Dans une famille de convertis (1)
Julio Kim et Julia Youn se sont mariés en 1972 et ont quatre enfants (ils ont gardé leur nom de famille selon l’usage coréen).
Julio s’est engagé dans le catéchuménat au début des années 1980. Julia, gravement malade, ne le suivait qu’avec réticence. Puis elle accepta sa maladie comme une grâce. Et peu après, elle guérit. C’est alors que Julia acheta une Bible, une statue et des images de la Vierge.
Après une visite auprès des pauvres (1)
« Le 29 juin 1985, raconte-t-elle, je suis allée en autobus, avec des chrétiennes de la paroisse, au village Kkot Tongnay. Dans ce village, un prêtre accueillait les mendiants sans logis, les malades, des handicapés abandonnés, les plus marginaux : plus de neuf cents personnes, chrétiens ou non. Tout est gratuit. »
Julia est saisie, elle aide au service des malades.
Le soir, tandis qu'elle prie pour la conversion des pécheurs et la communauté des pauvres, elle voit sur sa statue couler des larmes.
Lacrymations d'une statue de Marie, miracles eucharistiques (1)
Durant les jours suivants, les larmes continuent, et jusqu’au 4 juillet.
En 1986, on édifie une chapelle pour la statue.
Le 18 février 1993, la Vierge demande qu’une prière soit dite chaque jeudi pour la conversion de la Corée du Nord.
Du 5 juin 1988 au 22 septembre 1995, des signes sont donnés dans l’eucharistie : approche, effusion, marque ou transformation en chair dans la bouche de Julia.
Messages inspirant le soupçon contre l'épiscopat et la division
Le 23 octobre 1994, Julia reçoit un nouveau message :
« Que de larmes j’ai versées pendant sept cents jours et que d’huile parfumée, pendant quatre cents jours, pour le salut de mes enfants [...].A l’heure actuelle, dans l’Eglise même, l’apostasie et l’infidélité se développent de manière alarmante. L’action des sociétés secrètes y contribue. [...] Le Saint-Père gémit pour l’Eglise, en douleur d’agonie, en un nouveau Gethsémani. Son cœur est submergé d’une tristesse de mort. Il monte au calvaire en portant sa croix. A sa vieillesse s’ajoutent des épreuves plus graves, car il est environné de trahisons semblables à celle de Judas. Beaucoup de ceux qui prétendaient l’aimer s’éloignent de lui moralement, mais je le soutiens toujours de mon amour maternel. Vous aussi, devenez ses défenseurs avec un cœur fidèle. » (1)
Le pape mêlé aux signes (1)
Le 31 octobre 1995, ils sont invités à la messe quotidienne du pape, célébrée à sept heures du matin dans sa chapelle privée, le 31 octobre 1995. Julia communie, et son hostie « se change en chair et saigne » dans sa bouche. Elle l’y garde sans l’avaler.
Après la messe, selon l’usage, les quelques dizaines de fidèles admis dans la chapelle privée s’alignent dans la salle voisine où le pape saluera brièvement chacun d’eux. Un des pèlerins avait amené sa caméra. Lorsque le pape approche de Julia, il sort des rangs, et filme la rencontre. Quand le pape à qui elle est présentée l’aborde, elle ouvre simplement la bouche sans parler.
La caméra tourne.
C’est une surprise choquante pour les responsables, la tradition du Saint-Siège évitant de mêler le pape aux signes particuliers, surtout extraordinaires.
Discernement et jugement négatif (2)
Les interdictions des années 1998, 2003 et 2005 n'ont pas été obéies mais au contraire, sur son site internet, Julia Youn a prétendu que le pape l'approuvait. Ainsi a été encourue une "excommunication automatique" (c'est-à-dire que la voyante c'est elle-même positionnée en dehors de l'Eglise).
L'archevêque Andreas Choi Chang-mou of Kwangju a émit un décret le 21 janvier 2008 prononçant l'excommunication automatique de la visionnaire Julia Youn et de ceux qui célèbrent dans sa chapelle privée ou dans le petit sanctuaire marial qu'ils ont construit à Naju.
(1) Cf. René LAURENTIN et Patrick SBALCHIERO, « Naju », dans : René LAURENTIN et Patrick SBALCHIERO, Dictionnaire encyclopédique des apparitions de la Vierge. Inventaire des origines à nos jours. Méthodologie, prosopopée, approche interdisciplinaire, Fayard, Paris 2007, annexes.
(2) Source :"http://www.miraclehunter.com./news/naju/20080125_CNS.html"
Synthèse F. Breynaert