A Tilly sur Seulles (France, Calvados), au seuil du XX° siècle, certaines visions n'ont aucune ressemblance avec celle des apparitions reconnues : vision d'une « neige de globes lumineux » ou de « fantômes » monstrueux. Certaines prédictions reçus par Marie Martel font soupçonner un orgueil spirituel. Par exemple, le 17 août 1899, devant la grotte de Massabielle à Lourdes, Marie Martel « revoit la Vierge » une ultime fois et entend : - « Tu vois que le monde vient ici en grand nombre pour prier. (...) ce n'est pas beaucoup en comparaison de ceux qu viendront là-bas à Tilly. Un jour viendra que Lourdes deviendra un petit Tilly. Mon enfant, Tilly, c'est le résumé de toutes mes apparitions que j'ai faites dans le monde entier. » (1)
En 1905, Mgr Amette interdit au clergé de d'y rendre. En 1911, le successeur de Mgr Amette publie une nouvelle ordonnance : - « La seule attitude qui convienne actuellement aux fidèles est de s'abstenir de tout jugement sur ces faits et de cesser toute visite et tout acte de religion au champ de Tilly. » (2)
A Pescara (Italie, Marches), en 1983, un prêtre don Vincenzo, et une « voyante », Antonina, se mette à annoncer de grands signes et à publier que « Pescara sera la conclusion de Medjugorje. Ce seront les plus grandes apparitions de l'histoire », etc.
L'évêque demande aux fidèles se tenir à l'écart. Mais les foules viennent. Le père Vincenzo a reconnu son erreur. Sur le conseil de son évêque, il a fait une longue retraite dans un monastère. (3)
Marie Claudine et l'Arche de Marie (France, Calvados) (4)
Marie Claudine traverse une série d'évènements perturbateurs : elle est conçue par un viol, elle se marie avec un homme violent, qui meurt, l'endettement provoque un procès et le retrait de ses deux enfants, elle fait un second mariage mais « en frères et sœurs », essentiellement pour reprendre ses enfants.
En 1981, elle ouvre un cabinet de sophrologie près de Verdun (il s'agit de technique de relaxation et de connaissance de soi pour résoudre des désordres psychiatriques, physiologique ou existentiels). C'est alors que des phénomènes « spirituels » commencent. Elle prétend qu'un message du Christ cautionne son travail « les gens que tu guéris, c'est moi qui les guérit ».
Elle fonde une communauté (non pas un ordre religieux mais une association spirituelle) : « l'Arche de Marie », dont les constitutions ont été publiées au J.O. du 11 avril 1985. Elle prétend alors que des « hosties ... tombent du plafond de sa chambre ». Il y a des « dessins religieux » sur les murs, un « incendie de son lit ». Le 11 novembre 1988, elle s'installe à Corps-Nuds, près de Janzé. Elle prétend recevoir des « messages du Christ » qui cautionnent excessivement l'Arche de Marie et ses membres comme « prophètes des temps modernes ».
Les autorités religieuses (Mgr Jullien, archevêque de Rennes puis les autorités chaldéennes avec lesquelles elle était entrée en contact) invitent à ne pas fréquenter l'Arche de Marie. L'Arche de Marie est dénoncée comme secte au ministère de l'Intérieur.
Golden (Etats-Unis, Colorado) : Des apparitions sont alléguées de 1991 à 1994. Des messages demandent prière, communion, fidélité à la messe. On tente d'observer le soleil : des dizaines de personnes souffrent de troubles visuels. Mgr J. Francis Stafford, archevêque de Denver, a ouvert une enquête et a demandé qu'on se tienne éloigné de ces manifestations. Il a déclaré en mai 1993 : « D'après les informations recueillies, rien de ce qui pourrait indiquer une origine surnaturelle des événements allégués n'apparaît en évidence. » (5)
(1) CHIRON Yves, Enquête sur les apparitions de la Vierge, Perrin, Paris 1995, p. 377.
(2) Patrick SBALCHIERO, « Tilly sur Seulles », dans : René LAURENTIN et Patrick SBALCHIERO, Dictionnaire encyclopédique des apparitions de la Vierge. Inventaire des origines à nos jours. Méthodologie, prosopopée, approche interdisciplinaire, Fayard, Paris 2007.
(3) Patrick SBALCHIERO, « Pescara », dans : René LAURENTIN et Patrick SBALCHIERO, Ibid.
(4) René LAURENTIN, « Janzé », dans : René LAURENTIN et Patrick SBALCHIERO, Ibid.
(5) Patrick SBALCHIERO, « Golden », dans : René LAURENTIN et Patrick SBALCHIERO, Ibid.