa paroisse et a pris contact personnellement avec ses évêques. Elle envisage de publier ses messages ; elle pense en avoir reçu la mission.
Aucun verdict définitif.
Quelques explications :
« Demander pardon pour les pécheurs » signifie intercéder pour les pécheurs, par exemple pendant la prière des psaumes du rosaire ou pendant la Messe. Mais en aucun cas cela ne signifie aller au sacrement de réconciliation à la place des pécheurs : dans le sacrement de réconciliation l'aveu des fautes doit être vrai et personnel.
« Ne nous soumettez pas à la tentation » est une traduction confuse. Il est faux d'imaginer une vie sans tentation et sans combat spirituel, donc sans victoire, sans mérite et sans gloire. Il est faux aussi d'imaginer que le péché serait un destin auquel nous serions soumis.
« Ne nous laissez pas succomber à la tentation » correspond mieux au mot à mot « ne nous laisse pas entrer dans la tentation ». C'est la traduction traditionnelle. Par cette prière, nous demandons la grâce, nous reconnaissons avoir besoin de la grâce, et nous savons aussi que nous par cette grâce nous pouvons mériter[2]. Simplement, le croyant demande à Dieu la lumière et la force pour déjouer les pièges du mal et ne pas s'embourber dans ses voies.
[1] René Laurentin « Cubaynes », dans : René Laurentin et Patrick Sbalchiero, Dictionnaire encyclopédique des apparitions de la Vierge. Inventaire des origines à nos jours. Méthodologie, prosopopée, approche interdisciplinaire, Fayard, Paris 2007, annexes.
[2] Cf. Saint Augustin, des actes du procès de Pélage § 20 ; § 35
Synthèse F. Breynaert