Dans la Bible, la nuée est considérée comme le véhicule de Dieu. Dieu est défini comme le "chevaucheur des nuées". Lors du passage de la mer Rouge la colonne de nuée qui guidait le peuple se déplaça de l'avant à l'arrière, où elle se tint (Ex 14,19). L'Apocalypse de Jean 1,7 se souvient de ces textes lorsqu'elle décrit la venue du Christ escorté des nuées. De même, en Ap 14,14 l'auteur se réfère à Daniel 7 pour décrire le Fils de l'homme assis sur la nuée blanche et venant pour le jugement.
La tradition juive évoque le don de sept nuées de gloire dans le désert du Sinai lorsque les Juifs sortis d'Egypte arrivèrent à la localité de Succot. La version synagogale du livre de l'Exode 12,37 affirme que quatre nuées devaient protéger le peuple sur les quatre côtés, une au-dessus d'elle; une au-dessous d'elle et une allait au-devant d'eux pour aplanir les vallées et abaisser les montagnes.
Le don de ces nuées fut rapproché rapidement de la fête des Tentes, appelée en hébreu Succot.
La tradition judéo-chrétienne n'hésitera pas à reprendre ce symbole. C'est avec des nuées de gloire que seront revêtus les justes, affirme 5 Esdras 2,23. La Didachè 16 affirme que lors du retour du Christ le monde verra le Seigneur venant sur les nuées du ciel.
L'auteur de l'apocryphe de la Dormition qui voit dans les nuées les véhicules des apôtres et qui met ces nuées en rapport avec le Paradis provient d'un milieu où les traditions juives étaient encore connues.
Marie désigne sa maison par le terme grec de skênoma, qui signifie "tente". C'est toujours dans le contexte de la fête des Tentes que l'auteur se meut.
F. Manns