"Vers la troisième heure du jour un grand tonnerre se fit entendre et une odeur de parfum se répandit de façon que, par l'abondance du parfum, tous s'endormirent profondément, excepté les trois vierges. En effet, le Seigneur les fit veiller, afin qu'elles puissent témoigner des funérailles de Marie, la mère du Seigneur et de sa gloire. Et voici que subitement le Seigneur Jésus arriva sur les nuées de gloire avec un nombre incalculable de saints anges".
"Alors Marie, ouvrant la bouche, bénit en ces termes: Je te bénis car tu as fait ce que tu as promis et tu n'as pas attristé mon esprit… Voici qu'il m'est advenu selon ta parole. Qui suis-je moi la pauvre pour être jugée digne d'une telle gloire? Après avoir dit cela, elle compléta sa carrière, avec le visage souriant vers le Seigneur".
"Le Seigneur l'ayant embrassé prit son âme et la mit dans les mains de Michel en l'enveloppant de peaux dont on ne peut décrire en vérité la gloire".
A noter que Marie meurt comme Myriam dans la tradition juive. Dieu ne permit pas que les leaders de l'exode connaissent la corruption du tombeau. La tradition juive affirme que Myriam mourut dans un baiser de Dieu. Marie, nouvelle Myriam, a ce même privilège.
La liturgie juive exploite le symbole du parfum lorsqu'elle demande à chaque fidèle de se présenter avec l'étrog parfumé. Elle avait interprété ce symbole en l'appliquant aux bonnes oeuvres qui parfument la vie.
La tradition chrétienne reprend le même symbole. Dans la lettre de Barnabé 2,10 le coeur qui loue Dieu est un parfum. Le juste qui est ouvert à l'Esprit de Dieu répand la bonne odeur de l'Esprit. L'Ascension d'Isaïe 6,17 répète l'expression :
"Les magistrats étaient des ouvriers de justice et ils avaient la bonne odeur de l'Esprit".
Le récit du martyre de Polycarpe 15,2 fait appel au symbole:
"Et nous sentions un parfum pareil à une bouffée d'encens ou à quelque autre précieux aromate".
L'auteur de l'Apocryphe rappelle que le Christ en personne vint auprès de sa mère. On se rappelle que l'épouse du Cantique assimile la présence du Bien-aimé à du nard, à un sachet de myrrhe (Ct 1,12), tandis que l'époux l'appelle "ma myrrhe, mon baume" (Ct 5,1).
En évoquant les principales valences des symboles de la palme, des nuées de gloire, de la lampe et du parfum nous avons montré leur lien avec la fête des Tentes.