Second successeur de saint Pierre à Antioche, disciple de l’apôtre Saint Jean, saint Ignace d’Antioche fut martyrisé à Rome sous Trajan, vers 107. Dans le voyage de son martyre d'Antioche à Rome, il écrivit sept lettres, témoignage vibrant et profond de la tradition apostolique. Ces lettres furent écrites d'un jet, en peu de jours, pendant que, fait prisonnier, il passait en navire, d'étape en étape, le long des côtes de l'Asie mineures jusqu'à Rome. On le fête le 17 octobre.
Les Pères apostoliques ont une importance unique dans la Tradition vivante et perpétuelle de l'Église. Ce sont les témoins les plus qualifiés de la seconde génération chrétienne, la charnière vivante qui relie les temps du Nouveau Testament, le temps des Apôtres, aux générations suivantes.
Comme l’explique le pape Benoît XVI[1],
À cette époque, Rome, Alexandrie et Antioche étaient les trois grandes métropoles de l'empire romain. Le Concile de Nicée parle de trois "primats": celui de Rome, mais Alexandrie et Antioche également participent, d'une certaine manière, à un "primat". Saint Ignace était Évêque d'Antioche, qui se trouve aujourd'hui en Turquie. Là, à Antioche, comme nous l'apprenons des Actes des Apôtres, se développa une communauté chrétienne florissante: le premier Evêque fut l'apôtre Pierre - c'est ce que nous rapporte la tradition - et là, "pour la première fois, les disciples reçurent le nom de chrétiens" (Ac 11, 26).
Troisième Evêque d'Antioche, de 70 à 107, date de son martyre, saint Ignace est, selon les dires du pape Benoît XVI, le "docteur de l'unité" :
Unité de Dieu et unité du Christ (au mépris des diverses hérésies qui commençaient à circuler et divisaient l'homme et Dieu dans le Christ), unité de l'Église, unité des fidèles "dans la foi et dans la charité, par rapport auxquelles il n'y a rien de plus excellent" (Smyrn. 6, 1). En définitive, le "réalisme" d'Ignace invite les fidèles d'hier et d'aujourd'hui, il nous invite tous à une synthèse progressive entre la configuration au Christ (union avec lui, vie en lui) et le dévouement à son Église (unité avec l'évêque, service généreux de la communauté et du monde). [2]
Il a accepté très courageusement le martyre, car il écrit, dans sa Lettre aux Romains :
Que je devienne donc la pâture des bêtes. C'est par elles qu'il me sera donné d'aller jusqu'à Dieu. Je suis le froment de Dieu. Que je sois donc moulu par les dents des bêtes pour devenir le pain immaculé du Christ.
Ignace est le premier de tous les Pères qui ait parlé de Marie avec des phrases simples, brèves, énergiques, riches de contenus doctrinaux. Avec lui, nous apprenons pourquoi l'Église ne doit jamais perdre de vue Marie comme vierge et comme mère.
En tenant compte de l'idée qu'il a de l'évêque, lui-même est évêque du siège très important d'Antioche, s'il écrit de la Vierge ce qu'il a écrit, il l'a fait avec la conviction de nous dire la vérité, et de nous dire ce qu'il a reçu des Apôtres et qui prend ses racines en Jésus, bouche véridique du Père[3].
[1] Pape Benoît XVI, Audience générale du Mercredi 14 mars 2007, consacrée à st Ignace d’Antioche.
[2] Ibid.
[3] A. M. Cecchin .Maria nell'«Economia di Dio» secondo Ignazio di Antiochia in Marianum, 14 (1952) 381-382.
–sur St Ignace d'A. : Marie, garantie du Salut en Jésus-Christ, dans l’Encyclopédie mariale
-sur Ignace d'Antioche : Partir des événements et non pas des schémas humains limités, dans l’Encyclopédie mariale
- Pour lire l’ensemble du texte de l’audience du pape Benoît sur st Ignace, en ligne
A.Gila et l’équipe de MDN.