Saint Justin est le plus grand apologiste du IIe siècle. Il naquit en Palestine, dans l'ancienne petite ville de Sichem, de parents païens très aisés. Touché par le Christ, il donnera ses grands dons d'esprit et de cœur pour le faire connaître. Il demeura longuement à Rome où il fut martyrisé vers 165.
Saint Justin a fait de longues études de philosophie, qui ont formé son esprit à la quête de la vérité et l’ont guidé vers sa conversion, à l’âge de trente ans. Il fonde alors des écoles de philosophie à Ephèse, puis à Rome, En tant que philosophe chrétien[1], il tente de concilier le néoplatonisme avec le christianisme. Dénoncé par Crescens, un philosophe cynique qui enviait sa notoriété, Justin refusa de sacrifier aux dieux, et fut décapité vers 165.
À cette époque les chrétiens ont un très grand sens missionnaire, conscients qu’ils sont d'avoir reçu la vérité qui les sauve. Ils ont conscience de devoir la transmettre à d'autres, même si cela doit les conduire au martyre, comme ce fut le cas pour Justin.
La simple affirmation de la foi (dans le style de saint Ignace d'Antioche) apparaît rapidement insuffisante, à cause du mépris des ennemis du christianisme (juifs ou païens). Justin va témoigner de sa quête à la fois philosophique et spirituelle,[2] mais également tenter de montrer que le christianisme est la nouvelle loi pour tous les hommes, prouvant, par les Écritures, que Jésus est le Messie. Son Dialogue avec Tryphon[3] , rédigé après la première Apologie pour les chrétiens (que saint Justin a composé vers 155), est un dialogue respectueux avec le Juif Tryphon.
Le Dialogue avec Tryphon est le premier ouvrage qui est conservé et daté sur la controverse avec le judaïsme. Ce texte utilise le procédé philosophique platonicien et littéraire d'une conversation intellectuelle entre Justin et Tryphon le Juif. Justin tente dans cette œuvre de convaincre Tryphon, concluant que les chrétiens sont le véritable peuple de Dieu.
Saint Justin explique que dans cette vaste histoire, au cours de laquelle le péché d'Ève a bloqué le projet créateur, Marie libère la voie. Elle est présentée au monde comme la Vierge Mère du Fils de Dieu, plusieurs fois annoncée par les prophètes, libre et coopératrice du plan du salut.
[1] De même que le saint orthodoxe Athénagoras d’Athènes, qui a vécu également au IIe siècle (133-190)
[2] Chapitre II du Dialogue.
[3] Plus tard, Tertullien aura une discussion plus dure, quitte à ridiculiser les opposants.
-sur les pères apostoliques du IIe siècle et Marie, dans l’Encyclopédie mariale
-sur saint Ignace d’Antioche († 107 environ), dans l’Encyclopédie mariale
- sur la Vierge mère, un signe, dans l’Encyclopédie mariale
- sur la responsabilité de Marie, Nouvelle Ève, dans l’Encyclopédie mariale
-sur Marie, nécessaire et décisive au salut (recirculation et récapitulation, st Irénée), dans l’Encyclopédie mariale
-sur Marie dans le dessein de Dieu, dans l’Encyclopédie mariale
-sur la religion juive d'un point de vue chrétien, dans l’Encyclopédie mariale
-sur Marie, reine des martyrs, dans l’Encyclopédie mariale
A.Gila et l’équipe de MDN.